CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1954 

 

 

n°1954
 
" Les amants sacrifiés "

 

 

(2021)-(Jap)-(1h55)  -      Drame, Historique  

 

Réal. :     Kiyoshi Kurosawa   

 

 

Acteurs:  Y.Aoi, I.Takahashi, M.Higashide   ...

 

Synopsis

 

 

Kobe, 1941. Yusaku et sa femme Satoko vivent comme un couple moderne et épanoui, loin de la tension grandissante entre le Japon et l’Occident. Mais après un voyage en Mandchourie, Yusaku commence à agir étrangement… Au point d’attirer les soupçons de sa femme et des autorités. Que leur cache-t-il ? Et jusqu'où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ?

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

 Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Voici donc l’accomplissement de ce programme, ce magnifique Les Amants sacrifiés, justement récompensé par un Lion d’argent à la Mostra de Venise.

C’est aussi un film d’espionnage au cœur de la Seconde Guerre mondiale avec une atmosphère et des rebondissements qui rappellent les meilleurs films d’Hitchcock.

La beauté admirable de l’image (en 8K) sert bien le récit, dont l’intensité monte peu à peu jusqu’à la fin. Puissant !

Kurosawa filme un mariage à l’ère du soupçon. Il y a quelque chose de Modiano dans la façon de brouiller les lignes, de mettre en scène les faux-semblants, de rendre opaque les actes des protagonistes.

Une intrigue menée de main de maître par Kurosawa, réputé pour son goût pour le fantastique, qu’il délaisse avec cette fiction labyrinthique, faite de trahisons et de faux-semblants, à laquelle il insuffle sa touche personnelle, au lyrisme sec et sombre.

Ce scénario somptueux, on le doit ainsi à Ryusuke Hamaguchi, le réalisateur du non moins somptueux Drive My Car, dont Kiyoshi Kurosawa fut le professeur. Et ce dernier, grand habitué du cinéma fantastique (Cure, Kaïro…) réussit sa toute première incursion dans le suspense hitchcockien.

Ce n’est certes pas le film le plus emballant de Kurosawa, on le sent parfois comme étranger aux intentions ou à la psychologie de ses personnages, guidés par un scénario qu’il illustre plus qu’il ne l’investit. La force du récit, ses coups de théâtre dans un climat de perdition, est portée par le duo d’acteurs principaux

La mise en scène austère et théâtrale ne laisse jamais filtrer la moindre émotion. Le récit au rythme lent s'avère hermétique même s'il retranscrit à merveille l'atmosphère paranoïaque et confuse qui régnait alors.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

On retiendra de ce film une image magnifique, une esthétique classique mais exceptionnelle par la clarté et l'enchaînement des plans, un jeu des acteurs finement élaboré au service d'un scénario complexe mais toujours cohérent. Le spectateur passe son temps à tricoter puis à détricoter l'histoire qu'il croit avoir comprise. La fin elle-même laisse ouvertes plusieurs interprétations, ce qui fait la richesse de cette construction sophistiquée qui mêle histoire d'amour et affaire d'espionnage au cœur d'un Japon belliqueux et impérialiste. Du très bon cinéma !

Si le film ne ressemble pas a priori à l'univers de K. Kurosawa, et si sa première demi-heure pourra paraître académique, le récit devient en fait très vite prenant. Distillant une atmosphère à la fois romanesque et d'espionnage, le long métrage se révèle somme toute captivant, bien servi par l'interprétation de la délicate Yû Aoi.

Que cache Ysaku, jusqu’où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ? Son mari est-il un espion ? Son voyage en Mandchourie cache-t-il une histoire d’amour avec cette mystérieuse Hiroko Kusakabe que Isaku et son neveu ont ramenée avec eux….Sakoto reste étrangère à l’époque troublée qui s’annonce et souhaite avant tout se battre pour son bonheur….Ysaku est plus tourmenté, cosmopolite dans l’âme et tourné vers l’occident, il ne peut accepter cette ferveur nationaliste montante…et s’il aime Satoko, il souhaite agir pour les valeurs qu’il défend autant que pour son bonheur…conflit entre trahison politique et lien conjugal, entre l’histoire en marche et les sentiments les plus secrets…mais leurs retrouvailles amoureuses se feront autour d’une mission digne d’un roman d’espionnage…Comment faire sortir du pays les documents ramenés de Mandchourie pour alerter l’opinion internationale et provoquer l’entrée en guerre du bloc occidental contre le Japon ? Le couple Fukuhara élabore un plan complexe dont le spectateur sait – recul historique oblige – qu’il est forcément voué à l’échec. Reste le fond de l’histoire, sujet tabou et peu documenté dans un pays qui n’aime pas revenir sur son passé, et si Hamaguchi et Kurosawa ont pris quelques libertés avec l’Histoire, qu’importe…Il y a du Hitchcock chez Kurosawa…Une référence !!!

J’ai été séduit par ce film complexe et ambigu Ce japonais très « occidentalisé » a un comportement peu patriotique et nous interpelle??? On ne sait pas trop si on est dans un film de la guerre 39/ 45 ou bien, tout à fait romanesque. On est loin du Japon traditionnel et le comportement de Yusaku, nous intrigue. Il est négociant en whisky et sensible à la culture occidentale au point d’être suspect aux yeux des autorités japonaises. Le réalisateur nous plonge dans un abîme de perplexité…tout comme son épouse Satoko ! L'ambiance occidentale de l’appartement cossu, bouscule la tradition et l’esthétique japonaise.

 

Kobe, 1941. Yusaku et sa femme Satoko vivent comme un couple moderne et épanoui, loin de la tension grandissante entre le Japon et l’Occident. Mais après un voyage en Mandchourie, Yusaku commence à agir étrangement… Au point d’attirer les soupçons de sa femme et des autorités. Que leur cache-t-il ? Et jusqu'où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ? C’est une réalisation de Kiyoshi Kurosawa. Il a écrit le scénario avec Ryusuke Hamaguchi qui a signé cette année le sublime Drive My Car, et Tadashi Nohara. Les Amants sacrifiés a obtenu le Lion d’Argent de la Meilleure Mise en scène au Festival de Venise 2020. J’en attendais largement mieux de ce drame Japonais que j’ai trouvé moyen.

Kiyoshi Kurosawa met en scène un scénario complexe de Ryusuke Hamaguchi, mêlant mélodrame historique, espionnage et romance. Il faut être attentif pour démasquer les trahisons et décrypter les passions. Le scénario est basé sur l’attitude du personnage masculin principal qui découvre les agissements de l’unité 731 en Mandchourie et se voit confronter à l’obligation de jouer l’espion ? simple ? double ? triple ? … et de son épouse exaltée, limite hystérique et qui se révèle être d’un pragmatisme glaçant ! Mais la mise en scène rigoureuse et académique ne laisse que peu manifester les émotions. Le récit au rythme lent s'avère hermétique même s'il retranscrit à merveille l'atmosphère paranoïaque et confuse qui régnait alors.

 Le film oblique ensuite vers les faits et gestes d'un couple (Les amants sacrifiés sont de fait mari et femme) dans une montée conjuguée de suspense et de mélodrame qui a du mal à retenir l'attention. Est-ce dû au manque de charisme des interprètes principaux, en particulier le masculin, qui rendent leur sort plutôt indifférent à nos yeux ? Pas uniquement, c'est toute l'ambition du film qui parait d'un coup rabaissée à des péripéties prévisibles de thriller, en privilégiant le destin de la femme de l'espion, au détriment des enjeux d'une époque, qui tendent à passer désormais au second plan. Cela reste regardable, encore heureux, mais la dernière partie du long-métrage a tendance à précipiter les événements sans daigner leur donner l'ampleur attendue. 

 

La direction d'acteurs est décevante, surtout Satako jouée par Yu Aoi qui est une femme qui paraît immature, réagissant comme un capricieuse ou une ado énamourée qui s'amuse à jouer à l'espionne alors même que ni l'époque ni les faits ne poussent à la fantaisie. La dernière partie est alors un peu fouilli, on se dit aussi tout ça pour ça, et les cartons finaux donnent un goût amer, une fin bâclée. Kiyoshi Kurosawa aura rarement autant déçu malgré un potentiel et un sujet riche et dense.

 L'intrigue n'a rien de marquant et tourne assez vite en rond. Cela manque de tension, d'alchimie entre les personnages. Kiyoshi Kurosawa a du mal à situer son histoire entre le thriller d'espionnage et le drame familial. J'aime assez ce que fait le réalisateur même si ce n'est pas toujours grand public comme en témoigne "To the Ends of the Earth", le dernier en date avant celui-ci que j'ai trouvé pas mal, "Wife of a Spy" ne m'a pas du tout emballé. Bref, je me suis vraiment ennuyé.

A mi chemin entre le film d'espionnage historique, la romance de 2 personnes en temps de guerre, "ces amants sacrifiés " se révèle bien trop bavard et dispersé pour séduire complètement. Un jeu d'acteur qui m'a aussi un peu gêné, des raccourcis ou suggestions bien trop nombreux qui, ajoutés à un petit budget avec ses effets spéciaux plus que limités font de ce film un ensemble poussif et confus.

Le montage, mollasson ou déroutant, n’aide ni à entretenir l’intérêt ni à éclaircir le fond de l’histoire. On navigue ainsi entre ennui et exaspération, se consolant au passage avec des éléments anecdotiques, comme la grande élégance vestimentaire du personnage masculin principal. Et l’on se dit que la carrière de Kiyoshi Kurozawa, après des débuts prometteurs (Cure, Kaïro…) suivis de films plus ou moins décevants (Shokuzai, Vers l’autre rive, Creepy, Invasion…), ressemble à une décadence sans fin

 

 

 

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