CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1932 

 

 

n°1932
 
" Absent "

 

 

(2011)-(Arg)-(1h27)  -      Drame   

 

Réal. :     Marco Berger   

 

 

Acteurs:  C.Echevarria, J.de Pietro, A.Costa ...

 

Synopsis

 

 

Martin se blesse lors d'un cours de natation. Après l’avoir emmené à l’hôpital, Sebastian, son professeur, propose à Martin de le raccompagner chez lui. Mais il n’y a personne. Le professeur n’a alors d’autre choix que de lui proposer de passer la nuit chez lui, sans encore se douter des vraies intentions de son jeune hôte…

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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On est tout de suite happé par le ballet gêné entre cet adolescent qui semble à la fois rôder dans sa propre vie et manipuler celle des autres, et cet homme adulte, de plus en plus confus devant l'émergence de nouveaux désirs. Les mouvements des corps, filmés au plus près de l'épiderme, sont autant d'indices d'une sorte d'enquête intime menée par le réalisateur.

Si, après "Plan B", le passage d'un genre à un autre fonctionne à nouveau (ici le passage du thriller à une surprenant introspection sentimentale), il ne faudrait pas que Marco Berger abuse du procédé.

Traité avec une certaine pudeur et loin des clichés souvent associés à l'homosexualité, d'où une certaine universalité du propos, "Absent" souffre néanmoins d'une certaine monotonie que viendra casser un twist aussi inattendu que dramatique.

Avec son second film, Marco Berger raconte le désir avec autant de suspense que s'il s'agissait d'un thriller et filme le trouble de ses personnages avec une finesse qui confine parfois, il faut le reconnaître, à la torpeur.

Fausse ambiance de thriller pour une simple passion platonique..

La subtilité que le film revendique est discréditée par sa réalisation maladroite et sa morale touche-pipi digne de Montherlant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Voilà un film à la fois d'une grande pudeur et d'une grande audace sur le désir de l'homme. On sait que le garçon traverse une phase homosexuelle dans la construction de sa personnalité en tentant une identification au Père. Il s'agit ici, pourrait-on dire, de la "session de rattrapage" d'un adolescent, qui s’est perdu en chemin et transfère sur son professeur ses sentiments amoureux pour le Père. Nous sommes à l’âge de l’adolescence et du passage à l’acte qui complique toutes relations humaines. A contrario de certains, je pense que la seconde partie est majeure et donne tout son sens au film. Le professeur éprouve à l’évidence du remords devant cette existence qui n’aura rien reçu, en particulier de lui qui avait été désigné comme une figure essentielle dans le chemin de vie du jeune homme. Beaucoup d’entre nous se seraient « défilés » comme lui. La seconde partie est donc une rédemption. Dépressif, cet homme ose finalement s’affronter à ce qui demeure enfoui et encore trouble en lui et au cours d’un rêve éveillé, alcoolisé, va accepter en conscience de rencontrer le désir de l’adolescent.

Au bout des méandres de son rêve symbolisés par les couloirs et allées venues des protagonistes, l'homme va lui-même s’identifier au jeune, reconnaître le désir de celui-ci et l’accepter. Ce qui est lumineux dans cette fin, c’est que l’homme conserve son âge adulte, ne régresse pas à l’âge de l’adolescent et l’embrasse non sur les lèvres mais sur la joue. C’est un baiser de paix et de pardon : nous sommes là dans l’humain, le plus subtil, le plus difficile, un moment de grâce. Le jeune homme convoqué dans ce post mortem, par la détresse sincère du professeur disparaît aussitôt. L’homme a su mettre fin à l’état dépressif qui pouvait l’emporter. Il restera douloureux mais enrichi de cette épreuve. On voit dans ce film que le désir contient à la fois de la perversité (toute la manipulation du jeune homme) mais aussi une formidable générosité (seule, peut-être, la jeunesse s’expose autant à découvert, sans se protéger). Enfin, il me semble que contrairement aux prêches du dimanche la fidélité absolue est bien un obstacle à l’Amour. Je conseille vivement ce film à tous ceux qui se savent une intériorité et n’ont pas besoin de réduire toujours le désir à la seule fusion des corps.

Le nom de Marco Berger parlera peut-être aux amateurs du 7ème art, le réalisateur argentin avait proposé en 2009 un film assez particulier avec Plan B. Il continue son introspection dans l’identité sexuelle en proposant cette fois une histoire entre 2 hommes confrontés avant tout par leur statut (l’un est prof, l’autre son élève). Le réalisateur enfonce une porte qu’il avait entrouverte mais si son précédent film se montrait assez brouillon et donc vite insignifiant, Absent fait preuve d’une grande pudeur et surtout serti par un duo d’acteur des plus convaincants. Tant par sa réalisation austère que pour son histoire, il ne risque pas de séduire tous les spectateurs mais il s’agit incontestablement de la séance découverte du moment.

Délicat, subtil, déjouant les clichés et les pièges que le scénario pouvaient laisser présager, voilà une agréable surprise qui conjugue émotion discrète et efficacité narrative.

