CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1747 

 

 

n°1747
 
" Une vie violente "

 

 

(2017)-(Fr)(1h59)  -      Thriller dramatique  

 

Réal. :     Thierry  de  Peretti   

 

 

Acteurs:  J.Michelangeli, H-N.Tabary, C.Appletto ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le réalisateur s'écarte donc de la reconstitution historique pour donner lieu à une réévocation, plongeant tant le spectateur néophyte que celui mieux informé dans le climat d'une époque.

Saisissant et touchant, "Une vie violente" est avant tout un film sincère et humaniste, qui aborde sans concessions la spirale tragique de la radicalisation.

Jamais didactique, puisqu'"Une vie violente" est un film de cinéma envoûtant, servi par une photographie en clair-obscur qui renforce la dimension funèbre du récit.

Un film qui retrace l’itinéraire d’une jeunesse corse engagée, dans la décennie 1990, dans un combat douteux : entre vérité du document et justesse de la fiction, un film qui, sous l’analyse politique des dérives et des violences du nationalisme, fait entendre aussi le poids immémorial de la tragédie, toujours recommencée.

Thierry de Peretti fait de la violence politique et criminelle en Corse une remarquable tragédie intime.

Si les personnages sont crédibles, les enjeux politiques manquent de lisibilité et la mise en scène de l'aspect criminel manque de nerf.

Certes, "Une vie violente", avec ses longues conversations, ses séquences qui s’étirent, son souci du détail, nous égare parfois dans un flot d’informations, mais le réalisateur parvient à développer un récit prenant, brutal et romanesque sans céder à la surenchère ni aux artifices.

Une vie violente déçoit à hauteur de ce qu’il porte malgré tout en lui.

Le jeu incertain de nombreux acteurs, les tirades de propagande nationaliste ânonnées, l’absence de personnages sympathiques laissent au large de cette histoire qui concerne pourtant chacun de nous.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un excellent film sur les conflits de la Corse. Malgré un côté lisse des personnages secondaires qui fait qu'on a du mal à réellement ressentir quoique ce soit pour eux, une mise en scène nerveuse et savamment construite rattrape largement le coup. On note également quelques scènes en état de grâce, notamment le repas où les mères parlent des morts violentes de leurs enfants. Une excellente B.O viendra couronner le tout, pour inscrire Une Vie violente parmi les meilleurs films de l'année.

Loin du spectaculaire hollywoodien, cette trajectoire d'un idéaliste en terrain corse est filmée aussi simplement que la réalité. Rien n'est fait pour donner du charisme aux protagonistes. Ils sont montrés tels qu'ils sont.
Ce qui fait la qualité du film c'est justement ce refus du sensationnel pour raconter un fait très français. Mais attention ce n'est pas non plus un film-pensum ou une enquête assommante. La volonté de coller le plus au réel nous donne des personnages et des faits très vrais. La famille dans son intimité, ses réactions, ce qui mine de rien détermine le parcours d'un engagement.
Une vision passionnante qui tranche avec tout ce que l'on voit actuellement en la matière autant au cinéma qu'à la télévision.

Vraiment un bon film prenant. Un petit côté docu fiction pas déplaisant. L'acteur principal est un peu tête à claque mais on s'y fait.
Surtout ce qui le rend meilleur, c'est qu'il représente parfaitement cette jeunesse qui se perd dans un combat voué à l'échec.
Ce qui rend ce film plaisant, c'est le réalisme de la fiction qui donne l'impression d'une histoire vraie et étouffante qui se finira forcément mal. Pour moi, c'est un 4 étoiles.

 

En prenant la distance parfaite entre le documentaire et la fiction, le réalisateur déploie dans son dernier film une mise en scène réaliste qui n’oublie par d’informer le spectateur néophyte de ce qui se déroulait sur l’île de beauté dans les années 90. La justesse des comédiens fait oublier certaines longueurs, pourtant nécessaires à la véracité donnée à son récit.

