CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  181 

 

 

 

n°181
 
" La nuit du chasseur "

 

 

(1956 )-(AM)-( 1h33 )  -   Thriller, Drame, Epouvante  

 

Réal. :     Charles Laughton  

 

Acteurs  :  R.Mitchum, S.Winters, L.Gish ... 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles    L'Express     Télérama      Cahiers du Cinéma     Positif          

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La Nuit du chasseur est plus qu'un film, plus qu'un chef-d'œuvre, c'est une sorte d'incantation magique, une œuvre d'art qui finalement devient exorcisme.

Sous le prétexte d’une « murder story » Charles Laughton brosse sous nos yeux un inquiétant portrait de la vie infantile, comparable aux chants II et III de l’œuvre de Lautréamont ("Les Chants de Maldoror").

Un superbe cadeau pour tout cinéphile qui se respecte et un fantastique hommage au travail de Laughton, qui en son temps fut brisé par l'échec du film. A ne pas manquer.

Le mérite de ce film déroutant est celui de tous les poèmes inspirés : il sollicite notre interprétation, il n'impose aucune signification. A chacun de le déchiffrer selon son cœur.

Un "film de chevet" qu'on ne quitterait qu'au moment de se plonger dans le royaume du rêve…

Le film le plus insolite, le plus mystérieux, le plus fascinant d’un cinéma hollywoodien qui, l’ayant engendré par hasard le rejeta comme une sorte de monstruosité.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Trop avant-gardiste pour l'époque, ce premier film de Charles Laughton constitue l'ultime témoignage d'une carrière prometteuse, stoppée nette par une critique peu sensible aux excès de créativité. Notre critique complète est en ligne sur le site Terreurvision.

Pourquoi ai-je aimé la nuit du chasseur ? Sans doute et surtout grâce à la présence magnétique de Robert Mitchum, qui incarne un personnage complexe de prêcheur, manipulateur et complètement fou. Probablement aussi pour cette ambiance sombre et cauchemardesque sur fond de crise de 29 dans la cambrousse américaine. Peut-être également pour l'histoire, sorte d'Erzatz du petit poucet, qui nous maintient en haleine du début à la fin. Et sans doute aussi pour le sujet que je trouve incroyablement moderne pour l'époque. Un religieux qui tue des veuves et menace d'égorger des orphelins ? En 1955 ? C'est osé. Bref, je ne saurais pas vous dire vraiment pourquoi il faut impérativement avoir vu "La nuit du chasseur" !

Un très bon film, à l'ambiance ultra sombre, porté par un Robert Mitchum absolument diabolique. Une mise en scène grandiose et un thriller qui ne nous laisse pas souffler un seul instant.

D'une férocité et d'un cynisme inouï, ce film cible la bigoterie, la manipulation que les hommes d'églises peuvent exercer sur leur entourage, et la bêtise de la "foule". C'est très bien joué (y compris par le surprenant petit garçon), le suspense est entier, la réalisation soignée et la photographie privilégie les prises de vue poétiques. Bref c'est très bon et surtout c'est un OVNI dans l'histoire du cinéma puisque ce film ne ressemble à aucun autre ! Seule la sucrerie finale empêche de le ranger au titre des chefs d'œuvres.

 

Certes la mise en scène est réussie (même si le tout n'était pas très innovant, même pour l'époque, on sent l'ombre de Fritz Lang dans certains plans), et la photographie est soignée, mais ça ne suffit pas à faire oublier un film poussif où le réalisateur n'arrive pas faire ressentir la tension censée imprégner son long-métrage, sauf pour quelques trop rares scènes. Du coup le spectateur n'est jamais vraiment mis sous tension, et on a l'impression que le film n'arrive pas à combler les 90 minutes "requises", et enchaîne des scènes inutiles.

Esthétiquement magnifique (chaque plan est un tableau), mais l'histoire n'est vraiment pas passionnante, on s'ennuie ferme pendant 1h30 et l'interprétation de Robert Mitchum est très approximative.

Conte ? Epouvante ? Film intimiste ? Film dramatique ? Le réalisateur ne va pas au bout de ses idées. La seule force du film est pour moi l’incroyable interprétation de Robert Mitchum et toute la réflexion sur le bien et le mal qu’il représente. Mais on ne comprend jamais où il veut en venir, et on change de sujet toutes les deux minutes...Malgré tout, j’admets que c’est un bon divertissement, et que ça se laisse regarder.

Formellement c'est plutôt assez réussi notamment les plans dans les chambres qui sont magnifiques, mais la façon de traiter cette histoire immémoriale du bien contre le mal est d'une banalité confondante doublée d'un manichéisme d'une rigidité cadavérique qui fait pitié à voir, la nuance, l'humain, l'ambivalence ont du s'arrêter au vestiaire du studio. C'est consternant de bêtise, quant à Robert Mitchum je le trouve un peu trop cabotin à mon goût, je l'ai connu meilleur ailleurs dans Torpilles sous l'atlantique par exemple, les enfants sont quasiment les meilleurs et notamment le frère aîné qui crève l'écran. 

 

Quelle déception! Robert Mitchum surjoue dans certaines scènes comme celles où il pleure. Le rythme est lent et aucune tension ni suspense n'émane de ce long métrage. Je ne comprends pas pourquoi ce film est considéré comme un chef d'oeuvre!

Classique du cinéma américain, "La nuit du chasseur" apparaît comme un poncif hiératique qui dégénère en une fable enfantine. Croisement entre "Harry un ami qui vous veut du bien" et "Maman j'ai raté l'avion" - permettons que je me réfère avec des films actuels - la confusion des genres provoque une distance incroyable. Et malheureusement les acteurs ne sauveront pas cette indigestion cinématographique.

 

 

 

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