CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1804 

 

 

n°1804
 
" Le Redoutable "

 

 

(2017)-(Fr)-(1h48)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Michel  Hazanavicius   

 

 

Acteurs:  L.Garrel, S.Martin, B.Bejo ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le costume de Jean-Luc Godard sied à merveille à Louis Garrel, bluffant quand il joue les maris jaloux et les artistes incompris.

De même que "The Artist" était transcendé par l'interprétation tout feu tout flamme de Jean Dujardin, "Le Redoutable" doit sa réussite au talent fou de Louis Garrel, impérial en sosie zozotant de Godard qu'il joue très premier degré, sans cette légère distanciation adoptée par le récit.

Livrant un film drôle et impertinent, Hazanavicius a eu la bonne idée de ponctuer son récit de trouvailles de mise en scène : images en noir et blanc négatif, séquence sur la nudité gratuite au cinéma, dida scalies écrites sur les décors.

Hommage au réalisateur du Mépris ? Pied de nez moqueur en direction de l’auteur de La Chinoise ? On ne saura jamais vraiment le fond de la pensée d’Hazanavicius retrouvant ici la verve pasticheuse de La Classe américaine au service d’un être narcissique et destructeur.

Adapté du livre de la comédienne ("Un an après", 2015), "Le Redoutable" réjouit car il est le portrait amusé et amusant d'un homme pris dans ses contradictions politiques et sentimentales à un tournant décisif de sa vie et de sa carrière.

Louis Garrel était l'interprète idéal pour incarner ce Godard tourmenté, tête à lunettes et à claques. La brune Stacy Martin achève d'enchanter cet audacieux exercice.

Dans le rôle du cinéaste, Louis Garrel livre une partition désopilante, avec son cheveu sur la langue et ses postures langagières si spirituelles. Il en fait un personnage à la fois horripilant, pitoyable et attachant. Si le scénario pêche un peu par sa légèreté et patine par moments, on passe un bon moment.

Derrière les multiples couches de vintage, plus grand-chose ne vibre : ni l’ébullition paradoxale du moment, ni l’appétit d’invention du cinéma d’alors, ni la relation entre un artiste et son égérie.

Soyons honnêtes : ériger à JLG une statue en bonne et due forme eût été une idée pire encore que cette espèce de tribute passif-agressif. Il valait mieux le laisser tranquille.

Tout est faux dans Le Redoutable : confessions maquillées à travers un Godard singé, simplifié. Un carnaval exaspérant

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Contrairement à ce que dit un internaute, nul besoin d'être fan de Godard pour apprécier ce film. Personnellement je ne suis pas du tout fan et pourtant j'ai été charmé par ce très beau film. En effet, la réalisation est particulièrement soignée, les acteurs sont parfaits, il y a de l'humour, de la sensibilité et l'esthétique est vraiment belle avec beaucoup de couleurs. Ce film est particulièrement charmant en tous points.

C'est en lisant le livre "Un an après" (2015) de Anne Wiazemsky que le cinéaste a eu l'idée d'en faire un film sur un ton décalé et léger. En fait le film se focalise sur la période 1967-1968, cette courte mais essentielle période est donc raconté par Hazanavicius via le livre de l'actrice, dans un style qui n'appartient qu'au cinéaste, à la fois drôle et caustique, irrévérencieux et léger. Entre quelques interludes où les personnages interpellent le spectateur aux sous-titres lors d'un dialogues de sourd en passant par les propos plus ou moins philosophiques Hazanavicius signe un film pétillant, vivant et diablement intelligent.

On passe un très bon moment devant ce nouveau film de Michel Hazanavicius. Le redoutable nous fait passer par diverses émotions, mais surtout on rit, beaucoup, des scènes incongrus comme le trajet en voiture de 700 km avec prises de têtes en rafales, des répliques de Louis Garrel ou encore des fameuses chutes de lunettes qui deviennent presque logique. Je ne sais que dire de plus, les décors sont superbes, tout comme les costumes. La réalisation plaisante, nous offrant quelques plans fort sympathiques, la construction du scénario plutôt réussi ou encore le jeu de Louis Garrel et de Stacy Martin qui nous font oublier tous les autres personnages. Je ne peux que vous recommandez ce film !

Hazanavicius c'est la fantaisie. On adore suivre ce réalisateur, qui n'a pas peur de sortir des sentiers battus. Ici il nous plonge dans cette période insouciante de Mai 68, où le mot révolution servait de prétexte pour renverser des tables mais surtout pour partir à la conquête de la modernité. Le personnage de Godard, magistralement porté par Louis Garrel, est à la fois drôle et irritant, mais on éprouve un vrai plaisir à le suivre dans son parcours décalé. Roi de la formule qui fait mouche, il essaye en vain d'être en prise avec son époque. Beaucoup de scènes, comme celles à La Sorbonne, sont très réussies. Et Stacy Martin qui interprète sa compagne (Anne Wiazemsky), dont la plastique est magnifiquement filmée, est pour beaucoup dans la réussite de ce film bien agréable, qu'on vous conseille d'aller voir. Le cinéma, c'est ça !

