CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1708 

 

 

n°1708
 
" La messe est finie "

 

 

(1987)-(It)-(1h34)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Nanni  Moretti   

 

 

Acteurs:  N.Moretti, E-M.Modugno, M.Lazano ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Au début, je m'attendais à une sorte de version italienne du "Journal d'un curé de campagne" (1951) de Robert Bresson avec une histoire de curé affecté dans une nouvelle paroisse, en proie au doute et à la perte de sa foi. Toutefois, "La messe est finie" adopte rapidement un ton léger et comique. Sans remettre en cause la foi du prêtre, l'intrigue nous expose un personnage dont les idées conservatrices et la solitude vont peser sur son équilibre mental. Moretti est aussi bon derrière la caméra que devant mais le rythme s'essouffle vers la fin. Un bon film.

"La messa è finita" partage avec le précédent film de Nanni Moretti "Bianca" l'idée d'un personnage masculin angoissé et indéterminé. Mais si dans "Bianca" Michele s'intéressait à la vie de ses voisins pour échapper à la vacuité de la sienne, Don Giulio témoigne ici d'une difficulté à écouter les problèmes des autres et du même coup à les comprendre, ce qui le pousse à s'interroger moins sur son rôle en tant que prêtre que sur sa place dans un monde où il n'y voit plus aucun bonheur. La réussite du film est justement d'échapper à un drame qui aurait pu être plombant grâce à un humour salvateur qui vient s’immiscer dans des scènes plus légères qui disent aussi la douleur des personnages, en même temps qu'il ne se défile pas devant les moments les plus durs, en particulier ceux qui concernent la séparation des parents et du rapport compliqué avec la sœur. Plus simplement, "La messa è finita" serait l'histoire d'un homme qui refuse de renoncer (la scène où on veut le noyer) avant de prendre conscience de son incapacité à aider une communauté qu'il aime mais qui aussi le désespère. Et malgré un ton d'une noirceur peu commune dans le cinéma de Moretti, le film se conclut sur une note d'espoir, un peu d'amour qui donne enfin le sourire à cet immense acteur, qui est aussi le plus grand cinéaste italien de ces trente dernières années.

La messe est finie est le cinquième film réalisé par Nanni Moretti. Récompensé par l'Ours d'Argent au Festival de Berlin en 1986, Moretti signe une oeuvre balançant entre ironie, comédie et tragédie. Tout ce qui fait le cinéma du cinéaste transalpin se retrouve dans La Messa e finita : la famille tient une place prépondérante et centrale dans le long-métrage ainsi que la filiation, les amis, la confession, la fraternité et le besoin de communiquer. Pas étonnant que l'on retrouve encore une fois chez Moretti une scène de petit-déjeuner, symbole d'une famille unie qui fait écho aujourd'hui à des scènes similaires dans Aprile, La Chambre du fils ou dernièrement dans Le Caïman. Moretti interprète lui-même Don Giulio, jeune prêtre qui, ayant quitté la petite île où il officiait depuis dix ans, vient d'être nommé dans une paroisse de Rome, sa ville natale. Il se retrouve confronté aux confessions de ses amis d'enfance qu'il n'a pas véritablement envie d'écouter surtout quand ils lui parlent de sexe. Il fait alors volontairement la sourde oreille en allant jouer au foot avec des enfants ou en montant le son de la radio plus fort. Ne sachant à quoi se raccrocher face à la tristesse quotidienne de ses amis, il compte alors sur sa famille...qui est aussi névrosée et désunie que ses fidèles. Personne ne veut de son aide mais lui en aurait bien besoin.

Moretti passe du rire aux larmes en un clin d'oeil, de l'incompréhension à la révolte, de la colère à la détresse. Moretti est comme d'habitude soutenu par une galerie de personnages hétéroclites aussi réussis que sympathiques et émouvants (Margarita Lozano et Ferruccio de Ceresa). On suit le parcours émotionnel de ce jeune prêtre à travers la vie et le regard de ses amis perdus et de sa famille décomposée. La messe est peut-être finie mais la réussite de Moretti est indiscutable.

