CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1870 

 

 

n°1870
 
" Un condé "

 

 

(1970)-(Fr)-(1h35)  -       Policier, Thriller  

 

Réal. :     Yves Boisset   

 

 

Acteurs:  M.Bouquet, M.Constantin, F.Fabian ...

 

Synopsis

 

 

Alors qu'il enquête sur une affaire de drogue, un inspecteur est abattu par un truand. Son collègue, l'Inspecteur Favenin, est chargé d'élucider ce crime. Il est prêt à tout pour sauver l'honneur de son collègue, y compris à outrepasser la loi.

 

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Le bouquet de l'acteur Michel Bouquet. Yves Boisset met en scène l'acteur dans la peau d'un policier qui se prend d'un coup à mener une vengeance après la mort de son collègue également flic. Film policier contenant plus de 60 minutes accrocheuse. Il faut dire que le personnage de Bouquet est imposant. Excellente scène aussi en opposition avec Michel Constantin.

On a donc affaire au policier faisant justice lui-même, thème trivial, mais développé dans un registre bien différent de celui des films de Jacques Deray où opère Belmondo. Le climat tendu et le réalisme de la violence brossent une toile prenante, angoissante, sur laquelle chaque acteur peint une prestation sans faute, les plus remarquables étant Rufus, en gauchiste tendre, fidèle en amitié, ainsi bien sûr que Bouquet, dans un rôle majeur de policier glaçant, méthodique, pratiquant le chantage sans vergogne, tuant sans état d’âme, mû par une pulsion unique. Un individu qui fait froid dans le dos rien qu’à le voir apparaître ; un remarquable numéro d’acteur. Ce qui a l’époque a choqué le milieu des forces de l’ordre, c’est que la hiérarchie d’un tel homme le couvre, on a même cherché à censurer la scène le montrant (celle du stand de tir). Boisset réalise ici un excellent polar, au scénario linéaire à la fois crédible et lisible, doublé comme toujours chez lui, d’un film a thèse, mais la thèse n’est heureusement cette fois ni omniprésente ni trop pesante, n’amidonnant pas l’action. A voir ou à revoir.

Dans la veine des meilleurs films de Jean-Pierre Melville, Yves Boisset nous offre un polar à l’ambiance nocturne remarquablement bien réalisé. Avec son art de la dénonciation politique, il a voulu s’attaquer ici aux abus de la violence policière. Le film final a malheureusement été victime de graves censures mais nous permet tout de même de suivre l’enquête non-procédurière et la quête de vengeance de l’inspecteur Favenin, interprété avec une froideur édifiante par Michel Bouquet. Si aujourd’hui il peut sembler un peu mou, il ne faut pas oublier qu’au début des années 70 ce thriller aux inspirations américaines était d’une violence sans précédent en France.

Deux vengeances qui se percutent dans ce polar de Boisset. Bouquet dans le rôle du commissaire en fin de parcours et Constantin dans celui du tueur à gages. Comme il est curieux d’observer Michel Bouquet si crédible dans les rôles de cocus se parer de la panoplie du vengeur froid et déterminé. Quand son meilleur ami se trouve tué par accident après qu’il l’ait incité à poursuivre les tueurs d’un gros caïd que lui-même appelait de ses vœux, Bouquet qui est déjà un paria dans la grande maison trouvera dans l’acte vengeur la note finale à un parcours teinté par l’amertume et le dégoût. Constantin est encore une fois pourchassé. Il faut retenir l’argument de Constantin qui répond à Bouquet quand celui-ci évoque la femme et les deux enfants de Fresson Le film est maîtrisé de bout en bout avec des emprunts certains au cinéma de Melville qui était à l’époque la référence du genre policier en France.

Après "Canicule" et "Le juge Fayard dit le shériff", ma troisième incursion dans la filmographie d'Yves Boisset pour découvrir ici un polar à la forme assez classique mais qui possède un fond nettement plus intéressant, politiquement engagé traitant des notions de justice, de vengeance au sein de la police française et de la pègre. Porté par un Michel Bouquet magistral de noirceur électrique dans un ton subtil, presque monolithique, un film policier qui offre une réflexion sur la corruption morale de la fonction de policier et de l'engagement psychologique inhérent. Un ensemble qui a vieilli dans sa mise en scène mais qui demeure accrocheur et moderne par son questionnement intellectuel. Un bon film.

 

«Un condé» fut le premier film d'Yves Boisset à rencontrer des problèmes avec la censure de l'époque. En effet, celle-ci jugeait le film trop violent à tel point qu'un Ministre de l'époque avait demandé l'interdiction du film. D'un côté ça se comprend, avec ce film, Yves Boisset a frappé du poing et très fort. Ce polar glacial, dont l'histoire de vengeance reste assez anecdotique est une violente charge contre les forces de police et contre la corruption. Yves Boisset n'héssite pas à critiquer les abus de pouvoir faits par les policiers en dénoncant des méthodes ne s'inscrivant plus dans le cadre de la loi. Pour appuyer son point de vue, Boisset emploie Michel Bouquet dans le rôle d'un flic rendu littéralement obsédé par son désir de vengeance. C'est sans fioritures et diablement efficace.

Si c'est la 3ème mise en scène de Yves Boisset Un condé est son 1er film avec lequel il eut de sérieux problèmes avec la censure de l'époque, un polar dénonçant les méthodes de la police mais qui a le mérite de ne pas montrer non plus les voyous comme des enfants de choeur. Plutôt violent pour l'époque et pour un film français Le Condé garde de son efficacité grâce à une réalisation solide de Yves Boisset mais aussi une bonne interprétation notamment très froide et impressionnante de Michel Bouquet à contre-courant, il y a une scène très forte de face-à-face avec son personnage de flic vengeur et le truand joué par Michel Constantin.

Même si Yves Boisset a été plus incisif et plus tranchant, son Condé reste comme souvent chez lui, un film qui dénonce et bouscule les tabous. Ici c'est celui de la violence, en particulier la violence policière. Personnifié par la froideur et le calme dérangeant du très très bon Michel Bouquet.

Il y a dans ce film toute la problématique de la société face aux truands: la vengeance ou la justice. Michel Bouquet a choisi son camp: la vengeance sombre et froide. Je regrette un peu la facilité des enchaînements: chacun trouve facilement celui qu'il cherche et on expédie rapidement. Néanmoins, il a une ambiance tout à fait intéressante typique du policier des années 70

 

Montré lors de sa sortie comme un film provocateur, il a terriblement vieilli aujourd'hui, l'histoire elle-même est banale, le flic aux méthodes peu orthodoxes devenu désormais chose courante dans les polars réalisés depuis longtemps, je l'avait vu à l'époque mais j'avais complètement oublié tout et je trouve que ce n'est pas un bon film du tout, erreur de casting certainement, on aurait vu quelqu'un de plus cinématographique, genre Delon par exemple.

Que de violence! Bref, tout le monde est méchant, violent et sans pitié....... les truands, la police, les politiques...... heureusement, il y a Yves Boisset pour nous dénoncer tout çà ! Les raccourcis sont donc faciles à établir. Dommage que Françoise Fabian soit si sous exploitée. Il y a là, violence contre les femmes.

Boisset veut créer une ambiance de magouille mêlant police truands et politique sans arriver à un grand résultat. on a la chance d'avoir l'intervention d'un Bouquet parfait comme toujours dans un role trouble et l'appui de quelques acteurs toujours sympas à voir, malgré tout ça reste vraiment trop mou.

 

 

 

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