CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1867 

 

 

 

n°1867
 
" La troisième guerre "

 

 

(2021)-(Fr)-(1h30)  -      Drame   

 

Réal. :     Giovani  Aloi   

 

 

Acteurs:  A.Bajon, K.Leklou, L.Bekhti ...

 

Synopsis

 

 

Léo vient juste de terminer ses classes et pour sa première affection, il écope d'une mission Sentinelle. Avec sa patrouille, il arpente les rues de la capitale à l'affût de la moindre menace. Mais plus la frustration augmente, plus la paranoïa guette le jeune soldat...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

  Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix   

 

Les plus belles scènes de La Troisième Guerre sont précisément celles où les regards de ces sentinelles scrutant le monde trop familier qui les entoure composent un jeu de miroirs semblant tour à tour les masquer d'un voile d'étrangeté ou les renvoyer au contrait à leur part la plus aveugle et la plus intime.

Un premier long-métrage mature et maîtrisé, qui sonde avec pas mal d'intelligence le traumatisme et la paranoïa causés par le terrorisme.

Le réalisateur traduit habilement les conséquences psychologiques d’un quotidien fait de vigilance et d’ennui en instaurant l’ambiance anxiogène d’un thriller paranoïaque ou d’un film de guerre.

Dans ce film percutant, porté par les impeccables Leïla Bekhti, Anthony Bajon et Karim Leklou, on découvre le travail singulier de ces soldats, qui consiste à traquer l’invisible en portant des armes de guerre, sans pouvoir intervenir face à des actes de délinquance.

Ce Désert des Tartares urbain, à la psychologie palpable, offre un nouveau rôle complexe au désormais incontournable Anthony Bajon.

Après La Prière de Cédric Kahn, Anthony Bajon, visage poupin et jeu intériorisé, confirme la gamme étendue de son jeu.

Pour nos militaires confrontés à une guerre invisible, à la fois désœuvrés et aux aguets, c’est le « Désert des Tartares » en plein Paris. Sur un sujet jamais traité, ce film très réaliste frôle alors le surréalisme.

Si cette Troisième guerre parvient à capter une tension physique par la force de son incarnation, le scénario trop maladroit surligne et alourdit le propos.

Si le film de Giovanni Aloi donne une impression de suffisance et d’artificialité, c’est peut-être à cause d’un certain manque de considération pour le milieu qu’il dépeint.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Le sujet de ce film très actuel est bien traité par le réalisateur et aussi scénariste. C'est très réaliste et poignant. La vie de ces militaires dans la mission sentinelle est fort bien observée. On ressent beaucoup dans ce film la tension et le danger invisible qui accompagnent ces militaires au cours de leurs missions. La réalisation restitue parfaitement cette tension. On suit avec intérêt l'histoire de ce jeune Léo, interprété par le toujours excellent Antony BARJON qui, à mon avis, est un grand acteur en devenir.

Ce premier film est une excellente surprise que l’on n’avait pas vu venir. Le titre est évocateur et assimile cette troisième guerre à celle, plus invisible et sournoise, contre le terrorisme. Celle qui justifie le déploiement de l’armée dans nos rues depuis le lancement du plan Vigipirate en 2013 et de la mission Sentinelle. Par le biais d’une nouvelle recrue de l’armée on plonge donc dans le quotidien de ces soldats déployés dans les grandes villes pour tempérer la menace invisible mais toujours présente du terrorisme. L’avantage de « La Troisième Guerre » est qu’il semble traiter tous les aspects de ce sujet jamais vu au cinéma, ce qui le rend d’autant plus passionnant, surtout que ce sont plus les américains qui se lancent dans ce type de récit. Sans être un documentaire, ni vraiment un thriller ou un film de guerre, ce premier long-métrage de l’inconnu Giovanni Aloi captive et intéresse durablement avec son mélange hybride mais abouti et maîtrisé.

 

Ce film est un peu un pétard mouillé, un peu d'action, pas mal de paranoïa, un petit peu de vrai - faux suspense, pour au final pas grand chose de vraiment exceptionnel ... en reste quelque chose de pas mal, à voir pour l'acteur principal, assez doué, et la fiction, parfois plus vraie que nature.

Le film débute avec une immersion au sein du service militaire en question, les Sentinelles. Ainsi, on sent une volonté de réalisme qui frôle le docu-fiction. Effectivement, le quotidien des soldats, la routine, les protocoles et autres règlements sont crédibles et permettent une vraie plongée dans la réalité de ces soldats. Mais, on constate que sur la partie "mission" sur le terrain le film est par contre souvent approximatif pour ne pas dire invraisemblable. Par exemple on sourit quand la patrouille s'intéresse à un porteur de couteau mais laisse filer des pickpockets, idem il est inconcevable que des Sentinelles dérogent au protocole qui est d'informer, aviser, mettre en place un périmètre de sécurité, et non pas de jouer les héros et encore moins les démineurs du dimanche. Ne parlons pas de la prise de risques ridicules et inutiles lors d'une manifestation. On notera par contre un dernier quart d'heure qui fait monter la tension de façon probante, une cassure dans l'armure du soldat, une angoisse et un suspense efficacement mis en scène qui sauve le film.

Un jeune garçon pour trouver un sens à sa vie s'enrôle dans l'armée, pour être utile, il intégre Vigipirate et se rend compte qu'il ne sert à rien, qu'il combat un ennemi invisible et qu'il n'empêchera pas les attentats. Que pensent ces soldats quand ils vous croisent armes de guerre à la main? Ce film a la bonne idée de répondre à cette question mais s'embourbe un peu dans son message et en voulant suivre trois personnages sans qu'on s'attache vraiment à aucun. Par contre gros coup de coeur pour Anthony Bajon, qui après "Teddy" est pour moi la révélation masculine de l'année et pour Raphael Quenard, vu très récemment dans 'Fragile", dont le potentiel comique, dans un film pourtant qui ne l'est pas, parait énorme.

Qui ne s'est jamais demandé à quoi pouvait bien penser nos "petits gars" patrouillant dans nos rues ? Il livre une autre "Drôle de guerre" contre un ennemi finalement plus imaginaire que réel. L'ennemi n'est-il pas davantage l'ennui, la routine, la paranoïa, l'alcool, le haschisch ? Tout cela loin du baroud rêvé par la plupart des postulants à l'engagement. Ce film offre sa vision. Mais est-elle corroborée par ceux qui l'ont vécue?

La Troisième Guerre est un film descriptif d'un quotidien difficile pour un métier difficile. On regrettera cependant cette fin qui nous laisse sur notre faim, et le manque de cohérence entre les personnages. Cependant, beaucoup de points positifs : les acteurs, certains beaux plans (discoteque par exemple)...

 

Vu en avant-première dans le cadre du Festival du Film Policier « Reims Polar », La Troisième Guerre montre le quotidien pas toujours reluisant des soldats de l’opération Sentinelle, peu préparés psychologiquement à ce qu’ils vont vivre et en sur-stress quotidien. Malheureusement, le film fait davantage mauvais documentaire que bon film. Il manque une histoire, hormis cette vie quotidienne, pas forcément flamboyante.

Ces derniers temps, on a enregistré la sortie de plusieurs documentaires qui s'apparentaient à des films de fiction et qui étaient absolument passionnants. Le contraire existe, également. Par exemple, ce film, "La troisième guerre", une "fiction" qui nous présente les déambulations dans Paris de soldats de l'opération Sentinelle. Une fiction qui ne nous montre pas grand chose ni sur l'efficacité ou l'absence d'efficacité d'un tel dispositif, ni sur la situation psychologique de ces soldats qui sont censés protéger les populations contre un ennemi invisible. On remarque tout juste que le réalisateur insiste sur le fait que l'armée n'est pas dans les rues, l'arme aux poings, pour faire le travail de la police, faisant semblant de ne pas voir un homme qui frappe une femme ou se faisant pourrir par la police pour avoir poursuivi et rattrapé des dealers présumés. Quant aux soldats, on ne saura jamais pourquoi ils ont embrassé la carrière militaire ni ce qu'ils ressentent lors de ces déambulations au cours desquelles il ne se passe jamais rien. 

Comment faire un film sur des militaires qui attendent ? La Troisième guerre suit trois militaires de l’opération Vigipirate dont le travail officieux est de « rassurer » les civils par leur simple présence. Leur travail officiel est de chercher des menaces. Mais leur rareté a des conséquences sévères sur les militaires qui s’engagent avant tout pour agir, et qui, dans ce cas présent, passent la plus grande partie de leur temps à attendre, regardé de travers par des civils qui ne leur font pas de cadeaux. Le scénario a donc tendance à chercher des pistes pour casser cet ennui, et c’est là que le bât blesse. Les intrigues sont peu intéressantes par rapport à la vision documentaire.

Alors là les mots me manquent. Il me faudrait des heures pour énumérer tout ce qui ne va pas dans ce film d'une gênance et humiliation sans pareils pour nos soldats et l'institution. Impossible que ce film ait reçu l'avis d'un militaire car absolument rien ne va, de l'uniforme à l'attitude en passant par l'état d'esprit. C'est juste un film sur des dérangés mentaux au final. Bref un pur dégoût.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA