CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1805 

 

 

n°1805
 
" La 317ème section "

 

 

(1965)-(Fr)-(1h40)  -       Guerre   

 

Réal. :     Pierre  Schoendoerfer  

 

 

Acteurs:  J.Perrin, B.Cremer, P.Fabre ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Sans doute le meilleur film de guerre jamais réalisé en France. Ici, les soldats ne sont pas des héros à la John Wayne qui gagne toujours à la fin sans se salir. Ici, ils meurent dans la sueur et les sangsues, ils se replient pour sauver leur effectif, en perdant la plus grande partie de leurs effectifs. La 317ème section, c'est aussi le début d'une nouvelle vision de la guerre au cinéma, plus réaliste, moins manichéenne. C'est presque une vision documentaire. Le film est lent, parce que le déplacement d'une section en pleine jungle, qui cherche à sauver sa peau, c'est pas une Ferrari sur un circuit, c'est 4 km heure! Le film, c'est ça, juste une réalité de la guerre, pas du grand spectacle. Juste une réalité montrée, filmée avec justesse!

"La 317ème section" est le nom d'un petit corps expéditionnaire composé de soldats français et laotiens et commandé par le sous-lieutenant Torrens (Jacques Perrin), lui-même suppléé par l'adjudant Wilsdorf (Bruno Cremer). Pendant quelques jours, en mai 1954, au Viêt Nam, on suit cette troupe d'hommes qui doit marcher dans la jungle et subir les attaques répétées de soldats du Viêt Minh pour rejoindre les secours à Diên Biên Phu. Ce long-métrage de Pierre Schoendoerffer, adapté de son roman, est l'un des plus beaux films de guerre que j'ai vu. Le réalisateur s'est servi de sa propre expérience en Indochine (il a filmé la guerre à l'époque) pour lui donner un style proche du documentaire. Il a ainsi tourné son film en noir et blanc, caméra à l’épaule, avec une majorité d'acteurs non professionnels, des dialogues ciselés (magnifique métaphore avec l'oeuf : "le blanc part, mais le jaune reste"), des scènes de combat rares mais intenses, une quasi absence de musique (le thème principal de Pierre Jansen est tout de même marquant) et sans recourir au pathos (les morts des soldats n'en sont finalement que plus tristes). En résulte une oeuvre inoubliable qui s'intéresse avant tout à l'humain. Dans une nature hostile, sous la menace constante d'un ennemi invisible et dans une tension omniprésente et aggravée par les fréquents désaccords entre Torrens et Wilsdorf, on va souffrir avec ces soldats, apprendre à les connaître, à les apprécier, parfois même rire avec eux (les histoires de Wilsdorf). Rarement un film aura montré de manière aussi réaliste l'horreur de la guerre et l'inéluctabilité des destins de ceux qui y prennent part. Jacques Perrin et Bruno Cremer sont formidables dans les rôles de deux personnages aux antipodes, mais qui finiront par s'apprécier. Les autres acteurs sont très crédibles. Bref, "La 317ème section" est un chef-d'oeuvre qui garde encore tout son impact aujourd'hui.

C'est un chef d'oeuvre absolu. De loin le meilleur film de guerre français de tous les temps. Les photos fantastiques et tellement réalistes. Bruno Cremer gigantesque.

Dieu observe la fourmilière, à peine dissimulée par une brume laiteuse. Les lignes bien droites l'énervent. Puissant coup de rangers boueuse dans le tas, les fourmis s'éparpillent en hurlant. A la lueur d'une lampe froide, se dessine fébrilement les contours d'un cadavre. "Une peau élastique, et pas de poils". Le jeune chef débite ses ordre d'un ton rêveur, se rend-il compte de la situation? La caméra, vive et précise chope tout. Les ombres, le souffle des roseaux, la sueur sur les fronts lisses, avalanche de point de vue, l'oeil d'un cambodgien furtif "TIRE", regard pénétrant, sans peur. Invisible et menaçante, des entrailles de la forêt, la menace gronde. A la pointe des hautes herbes, l'objectif s'accroche, se fraye péniblement un chemin entre les branchages, puis, d'en haut de la colline, le petit soldat se meurt.

 

De part sa participation à la guerre d'Indochine Schoendoerffer avec La 317e section réalise un film à l'aspect très réaliste mais justement le côté documentaire est un peu trop appuyé ce qui enlève l'émotion d'un film. Bruno Crémer y livre une prestation remarquable d'un militaire plus vrai que nature.

C'est bien. Bien parce qu'après 90 minutes de film, on est toujours concentré dedans , bien parce qu'il est l'un des douze ou treize films sur la guerre d'Indochine dont il s'agit d'une illustration. C'est aussi bien parce que cette illustration est très intéressante, captivante. Le bémol c'est qu'après ces 90 minutes de film, ça s'arrête un peu vite. Quasi documentaire, il manque un petit peu d'émotion et d'attache envers les personnages. Et comme quelqu'un l'a si bien dit, il a un peu vieilli aujourd'hui et peut souffrir de la comparaison avec d'autres films de la même période un peu mieux exploités dans leur ensemble. A connaître malgré tout pour les intéressés du sujet.

Film français sorti en 1965, La 317ème section est l'un des rares films parlant de la guerre d'Indochine. Volontairement proche d'un documentaire, le métrage de Pierre Schoendoerffer se distingue par son impressionnant réalisme pour l'époque mais ne parvient jamais à dépasser ce sentiment d'étonnement. Car, il faut le dire, le récit est lent et ne permet aucunement une appréciation ou une attache quelle qu'elle soit. Présentant aussi quelques caractéristiques communes avec La Ligne Rouge, on ne peut que saluer l'audace du réalisateur mais nous ne pourrons en aucun cas lui affirmer que le métrage nous ait séduit.

Le cinéma français est plutôt chiche lorsqu'il s'agit de regarder en face les traumatismes de l'histoire récente de notre pays, s'y attelant souvent avec plusieurs décennies de retard contrairement aux Américains. Cette 317e Section, à peine dix ans après la fin de la guerre d'Indochine, en dresse un sombre tableau, sans fard ni lamentations, avec des moyens sans doute réduits qui expliquent que l'on effleure à peine la dureté des combats, même si Schoendoerffer s'emploie à faire vivre et ressentir le bourbier où gravitent ses personnages. Perrin et Cremer sont impeccables, mais le récit est un peu court dans ses développements et n'a pas la force de percussion des grands classiques du genre, de ceux en tout cas qui démythifieront les grands conflits armés du 20e siècle. La démarche est toutefois intéressante.

 La narration (j'entends par là la manière d'exposer les événements en excluant le côté purement visuel) est conventionnelle, confirmant malheureusement une mise en scène (cette fois-ci au sens de l'image) fainéante et plate, aussi bien dans ses angles de prises de vues que dans son montage (élémentaire comme un et un font deux). Quant aux rebondissements, ils sentent à plein nez le déjà-vu... Ainsi, "La 317ème Section" peut-il facilement se laisser voir et ce avec un intérêt certain si pris comme un témoignage historique. Autrement, il s'agit d'un film de guerre correctement exécuté quoiqu'affreusement académique. Comme vous le sentez.

 

Avec la précision d'un documentaire, un film qui propose un témoignage plein d'authenticité mais pas super captivant, sur la guerre d'Indochine.

Un film sur la guerre d’Indochine qui révéla les talents d'acteur de Cremer. Il a quand même bien vieilli et souffre aujourd'hui de la comparaison avec d'autres films plus aboutis dans le genre.

 

 

 

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