Fiche 1714
n°1714 | |
" Exotica "
(1994)-(Can)(1h43) - Drame, Thriller
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Exotica est typiquement le genre de film qu'il ne faut pas chercher
à "comprendre". Ceux qui ont essayé n'ont pas du apprécier
l'expérience. Alors qu'au contraire, le drame d'Egoyan est un
voyage, dans lequel il faut accepter de se perdre, au moins au
début. Ensuite, les pièces du puzzle se rassemblent et peu à peu la
lumière se fait. LE plus beau film d'Egoyan, sans aucun doute. Tout y est parfait : direction d'acteurs en état de grâce, musique fascinante, atmosphère à la fois trouble et séduisante (toutes les scénes du club). L'ambiguïté est de tous les plans, de tous les personnages. Mystère, manipulation, désir et culpabilité suintent à chaque plan.. Un film très troublant qui vous poursuit longtemps. Mise en scène du « regard absolu », la réalisation clinique et froide d�Atom Egoyan participe d�une mise à nu des protagonistes, d�un lent effeuillage, à la manière des strip-teases que propose l�Exotica. Il n�y a pour autant rien d�excitant à cela. Sous une objectivité apparente, et pour le moins dérangeante au vu de la perversité latente qui plane, en premier lieu, sur le film, le réalisateur nous prête à voir des gens qui ne brillent en aucun cas de par leur attitude et encore moins de par leurs actes. A mille lieues du modèle hollywoodien, manichéen et simpliste, il filme des gens maladroits, bancals, complexes aussi bien dans leurs relations à l�autre que dans leur chair. Des gens touchants d�humanité. C�est pour appuyer ce propos que le metteur en scène filme en grande partie en focale courte. De cette manière, le spectateur voit tout, ou plutôt, croit tout voir pour ne pas dire tout savoir alors que rien, finalement, n�est vraiment élucidé même après le dernier plan du film ... Le voyeurisme latent dans lequel baigne "Exotica" participe d�une subtile mise en abyme du procédé cinématographique. A travers ces miroirs sans tain qui n�ont de cesse de violer toute intimité, Egoyan dresse une audacieuse métaphore du cinéma, questionnant la place des réalisateurs et celle des spectateurs qui se retrouvent confrontés à leur propre reflet, leurs propres pulsions voyeuristes. Le résultat est troublant de vérité. Dans "Exotica", Atom Egoyan met les âmes à nu dans une oeuvre particulièrement troublante avec des cadres qui vont à l'essentiel! Pour apprécier ce film des années 90, il faut accepter de se laisser envoûter par la « femme exotique » . La douleur muette qui traverse l'histoire bouleverse mais elle nous attire aussi et surtout par son ambiance! La rèussite de "Exotica" tient ègalement au jeu de ses excellents comédiens! Outre l'émouvant Bruce Greenwood et l'ambigu Elias Koteas, le film vaut avant tout pour l'ensorcelante Mia Kirshner! C'est moins dèsespèrè que "The Adjuster" mais tout aussi marquant! Telle la chanson magnètique de Leonard Cohen, « Everybody knows » , au club Exotica en guise de prèambule! Le ton est donné! Pour Egoyan, pas d'autre issue que de ne pas trop en dire au spectateur avant la révélation finale! Etonnant... En 1994, les films à personnages multiples qui se sont croisés ou vont se croiser n'étaient pas légion. "Exotica" n'est sans doute pas un film précurseur, mais son intensité dramatique, sa forme scénaristique, sa subtilité des sentiments, n'ont rien d'un brouillon. Quelle maestria dans la forme et le fond ! Atom Egoyan met en place son histoire de façon progressive, laissant monter l'intensité dramatique, filmant ses acteurs troublés en pleine douleur avec douceur. Des héros perdus, qui errent au rythme de la voix de Leonard Cohen. Un poème beau et triste. Splendeur que ce film d'Egoyan, auteur réfléchi et sensible qui donne à voir des liens entre les êtres (pas toujours évidents), qui fait sentir les sentiments et leur circulation au fil d'un récit se dévoilant peu à peu, à la manière d'un strip tease, et qui n'en garde pas moins un véritable pouvoir de fascination. Ce film m'a hypnotisé au point de le voir plusieurs fois à la suite. Egoyan a certainement voulu montrer quelque chose de très personnel que j'ai ressenti dès le début, sans connaître la fin comme la réaction maladive du personnage masculin principal à la perte de quelque chose, l'impossibilité d'accéder à un paradis (une vie ?) perdue, et le besoin irrépressible de se droguer pour ne pas sombrer. Un de mes films cultes.
Egoyan fait tout pour garder le mystère entre les liens qui unissent cette dizaine d’histoires personnelles. Le climat de mystère autour de nombreux personnages au passé opaques n’est pas sans rappeler David Lynch (« Mullholland drive » ou « Twin Peaks » entre autre) ; mais Egoyan ne transforme pas l’essai. On reste très distant de ces tranches de vie ; jamais on n’éprouve de sentiments pour ses personnages. Dommage ; d’autant plus que la réalisation fait preuve d’intelligence. Dans le premier quart d’heure, Egoyan nous fait rencontrer la dizaine de personnage qui vont constituer son récit dans une sorte de ballet. On pense à plusieurs reprises être sur le personnage principal, mais il le lâche pour partir sur un autre avec beaucoup de talent. On comprend vite qu’une intrigue supérieure les unit et qu’ils n’en sont que les marionnettes. L'histoire est globalement assez mal écrite. Néanmoins, il y a une ambiance 90's à couper au couteau, qui mêle un peu maladroitement du Leonard Cohen, du Prokofiev, le tout saupoudré par une ambiance jazzy et mélancolique et c'est finalement ce que j'ai aimé. Exotica a ce côté amateur et grunge des films à la Oliver Stone durant sa période 90, avec les tares typiques que l'on peut attribuer à ce genre de cinéma, mais ce sont toutes ces petites particularités (souvent bancales) qui donnent tout leur charme à Exotica, qui porte assurément les stigmates de son époque, pour le meilleur, et pour le pire.
Ennuyeux et sans intérêt. Le film est trop long, il ne s'y passe rien. Un film long et ennuyeux malgrés la présence de bon acteurs et de jolies actrices. Un film hypnositant à endormir. Le sujet est intéressant. Sorte de puzzle a reconstituer au fur et à mesure. À la fin on en sort en s'étirant d'un profond sommeil.
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