CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1728 

 

 

n°1728
 
" Que Dios nos perdone "

 

 

(2017)-(Esp)(2h06)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Rodrigo  Sorogoyen   

 

 

Acteurs:  A.de la Torre, R.Alamo, J.Pereira  ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Violent et désenchanté, ce polar nous prend aux tripes pour nous mener jusqu'aux tréfonds de l'âme humaine.

Sur une trame balisée, l'auteur-réalisateur espagnol surprend en dressant un portrait en creux de deux handicapés des relations humaines. Ajoutons quelques moments de bravoure de mise en scène, comme ce plan-séquence inattendu, quand l'assassin... A vous de voir! Ça vaut le coup.

Un thriller à l’espagnole, bien noir et bien sanglant, qui cultive un macabre à la Goya, dans une atmosphère glauque et tendue : malgré quelques complaisances, ça fonctionne plutôt bien…

Le réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen signe un polar sous haute tension avec un psychopathe sévissant dans les rues de Madrid.

Très sombre, ce polar tient aussi en haleine avec une investigation en forme de course contre la montre et des scènes spectaculaires. Une infernale poursuite à pied dans Madrid va rester dans les annales.

Le talent de Rodrigo Sorogoyen est de rendre palpable la chaleur qui donne envie de mordre, de nous faire oublier les ficelles du scénario grâce à l'atmosphère qui se dégage des rues poussiéreuses de Madrid.

La bonne idée de Rodrigo Sorogoyen est d'avoir situé l'action à Madrid au cours de l'été 2011. A la canicule, qui amplifie le côté poisseux de cette affaire de violeur et tueur en série de vieilles bigotes, s'ajoute un climat anti-flic qui s'accorde au portrait ambigu des deux enquêteurs.

 Tout n’est pas toujours d’une grande finesse dans ce film inégal à force de foisonnement. Mais, notamment parce qu’il creuse des idées auxquelles il croit, Rodrigo Sorogoyen évite le mimétisme cinéphilique et les vaines esbroufes qui sont le lot de tant d’autres films de genre espagnols.

Filmant les autopsies des victimes avec autant de détails que les turpitudes des enquêteurs chargés de l’enquête, Rodrigo Sorogoyen produit un film aussi nauséabond qu’ennuyeux.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Depuis La Movida, avec Almodovar et consorts, l’Espagne nous envoie régulièrement de petites perles. Une fois n’est pas coutume, c’est la bande-annonce qui m’a donné envie de voir ce film. Je m’attendais à quelque chose de très politique. En fait, pas du tout. C'est un vrai thriller, avec serial killer violent et sadique, duo de flics dépareillés, ambiance glauque. Même si c’est sur fond de crise sociale, de protestations, de manifs et de visite du pape (ce qui n’avait rien à voir…). La mise en scène est serrée, tendue. Le scénario est particulier bien écrit. Les personnages, même les « bons flics », ne sont pas spécialement aimables, et même assez détestable. Mais, d’entrée, on est pris dans une atmosphère lourde et un suspens haletant qui le restera jusqu’au dénouement (assez surprenant), après quelques coups de théâtre bien placés. L'interprétation est toute aussi magistrale. Si Antonio de la Torre n’a plus à faire preuve de son immense talent, Roberto Álamo est une vraie révélation chez nous.

Renouvellement du genre qui sans casser la baraque nous met face à face avec un meurtrier de vieilles dames confronté lui-même à deux flics totalement improbables. Mais à sa manière de casser les codes Sorogoyen profile parfaitement ses enquêteurs au-delà du raisonnable pour mieux les enfoncer dans une histoire qui de plus en plus leur ressemble. Car côté vie privée ce n’est pas la joie dans notre binôme tout aussi mal perçu au sein du commissariat. La formulation parait ainsi classique, mais le mode opératoire ne l’est pas. Le réalisateur pervertit les codes et frustre le spectateur quand il le rapproche du criminel pour mieux écarter les soupçons. Et quand on connaît l’assassin, l’histoire ne s’arrête pas… Magnifique !

Un chef d'oeuvre ! Acteurs totalement géniaux, une toile de fonds avec la venue du pape passionnante, une réalisation nerveuse et brillante, des trucs de scénarios qu'on ne va pas spoiler ici mais d"une profonde originalité, probablement le meilleur polar depuis des années. Encore mieux que LA ISLA MIMIMA à mon goût, car réalisation plus personnelle et plus originale. A voir absolument.

Excellent polar ou magnifique thriller. C'est aux choix. A travers Madrid, on se retrouve embarqué avec ces deux inspecteurs, si differents l'un de l'autre, mais qui se doivent de cohabiter pour une série de meurtres et de viols abominables de personnes du troisième âges. Une large place est faite aux ames tourmentées des deux inspecteurs a travers qui ils sont. Et ces deux la sont d'une crédibilité plus vrai que nature. Les seconds rôles leurs tiennent aussi la dragée haute, et du fait que le film soit toujours rythmé en continue sans temps morts. On passe vraiment un sacré bon moment. Je conseille vivement aux amateurs du genre .

 

Un polar ultra-classique, qu'on à l'impression d'avoir déjà vu mille fois : deux flics que tout oppose, un serial-killer insaisissable, une ambiance poisseuse et des crimes sordides. Il faut reconnaître à Sorogoyen son professionnalisme : le suspens fonctionne et les deux flics sont plutôt attachants. Mais on regrette que le contexte social (crise espagnole, tension sécuritaire) ne reste qu'une toile de fond et que la question de la masculinité (ou plutôt de sa crise), aspect le plus intéressant du film, soit traité un peu trop schématiquement à travers les deux personnages principaux (le refoulement d'un côté, l'hypertrophie de l'autre). Honnête mais sans plus.

Un très beau film noir, dans un Madrid suffocant sous la chaleur et le soleil. Une histoire de psychopathe qui s'attaque aux dames aux cheveux gris...Une lourde pesanteur psychologique entoure les deux inspecteurs de police, qui ont en plus des problèmes professionnels. On ne s'ennuie jamais dans ce qui ressemble à un thriller policier, avec enquête et agressions diverses, parfois un peu indécentes. C'est surtout un film d'atmosphère, et le fond musical est extrêmement soigné...scénario très soigné, jeu d'acteurs éclatant, personnages bien choisis, on ne peut qu'apprécier la réalisation dans le fond comme la forme.....Je conseille.

 

Nous voilà avec le film surévalué du mois. Les acteurs sont excellents mais que d'artifices pour cacher un scénario insipide. On pourra dire que l'important est la vision nihiliste de tout ça mais Fincher le fait déjà tellement mieux et depuis si longtemps que la sortie ciné vers ce 'Que Dios nos perdone' n'en vaut vraiment pas la chandelle.

J'avais aimé "La isla minima" ... mais là, la mayo n'a pas vraiment pris. Faute, en partie, à ce télescopage (se voulant "éclairant")entre vie professionnelle juste glauque et vie privée insatisfaisante de nos deux héros (sans grand relief .. mais subtilement joués, je le reconnais) avec lesquels il est difficile d'être en empathie. De surcroît, la complaisante violence filmée - une scène de viol de mamie, la scène finale d'acharnement dictée par la vengeance - et dérangeante tout en n'apportant strictement rien au film sauf à élever de plusieurs crans le curseur du sordide. Je suis resté sur ma faim en quittant la salle. Et pourtant le film est long ... long ... trop long (ex: pourquoi ne pas couper la scène de l'enterrement du chien !).

"Jamais deux sans trois", affirme une expression bien connue. Une affirmation qui, pour moi, a trouvé sa confirmation avec le film "Que dios nos perdone", 3ème polar espagnol encensé par la presse et très bien reçu par un grand nombre de spectateurs mais à qui je trouve beaucoup plus de défauts que de qualités et qui m'ennuie profondément. Les deux précédents avaient pour titres "La isla minima" et "La colère d'un homme patient". Dans "Que dios nos perdone", nous voici en présence d'un film trop long et très mal construit dans lequel le spectateur se trouve très souvent complètement perdu (Je sais, c'est à la mode, c'est fait exprès mais c'est quand même très désagréable !). La recherche du "violeur de mamies" par un flic hyper coléreux et par son collègue bègue s'avère vite très peu passionnante et, in fine, les 3 meilleurs moments du film sont ceux où on entend du fado interprété par Amalia Rodrigues.

C’est devenu facile de faire un film aujourd’hui puisque les réalisateurs ne s’imposent plus aucune règle, tout est bon pour attirer l’attention du spectateur. Dans ce fatras d’images qui côtoient le pire, des intentions de cinéphile percent parfois, comme la scène au bord de la piscine la nuit, mais elles sont bien plus rares que le mauvais goût permanent des dialogues, les bassesses incessantes, l’attrait de la laideur pour les faits ainsi que pour la mise en scène. Enfin et surtout la violence qui perd son coté spectacle enfantin pour tomber dans le quotidien de nos faits divers. Nos parents allaient au cinéma pour rêver à d’autres vies plus poétiques ou romantiques. Ce qui nous est offert aujourd’hui est la banalité de notre quotidien poussée à des limites supportables sans cesse reculées au fil du temps qui passe. Il fallait quand même oser utiliser le couteau en guise de sexe pour violer les octogénaires et en faire un fil rouge. Les acteurs sont excellents dans la médiocrité de leurs rôles, ce qui fait que de nombreux spectateurs prendront plaisir à ce spectacle…Pour ma part il n’est que douleur et tristesse…C’est le cinéma que l’on assassine.

 

 

 

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