CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1889 

 

 

n°1889
 
" Le Prince de New-York "

 

 

(1982)-(Am)-(2h48)  -      Drame policier   

 

Réal. :     Sydney  Lumet    

 

 

Acteurs:  T.Williams, J.Orbach, R.Foronly ...

 

Synopsis

 

 

Danny Ciello est un policier du SIU, Service special de la police dans la lutte antidrogue. C'est l'élite de la police à qui aucune faute n'est pardonnée par les autorités judiciaires et fédérales. Ces dernières confient à Danny la mission de piéger un avocat véreux. Mais Danny va bientôt comprendre qu'il est manipulé.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L’un des meilleurs films de Lumet. Le propos est ambitieux. Parvenir à démontrer que la corruption dans la police est en partie causée par l’inefficacité et l’errance de la Justice. Inefficacité à faire condamner les gros bonnets, et les gros trafiquants, qui eux, sont capables de se payer d’astucieux avocats. L’errance consistant, elle, à s’acharner sur des flics ripoux, qui certes, piquent l’argent des mafieux, ou détournent à leur compte, des prises faites suite à des raids, mais qui, au final rendent plus de justice à la société que les juges eux-mêmes. La démonstration est d’autant plus extraordinaire qu’elle est supportée par un scénario hyper réaliste et une excellente distribution d’acteurs, dont Treat Williams ressort le plus brillamment de tous. Reste que ce « Prince Of The City » aurait gagné en dynamisme si Lumet nous avait épargné certaines longueurs narratives et quelques scènes redondantes.

Si Lumet ajoutait à cette époque un nouveau titre à sa longue liste de chefs d'oeuvre. Film miroir du sublime "Serpico", il raconte le changement de moralité d'un flic ripou qui va tenter de faire tomber un système dans un but noble mais qui va vite se retrouver manipuler par des avocats et des politiciens bien trop heureux de faire tomber des flics. Scénario dense, mise en scène monumentale (sobre au 1er abord mais hyper-travaillé quand on se penche sur la question), acteurs au sommet, montage virtuose et musique impeccable. Certains dialogues atteignent des sommets et posent de vraies bonnes questions quand certains passages sont purement jouissifs (notemment ceux avec le perso joue par J. Orbach). Bref, c'est un film somme, pensé librement par l'un des plus grands metteurs en scène de tous les temps, en bref, c'est à ne pas louper.

Bien après Serpico (1974), Sidney Lumet récidive avec Le Prince de New York (1982). Deux films qui se ressemblent pour leurs thèmes communs, mais différents dans leurs intrigues et leurs dénouements. Ici, il est question d’un flic corrompu qui souhaite rentrer dans le droit chemin. Il va alors dénoncer le système tout entier afin de se racheter. Comme à son habitude, Sidney Lumet nous dresse un polar comme lui seul sait les mettre en scène. D’une durée de 3h, son film instaure son allure et captive sans jamais perdre le spectateur, et ce, jusqu’au dénouement final. Quant à Treat Williams, il excelle dans son rôle, 

Huit ans après Serpico, Sidney Lumet remet en avant la corruption au sein de la police new-yorkaise, en prenant cette fois le problème dans l’autre sens. Tandis que la première moitié nous narre le revirement de bord d'un de ces inspecteurs corrompus et du regard que lui porteront ses collègues qu'il a pourtant promis de couvrir, la seconde moitié s’axe davantage sur le système juridique américain qui décide de décrédibilisé ce mouchard au point de lui faire subir un terrible harcèlement moral. La durée du film et l’opacité des longues scènes très bavardes dans les coulisses des procédures judiciaires risquent de perdre les spectateurs qui auront espérés y trouver une intrigue de polar plus classique alors que Le prince de New York est un film passionnant qui dépasse les codes du genre pour offrir une peinture effrayante de l’hypocrisie omniprésente aussi bien chez les malfrats dans dans la magistrature. S'il aurait pu très bien pu tenir en moins de deux heures, ce scénario fait véritablement preuve d'un réalisme qui fait froid dans le dos.

