CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1937 

 

 

n°1937
 
" A peine j'ouvre les yeux "

 

 

(2015)-(Fr,Tun,Be)-(1h46)  -      Drame   

 

Réal. :     Leyla Bouzid  

 

 

Acteurs:  B.Medhaffar, G.Benali, A.Omrani ...

 

Synopsis

 

 

Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution, Farah 18 ans passe son bac et sa famille l’imagine déjà médecin… mais elle ne voit pas les choses de la même manière. Elle chante au sein d¹un groupe de rock engagé. Elle vibre, s’enivre, découvre l’amour et sa ville de nuit contre la volonté d’Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro       Libération       L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    Le point   

 

Ce film, habité par la jeune actrice et chanteuse Baya Medhaffar, étincelle de révolte et d'espoir dont le frais minois n'a d'égal que le grand talent, laisse entendre par tous ses pores que rien n'est franchement résolu dans ce pays.

Tous les amateurs de cinéma arabe, et particulièrement maghrébin, en connaissent par cœur le motif: éprouver la liberté et aussi bien l’aliénation d’une société à l’aune du statut réel accordé à la femme. Mais, quitte à remettre le motif sur le métier, elle parvient à composer un des ouvrages les plus pertinents en la matière.

Ce vibrant premier film multiplie les séquences musicales rageuses puis prend un recul inattendu pour offrir la peinture d’une Tunisie qui se remet lentement à respirer.

Gracieux coup de poing que ce premier long métrage qui combine ardeur politique et qualités musicales — les scènes de concert du groupe sont électrisantes. A travers le portrait de cette insoumise, ce teen movie d'émancipation exprime, aussi, la soif de liberté de toute une génération.

C’est quand il parle du désir militant que le film éveille l’intérêt. Dommage que ce dépli de l’idée « formation d’une pensée » se heurte à un repli vers un scénario « jeunesse sauvage » usé, réduisant le film à un riff tunisien des Chats persans.

L’actrice débutante Baya Medhaffar donne toute sa fougue à cette lycéenne qui s’ouvre à l’amour, et veut exister pleinement dans une société muselée par les interdits.

Rien ne change sous le soleil scénaristique des dictatures. Mais ce premier film réalisé par la Tunisienne Leyla Bouzid, et qui a raflé nombre de prix au cours de sa carrière en festivals, se révèle bien plus attachant quand il aborde les relations entre Farah et sa mère

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Un film magnifique, qui vous emmène et vous fait voyager dès les premières images. Un film rock, énergique et qui fait du bien en ce moment. Nécessaire et rare. A voir absolument.

Du vrai cinéma, émouvant. En tant qu´actrices, la mère et la fille n´ont rien à envier chez les superstars américaines ou françaises, Je pense qu´il "faut" aller voir et appuyer ce film, car c´est un cri de liberté dans un pays où il faut du courage pour le faire.

 "A peine j'ouvre les yeux" constitue une sorte d'éducation sentimentale moderne, sinon qu'elle n'occupe pas le terrain de la révolution de 1848 mais celui du printemps arabe. Dans la lignée de films récents comme "Mustang" ou encore le magnifique "Much Loved", la réalisatrice s'engage sur la nécessaire émancipation des consciences et des mentalités qui pourtant se cogne au défi des traditionalismes et des défenses réactionnaires en tout genre. Le spectateur ressort de ce film, certes perturbé, mais avec l'espoir que le changement peut advenir dans ces sociétés nouvelles, et que l'art constitue le vecteur sans doute le plus abouti pour conduire ce changement. On saluera une bande-son remarquable qui donne au spectateur l'envie de se jeter sur le disque. Bref, voilà un grand film qu'il faut se précipiter de regarder sinon pour le geste politique, mais dans tous les cas pour la beauté qu'il dégage.

Le film se passe dans la Tunisie de Ben Ali, juste avant la révolution tunisienne. La jeune réalisatrice nous montre cette jeunesse arabe comme on ne la voit jamais, pleine de vie, moderne et qui se bat au quotidien pour la liberté. Ce film nous montre d'où était parti ce désir de changement qui a balayé vingt-trois ans de dictature, de parler de cette jeunesse qui s'est révoltée avec ses armes à elle contre la censure. Un film plein d'énergie, à voir.

Un film juste qui touche. Une ado qui préfère chanter dans un groupe engagé qu'embrasser la carrière de médecin qui lui tend les bras. Comment s'affirmer en tant que femme dans une société macho ? Comment braver la liberté d'expression dans un pays sous le joug de la dictature ? Quelle place nous laisse-t-on dans la famille ?