Deuxième essai concluant pour Marco BERGER, qui nous entraine dans les labyrinthes fantasmagoriques des troubles des désirs naissants, d'une manière renouvelée et surprenante : sur le terrain du thriller ; zones d'ombres, scènes échancrées, languides, striées de musiques dissonantes, brouillage des pistes, jeu du chat et de la souris nocturne, angoissant. Tension ductile, inquiétante qui se détend tout à coup lors de rares scènes d'un lyrisme abstrait presque hallucinatoire, qui en fait un film particulièrement original. Comme le jury queer de Berlin a eu raison de préférer Absent à Tomboy !

 

Bon petit film dans l'ensemble. Un peu trop de longueurs cependant. Le début est prenant mais je trouve que la suite s'essoufle. On veut vite savoir comment ça se termine. Assez bon film.

Porté par deux acteurs talentueux, Absent est un film sensible et délicat retraçant les amours entre deux hommes qui ne sont pas censés s'aimer. Si le film s'égare à travers des raccourcis scénaristiques trop imposants et radicaux, l'esthétique réaliste et la mise en scène simpliste (assumée) sauve le long-métrage du désastre, et le place dans la catégorie des films qui méritent d'être vus sans pour autant être inoubliables.

 Absent raconte le parcours d'un adolescent, Martin, qui monte un stratagème pour aller passer la nuit chez son prof de sport, prof qu'il désire de tout son corps. Pudique et sensuel, Absent s'attarde sur les peaux et les poils, les caleçons moulants, enveloppes charnelles de corps masculins que des ambiances moites et des désirs frustrés rendent terriblement désirables. Ici se pose la question de la manière dont le film peut être reçu. Ne va-t-il séduire que les spectateurs homosexuels ? Va-t-il séduire les autres ? Alors qu'un spectateur gay peut s'identifier à des héros hétérosexuels (tout simplement parce qu'il n'a souvent pas le choix : on ne lui propose quasiment pas d'autres modèles), un spectateur "straight " saura-t-il se projeter sur autre que lui ? De là se pose la question de la portée d'Absent : le film n'est-il réservé qu'aux "garçons sensibles" ? Quoi qu'il en soit, sa première partie impose un suspense tendu qui fait du désir un enjeu de thriller. Les corps se croisent, se montrent et se cachent, la nuit chaude les dénude en partie, la tension sexuelle atteint son paroxysme... Presque aussi ratée que la première partie est réussie, la seconde entreprend d'explorer le ressenti du prof. Utilisant alors un procédé scénaristique très discutable, le film ne parvient pas à maintenir le cap et se perd en non-dits oiseux. C'est d'autant plus dommage que Marco Berger évite soigneusement les clichés sans pour autant éviter de perdre son spectateur en route. Un film en demi-teinte donc, sauvé par une interprétation de qualité et une première partie réussie.

Pas un mauvais film, non, mais il manque le petit supplément d'âme qui rendrait le long-métrage bouleversant. Est-ce le côté boudeur du jeune acteur, la mono-expression du prof, est-ce certaines longueurs qui exaspèrent parfois, je ne pourrais le dire. Mais si le film est intéressant et touchant, il subsiste à mes yeux un petit air d'inachevé.

Bien que très bien joué et réaliste, ce film plein de qualités est plombé par quelques longueurs, dans le dernier tiers. même si la fin est émouvante, le professeur étant surpris lui-même du désir insoupçonné qu'à sû provoqué en lui le jeune élève, je me dis que ça aurait pû être un peu plus condensé. ça traîne, ça traîne! sûrement la chaleur de l'Argentine.

 

Second long-métrage pour le réalisateur argentin Marco Berger qui (une fois de plus) traite de l'homosexualité pour thème principal. On y fait la connaissance d'un adolescent de 16 ans qui en pince pour son professeur de natation. Après lui avoir soigneusement menti, il parvient à se faire inviter chez son professeur afin d'y passer la nuit (en tout bien tout honneur), mais en réalité, le jeune homme espère bien plus. Avoisinant à peine les 90 minutes, on regrettera amèrement qu'Absent (2011) soit dépourvu d'une quelconque tension, la mise en scène étant tellement amorphe que l'on finit par se désintéresser du film au bout de la première partie, ce qui est plutôt frustrant car le film commençait plutôt bien et les acteurs étaient assez corrects.

Film qui ne laisse pas indifférent mais qui souffre d'un cruel manque de rythme et de dialogues !! Certains passages sont très prenants et on est impatient de voir dans quoi ca va tomber...puis rien, ça ne tombe dans rien et on reste sur notre faim !!

Dès le film terminé, je me suis posé la question : quelle est la teneur de l’histoire à laquelle je viens d’assister ? Réponse : je l’ignore. De beaux cadres et une belle lumière mais mis au service d’un scénario opaque avec des personnages ternes, inexpressifs et dont on ne comprend pas les motivations.

 

 

 

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