CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1780 

 

 

n°1780
 
" Gagarine "

 

 

(2021)-(Fr)-(1h38)  -      Drame   

 

Réal. :     Fanny Liatard / Jeremy Trouilh   

 

 

Acteurs:  A.Bathily, L.Khoudry, J.McCraven ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

 Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Fiches du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première       Critikat.com       Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

Entre le bitume et les étoiles, du cinéma français social qui aime les belles images et les beaux personnages. Fantastique.

Le scénario original de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh fourmille de formidables idées de mise en scène, faisant de Gagarine un splendide poème visuel. Récit de résistance, sans une once de violence, pétri de solidarité sans être bisounours, nourri d’images époustouflantes

On sort bouleversé, presque en apesanteur, de ce film cosmico-terrien aux personnages attachants et à l’imaginaire foisonnant qui défie les lois de la gravité en banlieue sans éluder ses difficultés. Comme le cinéma est beau quand sa magie opère !

Tout entier construit sur une métaphore, filée avec légèreté, "Gagarine" transporte ses personnages comme ses spectateurs vers des hauteurs qu’ils croyaient inaccessibles au commun des mortels sans jamais quitter cette banlieue en mutation.

Gagarine" est un poème visuel mettant en parallèle le destin d’un jeune homme abandonné par sa mère et celui d’une cité HLM délaissée par l’État. Exactement comme leur héros, avec l’enthousiasme et l’ambition siphonnée des explorateurs, quelques bouts de tôles et beaucoup d’imagination, ces deux amis ont réussi à redistribuer les cartes de l’imaginaire de banlieue du cinéma français.

Un conte urbain qui fait décoller le réel avec une belle inventivité et révèle un jeune acteur à la grâce touchante.

La banlieue, sa misère sociale et la richesse de son melting-pot vues dans les yeux d’un rêveur tourné vers l’avenir qui se voit confisquer son présent : un attachant premier film au lyrisme naïf, dont la poésie visuelle rattrape la direction d’acteurs maladroite.

La tension entre réalisme et poésie reste bloquée au stade de la contradiction pure et simple, comme si deux récits coexistaient à l’intérieur de ce film-concept.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Loin des clichés, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh nous emmènent à Ivry-sur-Seine dans la cité inaugurée par le cosmonaute soviétique Youri Gagarine en 1963. Aujourd’hui les 370 appartements des dix bâtiments de treize étages sont considérés comme insalubres et doivent être détruits. Cela sera réellement le cas en 2019. Dans le film, le jeune Youri refuse de partir et fait tout pour sauver la cité en tentant de réparer les murs, les fuites d’eau et problèmes d’électricité avec ses petites mains de bricoleurs. Celui qui a toujours rêvé de devenir cosmonaute s’est donné pour mission de sauver son vaisseau spatial. Dans une mise en scène inventive, le film navigue entre la réalité de la cité et les pensées fantastiques de l'adolescence. “Gargarine” est un long-métrage sociétal filmé à hauteur d’enfant, le rendant à la fois poétique et ambitieux.

Après avoir étudié ensemble à Sciences Po, Fanny Liatard et Jérémy Trouilh ont vécu un exil séparé, Fanny au Liban puis à Marseille, Jérémy en Inde puis en Amérique du Sud. De retour à Paris, ils se sont retrouvés avec un désir commun, celui d’écrire et de réaliser des films de fiction. Après la réalisation de 3 court-métrages, ils se sont lancés dans leur premier long-métrage, "Gagarine", en étoffant … "Gagarine", leur premier court-métrage de 2015. Ce film faisait partie de la sélection officielle de Cannes 2020. Il est rare que le cinéma français quitte en cours de route le sentier bien balisé d’un réalisme pur et dur pour partir vers un réalisme magique, mélange de poésie et d’onirisme, digne de ce qui se fait beaucoup plus couramment dans les divers cinémas sud-américains. Fanny Liatard et Jérémy Trouilh ont osé procéder à ce pas de côté et on ne peut que s’en féliciter tant la réussite s’est invitée tout au long de ce chemin.

A travers le réalisme fantastique (trop peu présent dans le cinéma français), la paire bigenrée de réalisateurs réussi à nous émouvoir en nous plongeant dans l'intimité de personnages et d'un lieu emblématique, la cité Gagarine d'Ivry-sur-Seine.
Des codes couleurs et d'ambiance différents tout au long du film permettent aussi de nous transmettre différentes émotions. La cerise sur le gâteau sont les pépites d'archives intégrées au film. Et mention spéciale aux jeunes acteurs, tous excellents.

