CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  193 

 

 

 

 

n°193
 
" La cérémonie "

 

 

(1995)-(Fr,All)-(1h51)  -     Drame 

 

Réal. :     Claude Chabrol 

 

Acteurs  :  S.Bonnaire, I.Huppert, J.P.Cassel ... 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Claude Chabrol nous conte ici les méfaits d'un duo de femmes diaboliques et sournoises dont le mobile de leurs actes meurtriers restera un mystère pour moi. Bien sûr, il y a de nombreuses pistes, circonstances qui peuvent expliquer leur geste mais malgré cela, je n'arrive pas à cerner très bien le pourquoi de leur folie. Et le film, malheureusement, reste aussi très flou quant au passé respectif des deux femmes. Quant aux actrices, celles-ci ont la gueule de l'emploi et sont complètement habitée par leur rôle (surtout Bonnaire). Pour ce qui est de la mise en scène, c'est du Chabrol donc très sobre, propre et clair. Une ambiance digne des grands films cités plus haut avec toujours du suspens, du mystère qui nous tient en haleine du début jusqu'à la fin. A voir.

Le meilleur Chabrol.Tout simplement époustouflant.J'ai été happé par l'intrigue dès le début.Le spectateur est pris dans un maëlstrom, une montée en puissance qui le rend littéralement captif. La scène de la mise à sac de la chambre es jouissive.

Epoustouflant, remarquable, formidable... Aucun film n'a montré avec une telle force l'organisation hiérarchique de la société et la lutte des classes. Sandrinne Bonnaire est criante de vérité dans son rôle de servante analphabète ; Isabelle Huppert, magnifique en postière totalement déjantée. La scène finale, cérémonie ou répétition du crime, est filmée avec un tel réalisme, une telle crudité, qu'elle ne peut laisser le spectateur de marbre. Ce film constitue un des (nombreux) sommets du cinéaste qui maîtrise une fois de plus parfaitement sa mise en scène.

La Cérémonie est le film de l’achèvement, la somme d’un univers tissé sur le thème récurrent du meurtre et/ou de la vengeance sur fond "Chabrolien" traditionnel de province, de télé et de copieux repas. La Cérémonie, cependant, déborde du cadre intime des "familles". C’est un film qui projette un regard lucide et sans compromis sur la décomposition sociétale. Deux mondes s’opposent, la grande bourgeoisie et les autres, les malheurs sans conséquences des uns et les tragédies des autres dont les souffrances ne peuvent se refermer. Plus qu’un chef d’œuvre, c’est un monument du Cinéma. La mise en scène cadrée au millimètre, le scénario d’une précision à couper au couteau et le jeu époustouflant de tous les acteurs condense tout Chabrol.

 

C'est toujours un réel plaisir de voir jouer Isabelle Huppert, mais c'est sans doute le seul intérêt de ce film. Le concept est peu crédible mais après tout pourquoi pas ? L'histoire se suit assez bien (bien que certaines pistes resteront inexplorées) jusqu’à ce qu'apparaissent les premières absurdités (ce repas aux girolles trop vite bâclé, cette scène de collecte de vêtements se voulant délirante mais qui n'est que lourde, le curé trop ridicule) Quant à la fin c'est du grand n'importe quoi (la crise de folie est ratée, quant au massacre, il réussit l'exploit de transformer des carabines à deux coup en fusils à répétition !

Il y a, certes, une ambiance oppressante grâce à la musique de Matthieu Chabrol mais cela ne suffit pas à donner de l’intérêt au film dont le sujet reste incertain : l’analphabétisme et l’illettrisme ? Les rapports maître – serviteur ? L’homosexualité féminine (suggérée mais non confirmée dans le film) ? Il reste l’intérêt historique avec la description d’un monde disparu : le minitel, des lunettes à 100 F, les émissions de Pascal Sevran… Heureusement, les 2 actrices sont excellentes, Sandrine Bonnaire, toute en retenue et velléitaire, Isabelle Huppert, odieuse, sans gêne, vulgaire et sans surmoi (elle a eu, pour ce rôle, le César de la meilleure actrice en 1996).

Ce film de Claude Chabrol est très noir et met en scène une intrigue mystérieuse(une liaison d'amitié particulière entre une femme de ménage et une factrice) doublée d'une critique acerbe de la bourgeoisie. Il se trouve que la réalisation est beaucoup trop longue et n'apporte de l'impact qu'à la fin bien particulière et inspirée. Mais le grand point fort demeure la distribution tant Isabelle Huppert et Sandrine Bonnaire récitent une partition très convaincante et habitée par l'ambiance bien spécifique du film.

 

Comme d'habitude, on retrouve une critique féroce de la bourgeoisie de province, mais dans ce film, la mayonnaise ne prend pas. Bonnaire et Huppert, malgré leur talent, ne sauvent pas leur personnage, trop stéréotypé et peu crédible. Casset et Bisset jouent leurs rôles avec conviction mais on n'y croit pas. Pas plus que les scènes sur le secours catholique, où l'irrévérence des deux actrices semble surfaite et manque singulièrement de nuances. La fin est attendue et n'apporte rien. Au final, l'adaptation du roman sonne creux.

C'est là tout le paradoxe de cette oeuvre, qui réussit fort bien d'un point de vue cinématographique, et qui pourtant nous laisse un goût fort désagréable dans la bouche, ce dernier trouvant d'ailleurs son point culminant dans la détestable dernière scène. Voila donc probablement un bon film, mais qui se révèle tellement douteux et déplaisant qu'il ne peut en définitive quasiment provoquer que le rejet. Regrettable...

Second film de Claude Chabrol que je vois et je n'adhère toujours pas. Dans La Cérémonie, le réalisateur ouvre des pistes qu'il n'explore pas et en explore certaines qu'il a tout juste ouvertes. Si les actrices ne sont pas mauvaises, les situations et les dialogues sonnent terriblement faux. Difficile de trouver un quelconque intérêt dans ce scénario mal emmené, mal ficelé et qui, pourtant, se devine très rapidement. On tourne vite en rond et, plus problématique, le film devient très vite pénible. Une déception.

 

 

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