 

Sidney Lumet nous livre ici un polar épais à l’intrigue touffue où l’on se demande constamment - à l’instar des personnages du film - qui est qui et qui trahit qui… C’est encore et toujours un film qui reprend le thème favori de Sidney Lumet, à savoir les rapports de la justice et la police. Ce n’est certes pas le meilleur de son auteur mais cela reste du bon cinéma, bien traité et bien filmé avec honnêteté et rigueur, qualités premières de Lumet, on ne le soulignera jamais assez.

Le durée du film, la quantité nombreuses de personnages, la complexité du système judiciaire américain dont les nuances peuvent éventuellement nous échapper de ce coté de l'atlantique, font que j'ai un peu décroché par moment. Dommage car la première partie, qui met en scènes écoutes et filatures est plutôt intéressante. J'ai au final, la désagréable impression d'être passé à coté d'un très bon film..

Comme dans "Serpico", Sidney Lumet traite de la corruption au sein de la police new-yorkaise, sauf qu' ici, le flic qui la dénonce est lui-même corrompu. L’ambiguïté présente est donc passionnante puisque jusqu'au bout, la question se pose: Danny Ciello est-il un héros ou un salaud ? Il est toutefois dommage que l'acteur choisi pour incarner le personnage ne soit pas à la hauteur de sa complexité. En effet, Treat Willams tente, semble-t-il, de compenser son manque de charisme (n'est pas Pacino qui veut !) par un cabotinage agaçant. On peut aussi regretter que l'intrigue mette du temps à véritablement passionner. Sa mise en place est un peu laborieuse, le scénario touffu déstabilisant d'abord le spectateur. Mais finalement, grâce à la mise en scène réaliste et dynamique du cinéaste, à l'ampleur du récit et à la pertinence des choix moraux évoqués, le film gagne en tension et s'avère assez fascinant dans sa dernière partie. Pas si mal pour un "petit" Lumet !

Un film qui aurait pu être réellement passionnant et il l'est en quelque sorte mais on se demande pourquoi Lumet raconte son histoire sur près de 3 heures alors que 2 heures auraient largement suffi. Reste tout de même un film assez fort et de bons acteurs mais au bout d'1h30 Le Prince de New York commence à devenir fatigant.

Le film date de 81 mais réunit toutes les caractéristiques du thriller des années 70 : durée et ambition XXL, scénario alambiqué, atmosphère de corruption et de paranoïa, spleen généralisé avec quelques percées d’hystérie, grisaille new-yorkaise, pluie et trench coats, etc. Malheureusement, tout ça vire par moments à la caricature du Nouvel Hollywood, surtout avec Treat Williams qui est en mode Actors studio et en fait des caisses dans le rôle principal. Le film va trop vite pour toutes les intrigues et sous-intrigues qu’il contient. En même temps, il est trop long pour le thème qu’il développe (pour résumer, on aurait pu appeler ça « Breaking good »). Ça m’a fait penser à Blue collar, mais en moins bon. Heureusement, Lumet est un grand réalisateur et la mise en scène, le montage et la photographie sont un vrai bonheur. Bilan mitigé donc.

 

Au royaume des balances, le flic est roi.' Même si on comprend bien que Lumet cherche à dénoncer un système qui se mord la queue. Son film est trop long, et parfois trop lent, pour qu'on puisse vraiment s'y plonger.

Sans doute le plus grand rôle de Treat Williams à l'écran. Toutefois, sa prestation peine à rendre compréhensible un film au scénario véritablement alambiqué. Trop peut-être. Dans son désir de trop vouloir bien faire, Sydney Lumet alourdit l'intrigue de scènes inutiles, rendant au final son film quelque peu indigeste..

 

 

 

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