 

Entre solitude et rêve d'ailleurs, une chronique sociale parsemée de S-F. Quelques faiblesses au niveau du scénario de ce premier film, mais une réalisation soignée, jouant sur les architectures et les couleurs, et un mélange des genres plutôt bien dosé.

" Gagarine" acclamé par la critique est un drame social qui se regarde . Mais je fus un peu déçu par ce film qui manque d'émotions selon moi, de plus j'ai trouvé que parfois le scénario cédait à la facilité malgré un sujet intéressant (la crise des banlieues française), certaines séquences sont poétique et touchante et la belle performance du jeune Alséni Bathily sont les atouts de ce film.

Faire rimer poésie avec banlieue et coïncider béton avec fantaisie, en voici une entreprise audacieuse, telle que Gagarine se propose de la mener à bien dans une approche cinématographique bien loin de l'imagerie commune des cités. Il faut se laisser entraîner dans cette rêverie à ciel ouvert et le film parvient assez souvent à nous transporter dans cette cité de l'espace, notamment par sa qualité esthétique, cette manière de trouver de la beauté dans des immeubles pourtant a priori sans grâce aucune. En termes de mise en images, Gagarine est une réussite incontestable, originale et innovante dans ses angles de prises de vue. Mais évidemment, le film n'est pas qu'onirique et il fallait bien se colleter au réel, montrer la solidarité d'une population menacée d'expulsion et les combats non-violents menés en forme de résistance contre une démolition programmée. Là, le film est nettement moins à son aise, ne parvenant pas à construire un scénario charpenté, la continuité du récit semblant peu fluide et souvent maladroite, insistant sur une histoire d'amour naissante qui semble surgie de nulle part (de l'espace ?) même si la présence radieuse de Lyna Khoudri, pour toujours Papicha, incite à l'émoi. A vrai dire, les réalisateurs de Gagarine ont bien du mal à connecter les deux aspects antagonistes du film : son extravagance d'un côté et son souci de réalisme, de l'autre. Le pari, il est vrai, était difficile à tenir mais le long-métrage, à défaut de nous mettre totalement en orbite, arrive de temps à autre à nous faire décoller de la terre ferme. C'est déjà cela de pris.

Belle initiative du cinéma Français, Gagarine fait décoller le spectateur, au moins en partie . Le film est un beau film d'images, de sonorité. La cité est filmé dans un élan de vitalité , un soin apporté aux cadres, aux lumières. L'aspect realiste à un peu plus de mal à se mette en place, mais les 2 jeunes héros sont attachant. Le film n'est pas toujours passionnant mais toujours intéressant.

Désolée je n’ai pas fait partie des gens qui ont pleuré à chaudes larmes devant Gagarine. Autant la première partie avec la vie de la cité est touchante et intéressante. Autant la seconde manque totalement de consistance. Que ce soit les videos ds Claudie Haigneré ou les séquences vaguement psychédéliques mon désintérêt ne faisait que grandir et l’ennui s’installer. Il n’y a plus vraiment de scenario juste des moments. De plus je trouve le fait que les deux acteurs principaux (Alseni Bathily et Lina Khoudry) soient si beaux est un handicap du film car on a l’impression que ces deux jeunes ne cadrent pas avec les autres et avec le contexte.

 

Le film parle d'amitié, d'amour, d'attachement au territoire. Mais tout cela ne suffit pas. Le manque de moyens cinématographiques arrête un peu le projet des cinéastes. Deux CRS ne suffisent pas à faire croire à une révolte qui se prépare. Trois ouvriers qui sécurisent un chantier immense semblent bien ridicule. Même l'engin fantasmagorique que le héros s'invente paraît bien pauvre et désuet. Finalement, si les idées sont bonnes, on s'ennuie dans ce conte moderne qui ne convainc pas vraiment.

Désolé mais je n'ai pas réussi à décoller avec ce Gagarine. Le film, certainement ambitieux, se révèle au final lent et un peu mièvre. Sans doute est-il difficile de réaliser un chef d'oeuvre en comptant avant tout sur de bons sentiments.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA