CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1825 

 

 

n°1825
 
" Les espions "

 

 

(1957)-(Fr,It)-(2h05)  -      Drame insolite d'espionnage  

 

Réal. :     Henri-Georges Clouzot   

 

 

Acteurs:  C.Jurgens, P.Ustinov, G.Sety, S.Jaffe ...

 

Synopsis

 

 

Le docteur Malik, en proie à quelques problèmes avec l'alcool, dirige une petite clinique psychiatrique. Quand un militaire américain, le colonel Howard, lui propose d'héberger un homme mystérieux monnayant une forte somme, le docteur accepte sans rechigner. Cependant, au lieu d'un pensionnaire en plus, il s'aperçoit que sa clinique devient le repaire d'un groupe d'espions qui prend la place de son personnel habituel.

 

 
 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Clouzot, Clouzot, Clouzot, j'en veux encore et toujours, d'avant guerre, d'après-guerre, peu importe, mais il me faut ma dose de Clouzot et d'espions en particulier ! 

Surréalisme et humour dans ce drame pour servir le propos de Clouzot. Les dialogues sont remarquables dans l'absurde, les logiques paradoxales et les sophismes. Il y a une pleïade de talents dans les petits rôles.

Absolument aucun film d'Henri-Georges Clouzot ne peut laisser indifférent et celui-ci est loin d'être le dernier dans ce cas. Au contraire avec son atmosphère mystérieusement étouffante, ses espions dont on ne sait rien et dont eux-mêmes ne savent pas pour qui ils travaillent réellement et l'indécision de son personnage principal dont on n'arrive pas toujours à comprendre les réactions, Henri-Georges Clouzot laisse volontairement le spectateur s'engouffrer dans une véritable plongée kafkaïenne que des dialogues piquants, un beau noir et blanc et une mise en scène élégante achèvent de transformer en plaisir cérébral. Il est pas étonnant qu'avec ce ton inhabituel le film est dérouté à une époque où on n'avait pas du tout l'habitude de ce style d'oeuvre. En fait, "Les Espions" avait juste un tort : celui d'être en avance sur son temps. On oubliera pas de signaler l'utilisation magistrale qu'a fait Henri-Georges Clouzot de sa distribution très internationale (Gérard Séty (vraiment excellent!), Curd Jürgens, Peter Ustinov, Sam Jaffe, Otto-Eduard Hasse, Martita Hunt et Vera Clouzot (qui n'a jamais été aussi gracieuse que dans ce troisième et dernier rôle au cinéma)). Pour l'anecdote, on signalera au passage le jeune Patrick Maurin alors âgée de 10 ans dans un second rôle et qui fera par la suite une carrière exceptionnelle sous le nom beaucoup plus connu de Patrick Dewaere. Très grandement jugé à tort comme mineur dans la carrière du grand cinéaste, "Les Espions" est au contraire une très grande réussite étrange et fascinante dont l'aspect unique marque fortement bien après la vision.

Un film à l'ambiance kafkaïenne qui nous plonge avec beaucoup d'humour dans l'univers plus ou moins fantasmé et schizophrène des agents secrets qui travaillent pour le compte de puissances dont ils finissent eux-mêmes par ne plus connaître le nom. Cette réflexion sur l'absurdité d'un système qui nourrit lui-même sa propre folie est superbement porté par des acteurs géniaux, Peter Ustinov les surclassant tous par son génie et son numéro drolatique d'espion sans scrupule.

Même si le film est un peu lent on trouve quand même de très belles scènes notamment la crise de folie de Vera Clouzot, et le superbe accent américain de Martina Hunt. Un brillant film méconnu. Une curiosité à (re)découvrir.

Pour moi un excellent film peut-être même le meilleur film d'espionnage jamais réalisé , tout se passe principalement dans un hôpital psychiatrique mais la tension et l'atmosphère font que "Les Espions " procurent de la curiosité. Film un peu méconnu mais c'est le meilleur du Grand CLOUZOT avec aussi " le salaire de la peur". Si j'ai un conseil a vous donné c'est de regarder ce film je peux vous garantir que vous ne serez pas déçu du très grand cinéma comme j'aimerais qu'il existe encore de nos jours !

 

Quand Henri-Georges Clouzot s'attaque aux barbouzes, cela donne "Les Espions". Un Polar en N&B pratiquement tourné en huis-clos, beaucoup moins drôle que la version de Georges Lautner. Même si elle nous délivre une ambiance pesante à souhait, l'adaptation de son Scénario, quelque peu tirée par les cheveux, se révèle assez décevante, nous contant une histoire sombre et assez plate. Coté distribution, par contre, nous sommes comblé par la beauté de Vera Clouzot, la prestance de Curd Jürgens, la belle présence de Peter Ustinov et le faciès inoubliable de Daniel Emilfork.

Les Espions est un film assez étrange de la part d’Henri-Georges Clouzot. En effet, alors que jusqu’à présent son cinéma traitait sérieusement des histoires sérieuses et donc réussissait à immerger son spectateur dans l’histoire, il choisit dans ce film d’aborder sérieusement une histoire absurde, décontenançant ainsi le spectateur : nous sommes dans une histoire proche de Kafka. On peut donc apprécier le film de Clouzot uniquement si on accepte ce traitement osé car, comme toujours avec Clouzot, le film est formellement parfait. Une curiosité dans la filmographie d’un cinéaste dont le sérieux est généralement une constante.

Il est plus facile d'entrer dans un asile psychiatrique que d'en sortir surtout s'il est truffè d'espions! Dans ce suspense à la française, Henri-Georges Clouzot joue avec les spectateurs et avec lui-même, prêtant le flanc à un deuxième "procès" que lui intente cette fois la nouvelle vague! Toute l’intrigue baigne dans une ambiance insolite! Les dialogues de Clouzot et Jèrôme Gèronimi sont remarquables et les acteurs - allant de Curd Jürgens à Peter Ustinov en passant par Sam Jaffe, Vera Clouzot et Martha Hunt - sont tous excellents! A noter que le jeune Patrick Dewaere joue un petit rôle (muet mais essentiel). Par deux fois, Patrick apparaît vêtu d'un costume sombre ècharpe au vent dèposant un mystèrieux message au pied d'une grille et c'est grâce à ce geste que se dènoue l'histoire de cette oeuvre atypique à la frontière du fantastique...

Dur de mettre une note très moyenne à ce film de Clouzot. Certes les acteurs sont très bons comme toujours (Vera Clouzot notamment) et l'atmosphère prenante, mais hélas le film est trop long et brouillon. Il n'en reste pas moins qu'il se regarde avec grand plaisir.

Bien avant la mode qui naitra dans les années 60 Clouzot signe un film dont l'équation pourait être un John Le Carré "Les Barbouzes" (1964) de Georges Lautner. Malheureusement si le film est aussi ambitieux qu'audacieux (pour 1957) H.G. Clouzot oublie un peu que la comédie, même noire et décalée, a besoin d'un certain rythme et que c'est aussi pour cela qu'une comédie dépasse rarement les 2h. Sans doute pas le meilleur Clouzot mais il mérite assurément d'avoir sa chance.

Un film à l'atmosphère très particulière un peu surréasliste qui sera souvent utilisée par la suite dans d'autres films d'espionnages, Assez convaincant mais on reste sur sa faim.

 

J'adore pourtant Clouzot, mais là... Le scénario est très bon mais les situations incongrues et les personnages invraisemblables enlèvent au film toute crédibilité et donc tout suspens. On se croirait dans les Barbouzes, sauf que ce n'est pas drôle.
Gérard Séty est très mauvais, le personnage de Véra Clouzot inutile (il justifie seulement sa présence dans le film).

Le début de ce Clouzot est plutôt intrigant avec un style assez décalé et ironique se distinguant du reste de la production française de l'époque ; on s'amuse devant Les Espions mais passée une demi-heure j'ai trouvé ce film un peu lassant et même ennuyeux. Tournant en rond, absence de réelle atmosphère et une histoire peu prenante ; Clouzot a laissé totalement de côté le suspense des films d'espionnage préférant jouer sur un ton moqueur.

Le docteur Malik n’a que deux patients dans sa clinique psychiatrique. Fauché et alcoolique, il accepte d'héberger un homme mystérieux à la demande d’un militaire américain et en échange d’une forte somme. Le militaire lui conseille de ne rien dire, rien entendre et ne rien voir. Mais lorsque une infirmière remplaçante, deux adjoints et un chroniqueur radio débarquent tels des espions, il est impossible pour le médecin de rester muet, sourd et aveugle. Si l’introduction intrigue, Henri-Georges Clouzot ne parvient pas à instiller une atmosphère inquiétante. Son idée de jouer sur ce tableau avec celui de l’absurde kafkaïen résonne comme un brouillon qu’on ne comprend pas toujours. Joué avec exagération, “Les espions” devait sauver un peu l’échec de son précédent film “Le Mystère Picasso”. Perdu dans des rebondissements à rallonge, Clouzot n’a pas su créer la contradiction avec finesse.

Henri-Georges Clouzot fut une figure marquante du cinéma français qui réalisa quelques chefs d’œuvre : "L’assassin habite au 21", "Le Corbeau", "Le Salaire de la peur", "Les Diaboliques"… "Les Espions" sorti en 1957 est tombé dans l’oubli. Car c’est loin d’être son meilleur film. Adapté d’un roman d’un écrivain tchèque passé à l’Ouest, "Les Espions" joue sur deux tableaux sans qu’on parvienne jamais à le prendre au sérieux. Il se présente comme un film d’espionnage classique avec sa cohorte de barbouzes, de kidnappings, de coups de feu. Mais, sans qu’on sache si c’était dans l’intention de son réalisateur ou si c’est l’effet de la maladresse du jeu outré de ses acteurs (Peter Ustinov et Curd Jürgens y sont comme d’habitude calamiteux), il se double d’une ironie qui frise avec la loufoquerie. Mais, faute d’assumer ce parti pris, comme le fera sept ans plus tard "Les Barbouzes" de Lautner, "Les Espions" reste dans un inconfortable entre-deux qui égare le spectateur.
 

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA