CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1847 

 

 

n°1847
 
" La fille inconnue "

 

 

(2016)-(Be)-(1h46)  -      Drame    

 

Réal. :     Jean-Pierre et Luc Dardenne  

 

 

Acteurs:  A.Haenel, O.Bonnaud, J.Renier ...

 

Synopsis

 

 

Jenny, jeune médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que rien ne permet de l'identifier, Jenny n'a plus qu'un seul but : trouver le nom de la jeune fille pour qu'elle ne soit pas enterrée anonymement, qu'elle ne disparaisse pas comme si elle n'avait jamais existé.

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

 Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix  

 

Cinéastes physiques, depuis toujours extrêmement précis sur les corps, leurs mouvements, leurs vitesses, leurs lourdeurs, leurs positions dans l’espace du plan, les frères fondent ici en un même geste leur principe central de mise en scène et leur dramaturgie. C’est nouveau et c’est brillantissime.

En compétition lors du dernier Festival de Cannes, le nouveau long métrage des Dardenne est une œuvre exigeante et magnifique sur la nécessité de dire.

Toutes les données du film noir y sont : meurtre, mystère, enquête, menaces, mais ramenées à la dimension d'ingrédients, là où dans les films précédents elles advenaient organiquement. Tout cela n'empêche pas "la Fille inconnue" de se situer à un niveau que peu de cinéastes peuvent prétendre atteindre.

Les Dardenne se piquent de tout (sur)expliquer et perdent pied en accordant trop des place à des personnages secondaires transparents. Cette maladresse ne se retrouve pas dans l'interprétation d'Adèle Haenel, qui surnage dans ce film laissant perplexe.

Jenny n'a pas ouvert la porte à cette fille inconnue car les frères Dardenne, eux, n'ont pas trouvé la clef du film.

Usant et abusant de son air buté, Adèle Haenel joue l’obsession au sein d’un scénario tiré par les cheveux, miné par des ressorts improbables et de lourdaudes considérations psychologiques et angéliques.

Au lieu de prendre la forme d’un morceau de vie arraché à la réalité, ce cri prend celle d’un sermon peuplé de figures de rhétorique plutôt que de personnages.

On finit par ne plus accorder beaucoup d'importance à cette histoire et aux tourments du Dr. Jenny Davin.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

On sort sonné et sans voix de ce film terriblement émouvant et impressionné par l'humanisme qui émane de ce médecin confiant au cours du film que cette fille n'est pas morte "car elle est dans nos têtes". Film linéaire mais exemplaire dans sa sobriété ou comment seule la vérité peut apaiser une douleur. Et c'est bien cela que le médecin traite: sa propre douleur. N'abandonnant jamais avant d'avoir élucidé le mystère qui la délivrera.

Le film m'a particulièrement plu car il montre à quel point un événement peut faire basculer le comportement et le "destin" de quelqu'un. L'interprétation est excellente tout comme la mise en scène. Nominations aux césars à venir et potentiel césar de la meilleure actrice. 

 

Film qui traite du sentiment de culpabilité. L'héroïne passe d'une exigence professionnelle un peu étouffante (pour son stagiaire ) a une sorte de bonté impitoyable qui lui fait renverser les faux semblants et la culpabilité chez les autres .Si l'héroïne devient plus humaine au fur et a mesure que le film avance, le film a néanmoins un petit coté démonstratif et souffre de quelques excès de lenteur à mon goût.

Ce film comporte en fait deux parties. L'une, consacrée à la vie d'un cabinet médical installé dans un quartier populaire, est quasi documentaire et réussie. Du malade qui ne peut pas payer ses factures de gaz à la mère célibataire aux horaires de travail impossible, nous avons un tableau d'une société cruelle pour les pauvres. La seconde partie est une sorte de polar-enquête : qui a tué une jeune prostituée d'origine africaine à deux pas de ce cabinet médical ? Celle-ci est bâclée et ratée. Le scénario, bourré d'invraisemblances et d'incohérences, n'est guère crédible. Si on ajoute l'absence complète d'humour, l'accumulation de pathos et de personnages culpabilisés, on comprend que les frères Dardenne n'étaient guère en forme. Seule Adèle Haenel tire son épingle du jeu en donnant de l'humanité à un personnage pourtant sans nuance et artificiel. Espérons que ce soit seulement une mauvaise passe pour les Dardenne.

Sans doute le plus décevant film des frères Dardenne qu'il m'ait été donné de voir, une réelle déception car j'attendais beaucoup de leur collaboration avec Adèle Haenel, actrice terrienne et intense. De tous les plans, elle est ici bien mais "seulement' bien, moins puissante qu'habituellement, comme anesthésiée par un récit qui avance à reculons, des dialogues parfois invraisemblables (qui ont même réussi l'exploit de faire rire les spectateurs, une rareté chez les Dardenne... mais des rires nerveux, malheureusement) et un téléphone collé à son oreille une bonne partie du film, quand elle ne l'avait pas en haut parleur dans sa voiture (c'est limite si on ne sort pas du film avec une phobie des sonneries de portable et des sonnettes de porte), je pense qu'elle a dû faire un tour chez l'ORL à la fin du tournage. Plus sérieusement on ne retrouve pas la précision de la mise en scène des Dardenne, la force sociale de leurs précédents films mais je mentirais si je disais que je n'avais pas aimé le film. Il est loin d'être mauvais, l'intrigue réussit à maintenir notre attention du début à la fin et oui on a envie de savoir qui est cette fille inconnue...

 

Comment peut-on faire un film si long avec si peu de matière ? Bravo aux frères Dardenne qui ont réussi un super exploit. le scénario est invraisemblable dans le déroulement d'une enquête meurtrière. les scènes sont répétitives sans apporter de saveur ou de suspens. c'est plat et c'est joué sans sentiments comme si les acteurs ne croyaient pas ce qu'ils jouaient.

L'histoire n'est pas sans rappeler celle du film "Une belle fin". Mais la comparaison hasardeuse s'arrête là. Car "La fille inconnue" n'a rien d'exceptionnel. Lumière crue et l'aide, limite reportage TF1. Jeu inexpressif d'Adèle Haenel (son personnage à 2 de tension, parle, marche, réfléchit au ralenti). Les dialogues n'ont aucune épaisseur (les protagonistes attendent plusieurs secondes entre chaque réplique à tel point que cela en devient risible) Et oublions d'emblée la dimension sociale, qui n'est qu'un simple prétexte à la laideur de l'ensemble du projet.

Quel clystère que ce film pendant lequel tout, mais absolument tout est mis en oeuvre pour faire fondre le spectateur en larmes : l'enfant jadis battu, l'adolescent cancéreux, le diabétique à qui une administration inhumaine a coupé le gaz, une migrante obligée de se prostituer... Bien sûr, les hommes blancs, eux, sont des salauds et des lâches. Avec ça, on s'étonne que le film n'ait pas eu la Palme d'Or. Même Jérémie Rénier joue mal. Quant à la brave fille qui achète une concession pour faire enterrer une inconnue et qui se balade avec un pot de chrysanthèmes au cimetière, là, on touche le fond. Le film se voulait larmoyant, il devient comique à force de niaiserie - ce qui ne m'a pas empêché de regarder ma montre toutes les cinq minutes...

Merci pour ce moment! J'ai été pris d'un fou rire inarrêtable à 10 minutes de la fin du film (au point de devoir quitter la salle!!!). Une soupape a lâché après 1h30 d'un scenario pourri, d’une enquête invraisemblable, d'un film sans enjeu et je dirais même sans jeu. Les acteurs sont tous mauvais, même Adèle Haenel, qui, c'est un comble pour un médecin, parle avec 2 de tension pendant tout le film! Derrick à coté c'est un cocaïnomane! Ce film est complètement anémié! On est sans arrêt interrompu par du grand cinéma tel un examen au stéthoscope, un pansement du pied, une piqûre à la hanche, une crise de méthadone et, attendez revenez!!, un autre examen au stéthoscope... bref, "Le scenario inconnu".

On rit donc beaucoup devant La Fille inconnue, d'un rire embarrassé devant les moments purement lunaires que produit le film, avec les aveux finaux de Jérémie Rénier comme pompon absolu de comique involontaire. La résolution de l'enquête n'a aucune importance, croyez-nous. On ne saurait que trop conseiller aux Dardenne de reconsidérer avec le plus grand sérieux l'idée de se lancer dans le grand bain de la comédie (avec Bruno Dumont en guise de modèle, lui et son burlesque neuf et halluciné, lui et ses comédiens du cru non-professionnels). Des cinéastes qui refusent de se renouveler sont des cinéastes morts ; le cinéma des frères se meurt doucement d'asphyxie.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA