CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1868 

 

 

n°1868
 
" La ronde "

 

 

(1950-(Fr)-(1h37)  -      Comédie   

 

Réal. :     Max Ophüls   

 

 

Acteurs:  A.Walbrook, S.Signoret, S.Reggiani ...

 

Synopsis

 

 

Un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d'histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou « galantes ». La « ronde » passe de la prostituée au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de famille, et ainsi de suite jusqu’à ce que le cercle soit bouclé…

 

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Max Ophuls insuffle un mouvement enivrant à la pièce statique de Schnitzler en recréant une Vienne de 1900 semi-rêvée et filmée en travellings latéraux élégants. Son génie de metteur en scène, évident ici, ne conjure pas toujours le caractère répétitif de ces dix dialogues tournant autour de passades sexuelles (l'acte sexuel lui-même restant hors champ), mais l'atmosphère mélancolique du film, à mi-chemin du rêve et de la réalité, finit par emporter l'adhésion.

Un conte tout en finesse et distanciation sur la primauté du désir sexuel, son indifférence, ou plutôt sa prééminence par rapport aux étiquettes et aux conventions sociales. L’auteur autrichien (de l’Empire austro-hongrois finissant) de « La ronde », Arthur Schnitzler, était le plus freudien des écrivains. La réalisation de Max Ophüls frôle la perversité dans sa manière de garder les apparences d’une viennoiserie d’opérette (ou de comédie musicale) dans une évocation manifeste de la sexualité en tant que telle. La photographie, les décors, les costumes, sont d’une beauté éblouissante. Le film bénéficie des interprétations d’une brochette de comédiens formidables et au mieux de leur art.

Le film s’ouvre sur un long plan séquence où un personnage nous explique ce qu’il va faire : nous présenter « la ronde » à travers différentes scènes. Au début on pense qu’il parle du cycle de l’amour qui se reproduit sans cesse mais petit à petit on comprend qu’il s’agit de la ronde de l’infidélité, des désirs impulsifs et stériles. Sous couvert d’une légèreté apparente accompagné d’un peu d’humour Max Ophüls nous montre en réalité son constat très sombre sur la société incapable d’aimer en dehors du désir, lâche et hypocrite ce qui fait de La Ronde un film fort et moderne. Ophüls n’a d’ailleurs aucunement besoin de filmer les ébats de ses personnages pour faire fonctionner son film qui délivre parfaitement son message. Les interprétations sont excellentes et le casting prestigieux, Anton Walbrook, Simone Simon, Serge Reggiani, Simone Signoret et Danielle Darrieux. La mise en scène reste discrète, Ophüls utilisant beaucoup de plans séquences mais aussi quelques cadrages obliques surprenants. Bref, la Ronde est un film maîtrisé et réussi.

Ophuls s'amuse à montrer que l'amour est impossible et n'est qu'un jeu cruel; les dialogues sont le plus souvent pétillants, les décors sont somptueux; la mise en scène est exceptionnelle, caractéristique du style Max Ophuls fait de longs travellings, plans-séquences et mouvements de caméra. La qualité des différents épisodes est inégale : certaines scènes sont vraiment remarquables d'humour, notamment celles jouées par Danielle Darrieux que ce soit avec son jeune amant Daniel Gélin ou avec son mari en train de faire son bilan financier au lit. Certaines scènes manquent par contre de rythme et de vivacité en particulier celle de Gérard Philipe. Très bon film cependant, presque chef d'oeuvre.

Dans ce film, Max Ophüls joue avec la frivolité de l'amour et le compare à un flux cyclique : au lieu de suivre des personnages, avec l'amour qui va et vient, il suit l'amour qui passe d'une personne (et non d'un couple, chaque personnage recevant l'amour avant de le donner) à une autre. Le film est très théâtralisé, avec Walbrook en metteur en scène, scénariste, ingénieur, censeur ^^... de ce marivaudage montrant toutes les couches de la société de cette Vienne de 1900, sur le ton de la dérision et de l'absurde. La forme a un peu vieilli, aucun doute, mais le film reste franchement bon et assez drôle par moments, abordant certains thèmes surprenants pour l'époque (l'impuissance!) de façon légère.

 

Comme avec Madame de..., on a parfois l’impression de lire du Zola ou du Maupassant pour le mélange de lucidité cruelle et de tendresse à l’égard des personnages. La différence, c’est que Zola et Maupassant proposaient des oeuvres modernes pour leur époque, alors qu’ici tout prend un air suranné qui m’a laissé un peu froid. Pour un film dont le personnage principal est la sexualité et qui est adapté d’une pièce longtemps censurée, tout ça est très gentillet et aussi vaguement ennuyeux, même si l’indéniable maîtrise visuelle sauve le film. Les comédiens sont aussi très bons, surtout Danielle Darrieux, qui fait des merveilles et dont le personnage, très drôle, m’a un peu réveillé.

Le climat de ce film est si fabriqué, si dénué d'intérêt psychologique, sans réel scénario et sans aucun personnage autre que des marionnettes recherchant l'amour et ne trouvant qu'un pauvre plaisir passager que je n'arrive pas à y entrer.Bien évidemment, je vois la superbe mise en scène d'une élégance incomparable, le jeu fin et subtil des actrices plus que des acteurs d'ailleurs, sauf en ce qui concerne Fernand Gravey. J'adhère au dialogue guère profond mais subtilement romantique et j'apprécie le charme suranné des années 1900 à Vienne vues par une camera des années 50. Reste que pour moi le cinéma c'est avant tout des humains de chair et d'os avec leur aspirations profondes angéliques ou diaboliques et j'ai besoin de leurs émotions pour être ému moi-même. Dans ''la ronde'', Ophuls à poussé le baroque trop loin comme il le fera dans ''Lola Montes''…Je laisse cela aux spectateurs qui aiment vraiment cette façon artistique de créer de telles ambiances, ils existent.

Décidément, je n'accroche pas beaucoup au film de Max Ophüls. Bon côté mise en scène c'est très classe avec des beaux plans et mouvements de caméras mais niveau scénario il y a à redire. L'idée de départ est osée mais parfois exploitée de manière peu originale, la vision des relations entre les hommes et les femmes à la fois caricaturales (même pour les années 50) et critiques. Avec des yeux modernes ce film est même un peu rétrograde.

 

Un film charmant mais très daté et c'est peu dire que les femmes étaient mal traitées condamnées à se prostituer ou se marier pour être vite baisées et encore plus vite abandonnées.

Un film pas très passionnant et même plutôt ennuyeux malgré l'impressionnante distribution. Beaucoup de bavardages et pas d'action.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA