CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1811 

 

 

n°1811
 
" La Chinoise "

 

 

(1967)-(Fr)-(1h36)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Jean-Luc Godard   

 

 

Acteurs:  A.Wiazemsky, J.Berto, J-P.Léaud ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce film est très intéressant et 40 ans après, même s'il semble un peu désuet sur certains aspecs, reste encore d'actualité. Les dialogues sont excellents, comme toujours dans les films de godard, et poussent inévitablement à la réflexion. On voit chez cette jeunesse, le désir de faire évoluer les choses, de tout transformer afin de construire un "monde plus juste". Mais on voit que cette utopie reste très abstraite à travers le fameux dialogue dans le train. Un film unique et original qui laisse une forte impression par son audace, son esthétisme. Quant aux acteurs toujours impeccables. Un film à voir, plutôt pour s'instruire et découvrir que pour se détendre.

 La Chinoise : un film tricolore avec beaucoup de rouge, beaucoup de politique et beaucoup de cinéma. JLG préfigure les évènements de Mai 68 en réalisant un véritable chef d'oeuvre cinématographique aux nombreux plans complexes et précis, révisant pêle-mêle Malraux, Mao, Brecht, Eisenstein ou encore Lumière et Méliès. Tout Godard en un film : des cartons ludiques et graphiques, des jeunes adultes jouant à la grande école, une utilisation du son unique et passionnante, des couleurs et des écritures filmées comme des personnages, du populaire et de l'élitisme au seul nom d'une culture maîtresse, des plans et des images comme marteaux et faucilles... La Chinoise, comme bon nombre d'oeuvres godardiennes ne peut être parfaitement cernée dans sa globalité au cours du premier regard tant sa densité se fait reine : clés de lecture à rattraper au gré des visionnages multiples qu'il implique a fortiori... Le cinéma comme révolution intellectuelle, culturelle et politique : un film en bleu, en blanc, en rouge. Beaucoup de rouge. Merci Jean-Luc !

Oeuvre référence qui montre l'évolution du cinéma de Godard, "La chinoise" préfigure mai 68 en abordant explicitement le thème politique à la lumière des expériences d'un groupe d'étudiants maoïstes durant un été! Non content de bouleverser la forme et le fond du cinéma classique, Godard va remettre en question la fonction même de cinéaste, surtout à partir de 1968, date à laquelle il s'éloigne progressivement des circuits traditionnels de production et de distribution pour se consacrer à un cinéma à la fois militant et de recherche, qui constitue certainement l'une des aventures les plus passionnantes et les plus exigeantes de l'art contemporain!  Anne Wiazemsky, Juliet Berto et Jean-Pierre Lèaud ont tous les trois une vérité saisissante qui les rend tout simplement exceptionnels! Ce n'est pas le moindre atout du film dont la couleur rouge éclate de mille feux et vous laisse pantois sur votre fauteuil lorsque la lumière se rallume et, en même temps, obsédante, violente et tellement belle à en pleurer...

Mao Mao ! Godard se fout de la gueule de ces gauchistes, fils de bourgeois, révolutionnaires de salon, qui cherchent du sens dans le Petit livre rouge comme dans une Evangile. Les deux persos les plus sains d'esprit sont deux PCF totalement opposés au groupe, le PCF qui allait être tué par le mai 68 de ces rebelles qui tirent sur l'impérialisme à l'arc à ventouse. Il épousait le maoisme mais ayant un passé anarchiste, ça se voit qu'il n'y croit pas du tout en fait. Très bon film.

 

La Chinoise est un film étrange, expérimental, orienté à gauche, mais qui sait relativiser les idées les plus extrémistes, les remettre dans un contexte, ça n'est pas un film de propagande. Par contre il est évident que ce n'est pas un film facile d'accès, c'est très riche en idées qu'elles soient politiques ou cinématographiques, j'aime beaucoup la scène du train où la magnifique Anne Wiazemsky se confronte aux critiques de son projet. Ce n'est pas un film unilatéral.

Evidemment difficile d'approche, comme tous les Godard, la "Chinoise"a le mérite d'être cohérent. Il s'agit de tirer à boulets rouges sur les maos et la masturbation intellectuelle qui les caractérise alors, eux qui avec la foi des néo-convertis partent en guerre contre les vassaux du capitalisme. La charge, si évidente soit-elle, n'empêche pas une certaines tendresse dans le regard de Godard qui observe les tribulations de cette petite bande comme l'instituteur observe les échanges de billes dans une cour d'école. Après, le rythme particulier et l'atmosphère me rebutent particulièrement, mais "La Chinoise" vaut clairement le détour ne serait-ce que pour la culture cinématographique.

Provocateur et engagé, "La Chinoise" aborde des discussions intéressantes en ce qu'elles ne font pas l'étalage d'une pensée unique mais la mettent en question et la dialectisent, un exercice critique parfaitement mis en application dans la remarquable scène du train. Il y a pourtant de quoi rester dubitatif devant la densité des informations et des partis pris énoncés, qui ne resteront certainement pas en mémoire car parasités par une drôlerie peu percutante et des choix formels discutables qui instaurent une distance problématique avec le fond. Dans sa volonté de sans cesse déconstruire et récréer un langage cinématographique, Godard offre une expérience stimulante sans toujours convaincre, indéniablement audacieuse mais inégale dans ses tentatives.

On est chez Godard, donc automatiquement, il n'y a pas de facilité d'accès. "La chinoise" est un film très politique. Expliquant, sans pour autant rentrer dans les détails, ce qu'est le communisme et ce que sont les différents courants qui le composent. Placé sous le signe de la couleur rouge (vous savez pourquoi), le film de Godard est aussi, à mon sens, une charge à peine déguisée contre les révoltés d'opérette. Je veux dire ces jeunes qui lisent, qui parlent beaucoup, mais qui sont beaucoup moins vaillants lorsqu'il s'agit d'agir. Du coup, cela rend le film très didactique et peut faire décrocher qui n'a pas énormément d'atomes crochus avec la politique ou qui ne s'y intéresse pas du tout. Certains films de Godard sont franchement pénibles, pas celui-là.

 

Un des films les plus brouillons qu'il m'est été donné de voir dans ma vie. Le n'importe quoi complet..."Les Russes dansent, et moi je mange... Mao, Mao" (!!!???). Un réel cauchemard pour moi, mais je peux comprendre que l'on aime (pourquoi pas ?).

Prenez votre caméra, filmez n'importe quoi, votre appart, votre chat, vos amis essayant de raisonner, des images ainsi que (et surtout)vous-même, et vous obtiendrez un film encore moins médiocre que celui-ci.

Cette vision que nous offre Godard de la jeunesse parisienne maoïste des années 60 a, au delà de son aspect politique, de quoi diviser le public. Pour certains il est certain qu'elle doit apparaitre comme une prophétie des événements de mai 68 à travers une mise en scène expérimentale. Mais, à y voir de plus près, il semble ne s'agir que d'une approche bâclée et simpliste de l'endoctrinement de l'extrême gauche française dont le montage psychédélique est raté.

 

 

 

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