CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1749 

 

 

n°1749
 
" Moi, Daniel Blake "

 

 

(2016)-(An)-(1h41)  -      Drame    

 

Réal. :     Ken  Loach   

 

 

Acteurs:  D.Johns, H.Squires, D.McKiernan ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Sa deuxième Palme d’or, Ken Loach la mérite largement. Le réalisateur britannique de 80 ans n’a pas perdu la rage de sa jeunesse et le montre avec le bouleversant "Moi, Daniel Blake".

Une œuvre magnifique et bouleversante. Mise en scène réaliste, plans-séquences énergiques, rythme, dialogues, situations : tout sonne juste.

Il y a toujours cette direction d'acteurs de génie qui donne de la dextérité aux non professionnels et une souplesse juvénile aux plus chevronnés. Palme d'or, victime de polémiques stériles, Loach demeure un maître.

A 80 ans, Ken Loach n'a pas baissé les armes. Pas encore. Il a gardé intacts sa colère, son empathie, son humanisme. Sourd aux modes et aux postures cyniques, il peint, à nouveau, dans "Moi, Daniel Blake", "son" Angleterre : ce peuple que plus personne, sauf lui, n'appelle la classe ouvrière.

Cette charge virulente contre la privatisation des services publics montre que Loach n'a rien perdu de sa verve dans un cinema dont la mise en scene simple et limpide nourrit la force du temoignage.

L’effacement opiniâtre du cinéaste devant son sujet donne parfois l’impression qu’il n’y a personne derrière la caméra. Indéniablement il y a quelque chose de touchant dans l’obstination d’un homme qui ne peut se résigner au silence tant que les injustices lui crèvent les yeux

Un film crépusculaire sur la fin d'une époque, qui décrit la disparition programmée de ceux qui ne sont pas viables dans le système. Loach en rajoute des louches dans sa façon de décrire un milieu ouvrier solidaire et ouvert, ou lorsqu'il superpose les couches de malheur pour nous faire pleurer. Mais il touche juste dans sa façon de filmer.

"Moi, Daniel Blake" est en route pour un gros succès public. Tout le monde va pleurer, c’est sûr. S’indigner, sans nul doute. On restera, hélas, circonspect sur les retombées concrètes dans la manière dont les gens pensent, agissent et perdurent dans leur habitus social respectif après cette catharsis collective.

 Il s'agit tout simplement d'un ratage, un vrai, qui s'inscrit dans la continuité de ce que produit le réalisateur anglais depuis une décennie. 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un acteur quasi-inconnu mais formidable... Un réalisateur archi-connu mais parfois déroutant. Ken Loach réussit ici un film magnifique, militant et extraordinairement prenant qui se termine par une scène d'un émotion rare qui résume à merveille ce film extraordinaire.

Quel film !!!!!! Drôle, digne, bouleversant, intelligent, fort, nécessaire... la liste est longue tant ce film a de qualités. Moi, Daniel Blake est absolument inoubliable, c'est un film qui marque à vie. Le meilleur film de Ken Loach, une parfaite palme d'or, un chef d'oeuvre absolu !!!I

Il y avait longtemps que je n'avais pas eu la gorge serrée et les yeux humides au cinéma. C'est chose faite... Très beau film. Un peu lent presque trop réaliste, on a parfois l'impression de regarder un reportage. Mais c'est aussi ce qui fait la force du film et l'attachement aux personnages. Un grand bravo aux deux acteurs principaux, justes et bons.

Excellent comme d'habitude, qui vous remue les tripes ! Quand on pense que nos services publics se dirigent tous vers ça : "le tout numérique" on prend une sacrée claque et on se demande ce qu'il reste d'humanité.

Avec ce film nous vivons, ce que nous avons, toutes et tous, plus ou moins vécu : Des démêlés incompréhensibles avec l'absurdité de l'administration. Ici ce pauvre citoyen anglais (merveilleux Dave Johns) est confronté, à la suite d'un problème cardiaque et la perte de son emploi de menuisier, à la monstruosité rigide de pole emploi et des aides sociales (privées en Angleterre) Dans ce dédale moderne inhumain et parfois pervers, notre héros va s'enfoncer dans une sorte de sables mouvants irrépressibles. Avec lui il va entraîner une pauvre célibataire avec deux enfants en complète détresse elle aussi. Les scènes s’enchaînent avec un authenticité stupéfiante et l'émotion est toujours aux bords du cœur. Magnifique dans l'empathie des personnages ce grand film récompensé à Cannes est une surprise pour moi, car je ne suis pas un grand fan de Ken Loach.

 

Film social, parfois ennuyeux et redondant. Mais ça colle parfaitement à la vie des deux personnages qui n'a rien de romanesque ou de palpitant. Le film offre quelques scènes déchirantes. Il propose à la fois un regard acide sur les rigidités de l'administration et une vision réconfortante de la solidarité qui s'exerce autrement...Quasiment un documentaire en fait, intelligent, pudique et utile.Mais je ne parlerais pas de chef d'œuvre...

Sans doute pas le meilleur film de Ken Loach mais une oeuvre qui n'en reste pas moins puissante, nécessaire et bouleversante. D'ailleurs peut-être trop, je reprocherais au film d'être un peu trop larmoyant avec une fin inéluctable sans surprise, à laquelle on s'attend depuis la 3ème minute. Mais comment aussi ne pas souligner la force de Ken Loach pour filmer des "gueules", dénoncer l'absurdité d'un système qui tire vers le bas, remuer là où ça fait mal... Il n'y en a sans doute pas deux comme lui capable de faire d'un film un acte politique passionné.

Une chose est sûre c'est que Ken Loach est à la misère sociale ce qu'est Woody Allen à la philosophie et Tim Burton au gothique (pour faire court !). Loach dans son style habituel montre et démontre toute la bêtise d'une machine trop bien huilée mais dénuée de paramètre humain. Mais à faire trop manichéen on tombe facilement dans de la démagogie peu constructive. Une Palme surestimée, assez éloigné des meilleurs Loach mais un très bon film qui a une grande qualité, celle de ne pas oublié les plus faibles parmi nos semblables.

Portrait touchant d'un veuf au grand coeur qui, malgré des problèmes cardiaques, se voit obligé par l'administration anglaise de rechercher un travail qu'il ne pourra de toute façon pas accepter et qui, dans le même temps, s'efforce d'aider une mère isolée avec deux enfants à se sortir d'une misère inéluctable. L'acteur principal est très bon, mais le scénario tombe assez vite dans la facilité et Ken Loach martèle, parfois sans subtilité, son profond désaccord, certes compréhensible, avec la politique de l'état et à force de vouloir faire passer son message, le film y perd en émotions. Tout devient donc très prévisible. Côté réalisation, ce film reste l'un des moins travaillé du réalisateur. Cette palme, comme Dheepan l'an passé, récompense plus le réalisateur pour sa carrière que le film en lui-même. Film honnête sans plus.

 

 Le discours secoue mais il aurait mérité d'être plus nuancé et moins manichéen, ce qui aurait renforcé l'engagement du cinéaste; car la façon dont Loach divise deux catégories de personnages (d'un côté, les employés du "job center" sont tous pourris; de l'autre, les chômeurs ont tous la main sur le cœur) n'est en aucun cas un miroir exact de notre société : une représentation simpliste d'autant plus problématique qu'elle s'inscrit dans un cinéma réaliste. Trop soucieux de vouloir plaire à tout le monde et de rendre ses victimes attachantes, ce qu'elles sont tout de même, Loach tombe dans un mélo bien gras, trop tire-larmes, procédé totalement antithétique à la mise en place d'une complexité qui s'imposait mais qui n'émerge jamais.

Beaucoup de Kafka, une once de Zola et de Victor Hugo mais sans un millième de leur talent, et on obtient : "Moi Daniel Blake". Les films de Ken Loach sont toujours aussi misérabilistes et cherchent à faire pleurer à chaudes larmes dans les salles obscures en suscitant l'indignation des bien pensants. Je déteste cette façon de faire. Quelque soit, décidément la palme d'or, on en sort déçu. Les acteurs sont par ailleurs hyper convaincants, mais le film ne l'est pas. Une trop vilaine caricature qui ne mérite aucun prix.

Ken Loach met le doigt sur un état de fonctionnement de la société occidentale qui à tendance à s'enrayer. La machine du tout pour l'emploi et la mise en avant de ses causes perdus, les laisser-pour-compte. Noble thème social, indiscutablement synonyme d'injustice. Je vais être assez critique sur le film. Premièrement parce que je cherche avant tout du cinéma, je me retrouve face à une image terne, dans les tons grisâtres, dénuée de charme. Des personnages antipathiques où l'amitié sonne fausse entre eux. Le tout est totalement raté, car le film à 10ans de retard sur le combat qu'il met en lumière. Simon Riaux, chroniqueur au cercle sur Canal, parle "d'indignation fatiguée", je le rejoins à 1000%. Et pour ceux qui font du "french social bashing film", je vous renvoi devant "La loi du marché", tellement plus au fait d'une réalité quotidienne, chef d'oeuvre social, tout en émettant une émotion frontale. Ken Loach au tapis.

Affligeant, et j'oserais même dire scandaleux. Ken Loach, cinéaste de gauche pour bobos de droite.
Et avant de me mettre une grimace rouge, écoutez les 20 premières minutes de "La Dispute" du 25 octobre 2016, disponible sur le site de France Culture.Tout est dit sur cette arnaque absolue aux sentiments, sur cette Palme d'Or usurpée, sur ce film programmatique, qui déroule comme sur des rails toute la misère du monde. Quant à la fin... n'en jetez plus, la coupe est pleine ! Vraiment, la révolte qui m'anime à la vision de ce film n'est pas celle que vous croyez.

 

 

 

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