Chronique d'une jeunesse corse "à la dérive." Partagée entre groupuscules aux visées politiques certaines mais aux desseins parfois obscurs. Dans la réalité mais aussi dans le film de Thierry de Peretti qui assume son côté opaque avec abnégation et c'est tant pis pour un spectateur qui ne peut que lâcher du lest. Beaucoup de dialogues, souvent coupés abruptement, dans une manière sèche, et des assassinats fréquents qui ressemblent à des exécutions froides. Le film possède un certain style, le même que l'on avait décelé dans les débuts du cinéaste avec Les apaches mais il y a là une tentative d'élever Une vie violente à la hauteur d'une fresque qui échoue en grande partie. En raison du manque de clarté mais aussi parce que de Peretti n'a pas la densité de mise en scène d'un Scorsese ou d'un Michael Mann. Le film contient quelques beaux passages, notamment la discussion entre les mères, alors que les femmes n'ont pour le reste qu'un rôle décoratif, mais c'est l'ensemble qui aurait requis davantage de liant pour ne pas rester dans une narration noire dont il est difficile d'appréhender toutes les nuances.

Très réaliste, crédible dans son histoire et ses personnages (les acteurs sont très bons), "une vie violente" pêche en revanche sur deux points : d'une part en raison d'un scénario dépouillé qui oublie de donner un minimum d'éléments de contextes ; ensuite en raison de scories agaçants, comme certains dialogues difficilement audibles par exemple. Après "Les Apaches" que j'avais beaucoup aimé, je suis un peu déçu par ce nouveau film.

 

J'avais hâte de voir ce film et qu'elle déception... le scénario est vide, certaines scènes sont improbables (comme la scène avec la mère et ses amies, pour n'en citer qu'une) les personnages ne sont en rien charismatique. Le film parle de tous mais ne traite de rien (révolution, mafia, politique) tout les sujets sont abordés mais rien ne va en profondeur. Dommage car le casting était plutôt sympa mais la mise en scène et le scénario reste à revoir.

Que de scènes longues, que de bavardages, une plongée dans le nationalisme et la haine de l'autre , ce film qui se veut décrire la lutte de ces gens plein de haine et de violence est d'un prodigieux ennui , et en plus il n'apprend rien , c'est snob et prétentieux de montrer des personnages au q i en dessous de zéro pour en faire des héros; je n'ai pas du tout adhéré , ce n'est pas de cinéma, mais un doc pour intellos.

Certains films ne font vraiment rien pour brosser le spectateur dans le sens du poil et « Une vie violente » fait clairement partie de ceux-là. Thierry de Peretti nous plonge en immersion totale dans ce que pouvait être la jeunesse du FLNC (Front de Libération National Corde) de la fin des années 90 avec un réalisme documentaire excessif qui en oublie parfois le septième art. Que le spectateur ne s’attende pas à entrer dans la salle et être diverti, ni même à découvrir un film d’auteur intéressant et sérieux mais qui permette néanmoins de se détendre. Il n’en aurait pas pour son argent ! Dès le premier quart d’heure, il faut faire un effort considérable pour ne pas décrocher de cette incursion opaque et dense dans le banditisme nationaliste corse qui ne tend jamais la main à son public. C’est fort bavard, il y a beaucoup de longueurs et c’est très statique, le risque de rentrer dans la torpeur ou l’indifférence est donc grand.

Le sujet pourrait être intéressant néanmoins, sans sous-titrage, la moitié des dialogues, qui durent des plombes, sont incompréhensibles...

Une question que j'aimerais poser à Thierry de Peretti, le réalisateur de "Une vie violente" : comment a-t-il réussi à faire un film aussi mortellement ennuyeux sur un sujet a priori passionnant : les rapports violents entre factions nationalistes rivales et le milieu dans la Corse de la fin du 20ème siècle et le début du 21ème ? J'ai bien quelques propositions à faire : il a voulu faire un film qui soit le plus authentique possible, qui soit presque documentaire ; il a déstructuré son récit au maximum ; il a bâti un casting composé de comédiens locaux, professionnels ou amateurs, capables de parler le français avec un véritable accent corse et de s'exprimer en corse de temps en temps ; il a choisi de pratiquer surtout le plan-séquence. Vous allez me dire : "c'est très bien cela, rien que de très bons choix" et je vais être d'accord avec vous (sauf, en ce qui concerne la déstructuration du récit, très à la mode en ce moment mais qu'on a le droit de trouver très irritante !). Sauf que le résultat n'est pas du tout à la hauteur des espérances : c'est bavard, la plupart des personnages ne sont qu'esquissés, on les confond très vite, on ne comprend rien aux tenants et aboutissants de l'histoire.

Un sujet fort intéressant qui accouche pourtant d'un film très ennuyeux. La faute principalement à une absence totale de crédibilité, à aucun moment on ne croit à ce que l'on voit, on reste donc en marge, et l'histoire se déroule sans nous.

 

 

 

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