Un jeune prêtre fait face à une profonde crise existentielle. Lui qui a choisi de consacrer sa vie à ses prochains finit par ne plus pouvoir les supporter, allant parfois jusqu’à faire usage de la violence. Le héros se demande alors s’il a encore la foi à travers quelques expériences personnelles toutes vouées à l’échec. Infidélité amoureuse, crise de mysticisme aiguë, tentation du terrorisme politique, il ne comprend plus les gens qui l’entourent… La situation est grave et l’on rit de bon cœur. Mordant et de plus en plus absurde, sa névrose vire au mode ironique sur tout son entourage qui l’entoure d’ailleurs très peu . Son père quitte le foyer, sa petite sœur veut se faire avorter et son copain au tribunal ne souhaite pas un instant être aidé par un curé. Don Giulio perd pied, devient revêche à sa mission et refuse l’absolution à ceux qui ne se repentent pas. Ce film grave, drôle, profond s’inscrit parfaitement dans le parcours cinématographique d’un cinéaste témoin pertinent de son temps et de ses contemporains. Un film intemporel ...

 

 Dans le récit de cette assomption de l’homme chez un prêtre à la fausse vocation de saint, deux reproches peuvent être faits à mon sens à Moretti. Un : le propos a du mal à se dégager d’un récit parfois confus et inutilement encombré de personnages secondaires trop nombreux ou insuffisamment mis en valeur (l’ex-curé marié notamment, qui ne fait que laisser entrevoir le problème de la sexualité du prêtre sans le traiter vraiment). Deux : la psychologie des personnages est un peu trop caricaturale, notamment au niveau des rapports du frère et de la sœur, ce qui affaiblit l’ensemble du discours. Tel qu’il est, ce film mérite toutefois plus d’éloges que de reproches, mais il n’est pas au niveau des chefs-d’œuvre que Moretti nous donnera plus tard.

« La Messe est finie » est le cinquième long-métrage de l’italien Nanni Moretti. Le réalisateur est également le comédien principal. Il y incarne un jeune prêtre qui s’installe dans une paroisse de Rome après dix ans passés à officier sur une petite île. Il y découvre des gens névrosés à qui il va devoir accorder le pardon pour infidélités et autres pêchés. Le curé va aussi reprendre contact avec sa famille qui se décompose. Sa mère quitte son père qui veut alors se suicider et sa sœur souhaite avorter. Ses amis ne le soutiennent pas, trop occupés dans leurs dépressions. Nanni Moretti manie son scénario avec habilité pour imposer un ton comique dans la lourdeur des situations dramatiques. « La Messe est finie » est une réflexion divertissante sur le sens de la vie comme en témoignera la séquence finale du mariage.

Moretti enfile la robe de prêtre, mais reste le même personnage de clown triste, l’observateur mélancolique et ironique de son pays et des déboires de son entourage. On retrouve ses coups de sang (quand il s’emporte brusquement contre la « famille parfaite), ses idées aussi simples que belles (la lecture d’une lettre volontairement interrompue par le son d’une radio), avec en plus ici de vrais beaux moments de réalisation qui confirment la maturité acquise depuis Bianca. Malheureusement, ça manque un peu de liant, peut-être parce que le héros est ici un pur témoin et qu’il lui manque sa propre histoire. Un beau film, malgré des longueurs dans sa deuxième moitié.

Nanni Moretti réalise un film sur l'église. Ce n'est pas la première fois qu'il s'attaque a ce genre de film. Ce film se laisse voire mais c'est un peu long par moment. La réalisation est assez classique, peu de trouvaille.
Le film est bon mais on l'oubliera assez vite. C'est pas du Robert Bresson ou du bergmann...

 

Chronique de la vie d'un prêtre confronté entre ses idéaux et la réalité. Un film tendre parsemé d'humour à la sauce Moretti, mais pas très prenant, qui porte un regard désabusé sur les mœurs d'aujourd'hui.

Moretti affectionne décidément le personnage du grand naïf, qui vit dans le passé, et qui espère pouvoir enrayer à lui tout seul les évolution négatives du monde moderne. Dans "Bianca" c'était le prof, quoi de plus logique de s'intéresser à présent à son adversaire traditionnel c'est-à-dire le prêtre. Mais c'est encore moins drôle, encore plus ridicule, encore plus ennuyeux. Vraiment, Moretti, je ne suis pas fan...

 

 

 

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