CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1785 

 

 

n°1785
 
" Le voyage des comédiens "

( O Thiasos )

 

(1975)-(Gr)(3h41)  -      Drame historique, Guerre  

 

Réal. :     Theo  Angelopoulos   

 

 

Acteurs:  E.Kotamanidou, A.Georgouli, S.Piachis ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un chef d'oeuvre marquant du cinéma grec faisant une grande part au théâtre! Troisième long-métrage du grand Theo Angelopoulos, "Le voyage des comédiens" occupe une place à part car le théâtre joue alors le reflet d'une réalité historique saisie à travers les représentations scéniques! Bien que le répertoire de la troupe itinérante varie fort peu, l'écoulement du temps, les vicissitudes de l'existence des comédiens (tous fantastiques) et les circonstances de leur "interminable" périple font revivre admirablement toute l'histoire grecque (de 1939 à 1952) dans un style qui juxtapose les scènes naturalistes et les tendances déclamatoires d'un certain théâtre d'idées à fonction ouvertement didactiques! De longs plans séquences - qui peuvent passer sans raccord d'une période à une autre - pour regarder vivre cette troupe (le plus souvent à pied) et surtout pour les laisser s'exprimer, voir leur mal de vivre et leur difficulté dans ce voyage de bruit et de fureur! Film fleuve de 3h45 où la durée y est essentielle, avec des scènes fortes comme la masturbation d'un collabo devant un strip-tease ou le viol d'une femme face à des hommes masques en passant par la belle scène collective de la plage avec les soldats, cette fresque épique est sans doute le plus grand film de Theo Angelopoulos! Un incontournable des années 70...

Il existe des films à la portée inépuisable, des films que l'exercice critique ne suffirait pas - malgré la jouissance de l'écriture - à résumer de tiers ou de quart, des films qui tout simplement se démarquent du reste, décuplant les possibilités du cinéma, fort d'un discours passionnant et d'une forme réfutant une grammaire trop souvent prédigérée, préconçue, formatée... Considéré à juste titre comme le chef d'oeuvre de Théo Angelopoulos Le Voyage des Comédiens s'inscrit dans la veine des monuments cinématographiques à la densité vertigineuse, déployant sa grandeur et sa beauté à travers chaque plan-séquence et chaque idée de mise en scène. Angelopoulos n'a que faire du bavardage. Broder vainement ne l'intéresse pas. Et le hasard n'a pas raison d'être dans son film. D'une durée limpide et homogène Le Voyage des Comédiens s'appréhende comme une gigantesque fresque tour à tour ancrée dans le réel et dans la fiction : si la linéarité du parcours des itinérants et celle de l'évolution de la troupe témoignent d'une cohérence narrative indéniable la déconstruction de l'espace-temps range le film aux côtés des expériences méditatives majeures et novatrices. A la fois pratiquement politique, purement cinématographique, incroyablement dramaturgique et hautement philosophique le chef d'oeuvre d'Angelopoulos fait l'effet d'un large regard circulaire reconstituant l'histoire de la Grèce du XXeme siècle tout en effaçant sa virtuosité au profit du lyrisme. Gus Van Sant et Bela Tarr n'ont en fin de compte rien inventé. Du très grand Art.

Un film d'anthologie. Angelopoulos nous emporte dans ce poème cinématographique d'en peu moins de quatre heures fait des longs plans d'une caméra caressante et observatrice. Il filme la théâtralité humaine avec une science incroyable des ombres et des lumières. Ce "voyage" est son film le plus abouti (tourné en 1975), d'une simplicité grandiose qui pourrait paraître aride à certain mais selon moi c'est un chef d'oeuvre. Je le conseille fortement.

 

Ma critique va être un copier-coller de la précédente faite sur un film d'Angelopoulos ("Eleni"). Que c'est long et froid. On est vraiment perdu par les sauts dans le temps des années 40 à 1952. Mon manque de culture sur l'histoire grecque me fait énormément défaut pour apprécier pleinement ce film. J'ai vu quasiment tous les films d'Angelopoulos. J'ai trouvé ses films "universels" comme "L'éternité et un jour", "Le regard d'Ulysse" ou "Le pas suspendu de la cigogne" fantastiques. En revanche, ses films plus tournés vers l'histoire grecque ("Eleni", "Jours de 36", "Le voyage des comédiens") sont pour moi esthétiquement superbes mais trop confus et surtout j'ai à chaque fois du mal à rentrer dans l'histoire, me sentir concerné, m'identifier à un personnage central (qui fait d'ailleurs souvent défaut). <br> Allez, quelques remarques positives maintenant ! Angelopoulos adore le plan séquence et ne fait jamais (sauf erreur de ma part) de champ contre-champ. Lors de la scène de l'exécution, on voit seulement le condamné puis la caméra recule et on voit enfin les fusils des soldats. L'effet est bien meilleur que s'il y avait eu un changement de plan. J'ai retrouvé aussi une scène tournée partiellement dans un miroir comme dans "L'éternité et un jour", on voit ainsi de face dans un même plan le personnage principal et ses interlocuteurs. Une petite dernière pour finir : la scène des comédiens jouant devant les soldats anglais avec toujours le même décor bucolique avec ses moutons a en arrière plan la mer. La composition est très belle.

 

Oui c'est bien filmé et certains plans sont vraiment magnifiques mais 3h45 c'est trop long pour un film dont l'histoire semble finalement assez limitée, cette traversée du pays occupé aurait été l'occasion de milles situations mais Angelopoulos la plupart du temps reste dans la contemplation et une certaine distanciation. On ne s'attache jamais aux personnages non plus. Le Voyage des comédiens ce 1er Angelopoulos que je découvre me fait l'effet d'un Malick beau visuellement car soigné et travaillé mais creux dans son fond.

Oui, les plans sont bien imaginés et terriblement bien construits. Mais s'il y a une histoire reliant ces scènes sans signification apparente, alors je ne l'ai pas trouvée. S'il y a un sens caché à vouloir ainsi faire la navette entre différentes dates au sein de l'histoire floue de la Grèce, alors je ne l'ai pas trouvé. S'il y a une raison valable à faire un film si long de cette manière, je suis désolé mais je ne l'ai pas trouvée. Et quant à savoir s'il y a une fin...je ne sais pas, je ne l'ai pas regardée.

Faire des mésaventures d'une troupe de comédiens grecs un prétexte pour raconter les divers bouleversements historiques du pays, notamment en voyant sans cesse les réprésentations d'une pièce bucolique se faire interrompre pour diverses raisons en lien avec ces derniers, lors de la première partie du XXe Siècle était une superbe idée, mais le résultat l'est beaucoup moins... Theo Angelopoulos savait composer des cadrages, uniformes jusqu'à l'excès, ça c'est incontestable mais ce qui est encore plus incontestable c'est le fait que de faire avancer son film à deux à l'heure n'est pas forcément un critère obligatoire pour un chef d'oeuvre. "Le Voyage des comédiens" dure près de quatre heures et ça se ressent (euphémisme désignant le fait qu'on s'emmerde énormément !!!). La moitié aurait pu largement être enlevée sans que ça gêne le moins du monde l'ensemble. Au moins, la très très longue longueur du film aurait été plus acceptable s'il y avait eu des personnages forts. Or là c'est encore plus désert que la colonne recette du budget grec, on ne voit juste que des silhouettes sans la moindre âme. Comment voulez-vous vous attacher à cela ??? Et puis tout court, comment voulez-vous vous intéresser à une oeuvre interminable sans rien à quoi on puisse se rattacher ??? Si vous y arrivez tant mieux mais moi c'est au-dessus de mes forces.

Long comme un jour sans pain, avec un sens de la distanciation qui confine à l'absence totale de cinématographie, voilà le chef d'oeuvre du cinéma grec. Avec des plans fixes interminables sur une actrice qui raconte pendant plus de dix minutes face caméra l'histoire de la Grèce, et au moins 50 plans avec des moustachus qui portent des valises dans des terrains vagues ! Didactique, amorphe, intello -surfant sur la force de la représentation théâtrale (c'est vrai ce qu'on voit ou c'est du théâtre), le film s'enlise dans la démagogie (ah la bonne idée de la poésie face au fascisme !) A fuir absolument.

 

 

 

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