À peine j'ouvre les yeux est donc le portrait d'une jeune fille trop libre pour un système autoritaire qui n'a plus d'autres solutions que la répression et la violence pour perpétuer son règne, étendard d'une jeunesse qui fera entendre sa voix quelques mois plus tard. Le film de Leyla Bouzid suit à un rythme effréné la tignasse bouclée et le visage poupin de son héroïne, plongeant à sa suite dans la vie nocturne tunisienne, ses rues, ses bars et ses boîtes de nuits. Il laisse une grande place à la puissance de la musique – rock inspiré des rythmes du mezoued, musique populaire tunisienne – et aux textes chantés par Farah. Et offre deux magnifiques personnages à deux sublimes actrices autour desquelles le récit se resserre peu à peu : la jeune Baya Medhaffar, dont c'est la première apparition, incarne Farah avec une énergie ébouriffante face à la célèbre chanteuse tunisienne Ghalia Benali, remarquable dans le rôle de sa mère Hayet.

 

Plus ça va, moins ça va. J'avais bien aimé les deux premiers tiers du film mais le dernier est totalement anecdotique et chiant. Alors ça m'a moins énervé qu'un Mustang sur le discours même si il y a pas mal de scènes qui m'ont irrité va-t-on dire. Je ne comprends pas bien la gamine, enfin si, en un sens je comprends qu'elle hésite à quitter ses parents, mais c'est dommage qu'on ait pas un personnage qui la pousse à le faire, qui lui déclenche l'étincelle parce qu'il faut bien le dire des parents comme ça il faut bien les quitter un jour et le plus tôt serait le mieux. Du coup c'est un film en dent de scie pour moi, ça ne m'a pas transcendé pour un sou, c'est pas mal, sans plus.

A peine j'ouvre les yeux relate les derniers mois d'un état policier, avant la Révolution, à travers le cheminement d'une jeune femme tunisienne rebelle qui s'émancipe via la musique, avec des textes incendiaires, risqués vis à vis du pouvoir. Le scénario du premier film de Leyla Bouzid manque un peu de liant, l'interprétation n'est pas extraordinaire mais il y a beaucoup d'énergie dans cet hymne à la jeunesse et à la liberté. Le sujet véritable, derrière sa dimension politique et sociale, est le rapport mère/fille qui est complexe et conflictuel alors qu'elles ont toutes les deux le même tempérament frondeur. C'est l'évolution de leur relation qui est de loin le meilleur du film. Avec les morceaux de musique joués réellement en live et tout à fait remarquables.

Jeune tunisienne trentenaire, Leyla Bouzid a fait ses études de cinéma en France, à la Fémis, dans la section réalisation. "A peine j’ouvre les yeux" est son premier long métrage et sa présence en 2015 aux Venice Days, l’équivalent pour la Mostra de Venise de la Quinzaine des Réalisateurs cannoise, lui a permis d’obtenir le prix du Public et d’être désigné comme meilleur film européen de cette section par le Label Europa Cinémas. Alors que la plupart des tunisiens, débarrassés de Ben Ali, avaient tendance à se projeter vers l’avenir en oubliant le passé, Leyla Bouzid a souhaité, pour son premier long métrage, revisiter la période qui précédait les événements de 2010-2011 : une période pendant laquelle régnaient manque de liberté, pleins pouvoirs de la police et peur du peuple tunisien conduisant le plus souvent à l’autocensure. Cela, Leyla Bouzid tenait à le filmer vite, en profitant d’un créneau de liberté qui, craignait-elle, ne serait peut-être pas éternel. 

 

On aurait souhaité se passionner davantage pour le sort de Farah, on aurait aimé se révolter à ses côtés, on aurait dû être ému, mais la maladresse de la réalisation, combinée à celle du scénario, rend vite le spectateur presque indifférent à ce qui se passe sur l’écran. Quant à une écoute agréable de chansons arabes, mieux vaut se tourner vers Oum Kalsoum, Fairuz ou Warda. Au final, on se sent malheureusement gêné de ne pas pleinement adhérer au premier long métrage d’une jeune réalisatrice tunisienne, d’autant plus que le sujet choisi était plein d'intérêt.

Très décevant (je ne me fierai plus aux critiques) pourtant il y avait un bon sujet. Une réalisation d'amateur, un scénario ennuyeux, et à part le personnage de la mère bien interprété, on s'ennuie beaucoup.

 

 

 

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