 

Deux excellents acteurs Louis Garrel et Stacy Martin (chacun dans leur rôle respectif) m'ont fait savourer le redoutable. Tout d'abord J.L. Godard, extrêmement intelligent, doté d'un humour caustique et cynique à la fois, révolutionnaire à souhait, plein de contradiction et sa compagne Anne Wiazemsky pleine d'admiration, très fière de son époux (puisque mariés ils deviendront), l'accompagnant partout et vivant à ses côtés mai 68, au mépris de tous les dangers, le suivant dans des débats, des conférences où le couple sortait hué par la foule, notamment les étudiants à la Sorbonne. Quant on suit un peu plus le parcours de Godard, on s'aperçoit qu'il est plus passionné par la politique que par le cinéma et surtout on découvre un homme suffisant, antipathique, égocentrique, et on se demande comment peut-on vivre à ses côtés sans avoir envie de l'envoyer balader ? Ce qui est très intéressant c'est la vision de Godard sur le cinéma qu'il veut faire mais ne peut faire et se projeter dans un cinéma du futur qui ne naîtra jamais.

Après le raz de marée The Artist, Michel Hazanavicius m’avait plutôt déçu avec The search. Je ne partais pas très confiant pour ce nouvel opus. Je ne suis pas un grand fan de Louis Garrel et encore moins de Godard. Cela partait d’ailleurs très mal. Je trouvais le jeu des acteurs et les dialogues horripilants et m‘apprêtais à bien m’ennuyer. Mais petit à petit le charme a opéré. En fait, il ne faut pas prendre le film au premier degré. Il faut voir là plus un hommage en forme de clin d’oeil, plein d’humour, de poésie et d’une certaine tendresse. La mise en scène est très agréable. La reconstitution historique fait un peu carton pâte mais c’est très pop et au final très réussi. Tout comme l’interprétation. Contre toute attente, Garrel est très drôle. Un de ses meilleurs rôles. Stacy Martin est aussi très bien. Tout comme les toujours excellents Grégory Gadebois et Bérénice Béjo. Même sans aimer ou connaître Jean-Luc Godard, on peut apprécier et passer un bon moment devant cette comédie, certes parfois un peu grinçante, qui sort des sentiers battus. En résumé, une petite mais inattendue surprise...

 

Pas drôle et très vain. Pourquoi s'attaquer à un génie du cinéma en se moquant de ses échecs professionnels et sentimentaux ?
Pour mieux briller soi même ? Le réalisateur se fait plaisir et se regarde filmer, en reprenant des effets godardiens de mises en scène. Effet vintage garanti. La pauvre Stacy Martin est bien jolie mais n'a rien à jouer. C'est dommage, surtout quand on a lu les romans mélancoliques d'Anne Wiazemsky, Hazanavicius n'est vraiment pas doué pour les personnages féminins...Garrel fait ce qu'il peut, accent, coiffure, démarche et réussit à rendre Godard ridicule. Pourquoi pas, mais à quoi bon ?

Hazanavicius est un gros lourdingue qui à partir de ce film devient un gros lourdingue doublé d'un salaud. Non parce qu'il caricature le seul cinéaste au monde qui se prête à ce genre de parodie (Godard pourrait avoir sa marionnette aux guignols depuis longtemps ) mais parce qu'il se sert du discours politique pour faire de la politique inversée en manipulant de la manière la plus malhonnête qui soit l'opinion du spectateur. Ce film, produit après l'élection d'Emmanuel Macron, n'est pas un fait dû au hasard. Ce n'est pas un film purement décoratif, comme l'ont déploré quelques critiques endormis, c'est un film de propagande qui est au libéralisme ce que le cinéma soviétique était au stalinisme. Louis Garrel se livre à une imitation grotesque de celui qui a adoubé son père au cinéma. Les personnages secondaires font de la figuration intelligente et le personnage d'Anne Wiazemsky n'a pas plus d'épaisseur qu'une chroniqueuse de Cyril Hanouna. J'ai pensé, au détour de la mauvaise humeur que m'a provoqué cette sinistre daube, à la comédie pleine d'esprit et de trouvailles qu'auraient pu faire les frères Podalydès avec un tel sujet. Nous avons à la place, une grosse tarte à la bouse réalisée par un con.

Si "Le Redoutable" se veut drôle, son humour potache s'enlise vite (le running gag des lunettes cassées, les effets "nouvelle vague" éculés, etc), s'il se veut une étude d'un couple en crise, il est dramatiquement superficiel (lui, macho égoïste, se replie sur son obsession révolutionnaire et néglige son évanescente compagne qui ne songe, elle, qu'à s'amuser). Si enfin, il se veut une réflexion sur l'engagement de Godard, il fait franchement pitié - les enjeux son caricaturés à outrance et se résument à l'aveuglement d'un artiste dont la vanité et le souci de jeunisme l'auraient détourner de son vrai talent. Tout cela est d'autant plus désolant qu'on sent un ressentiment mal digéré d'Hazanavicius sur une époque et des cinéastes qui avaient, eux, une haute idée de leur art, bien loin du recyclage formel, terriblement vain, où s'échoue ici le réalisateur.

C'est pas une comédie, c'est un film ridicule... l’interprétation de Garrel est juste ridicule, voire pathétique par moments... les "hommages" aux films de Godard sont ridicules, l'idée même de ce film était sans intérêt dès le départ ! comment ils ont pu y mettre autant d'énergie et d'efforts pour le marketing et la promo ? ils doivent être conscient du ratage total de ce mauvais téléfilm, qui n’intéressera ni les cinéphiles, ni le grand public.

 

 

 

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