CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1685 

 

 

n°1685
 
" Aimez-vous Brahms... "

 

 

(2013)-(Fr,Am)(2h00)  -      Drame    

 

Réal. :     Anatole  Litvak    

 

 

Acteurs:  I.Bergman, Y.Montand, A.Perkins ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Anatole Litvak retrouve Ingrid Bergman après lui avoir donné le rôle-titre de « Anastasia » pour lequel elle reçut l’oscar de la meilleure actrice avec cette adaptation du roman « Aimez-vous Brahms… » de Françoise Sagan (qui apparaît dans le film, comme d’autres stars de passages tels que Yul Brynner). L’histoire tourne autour d’une femme vieillissante mais toujours (très) séduisante (Ingrid Bergman) qui vit avec un homme d’affaire de son âge (Yves Montand). Insatisfaite, elle fera peu à peu la rencontre de Philip (Anthony Perkins), presque 20 ans de moins qu’elle… Finalement c’est une bien belle surprise pour ce film plutôt méconnu. Litvak tire le maximum de ce triangle amoureux. Il rend l’histoire, mais surtout les personnages vraiment intéressants et passionnants. Il aborde différent thème tels que le couple, l’amour, la tromperie, la naïveté, la différence d’âge ou encore la vie avec intelligence et subtilité, profitant du très beau cadre parisien. La mise en scène est impeccable, tout comme la photographie en noir et blanc. 

A l’image des personnages très bien écrit, les interprétations sont excellentes. En plus d’être toujours aussi belle à 46 ans passés, elle est parfaite dans le rôle de cette femme insatisfaite mais toujours amoureuse qui aura à faire à un dilemme compliqué qu’elle incarne avec classe et émotion (on notera aussi que les habits ont été fait pour l’occasion par Dior). Yves Montand fait dans la sobriété dans la peau d’un séducteur âgé et Anthony Perkins impeccable et mémorable (notamment avec la scène du bal où il arrive bourré vers le couple Berman/Montand) dans le rôle compliqué du jeune amoureux. D’ailleurs Ingrid Bergman dira elle-même : « Tous les deux sont parfaits dans leur rôle. Il y a longtemps que je n'avais pas travaillé avec deux acteurs qui me plaisent autant. Ils sont charmants, ils ont chacun beaucoup de personnalité et sont très différents ; on comprend parfaitement que, dans mon rôle de Paula, je puisse les aimer tous les deux… » Un très bon film, abordant intelligemment et sans lourdeur les thèmes du couple, de l’infidélité et de l’amour, avec tout de même un peu de légèreté et d’humour, porté par un excellent trio d’acteurs.

Goodbye Again est porté par un magnifique trio d'acteurs, sommets d'un triangle racinien avec une étude complexe de l'amour et de ses subtilités : tant de fossés narratifs sont ouverts que la définition même de l'amour est remise en question (à l'image d'une scène du film). Ingrid Bergman, dont le jeu semble se bonifier avec le temps, perfectionne ses manifestations d'émotions peut-être grâce aux changements de moeurs et une direction qui ne laisse rien au hasard. Montand parvient à rester juste malgré le mur de la langue, et Perkins trouve un rôle aussi ambigü que celui du Psycho d'Hitchcock. Malgré quelques longueurs dans l'acte central du film, ou l'intrigue fait un peu de surplace, Anatole Litvak récupère ce rythme maladroit par une science incroyable du jeu de l'acteur, de la compréhension du personnage jusqu'à la communication avec l'artiste. Tout nous amène alors à un climax narratif poignant, où l'on comprend chaque parti, et une scène de dénouement symétrique à la scène d'ouverture : tout est dans le détail, et on ne peut qu'admirer le travail effectué.

Ce film est littéralement porté par ses comédiens. Yves Montand nous livre une prestation des plus honorables, dans un rôle de séducteur taillé sur mesure. Ingrid Bergman est parfaite comme toujours, et incarne avec beaucoup d'émotion et de sensibilité cette femme profondément amoureuse mais insatisfaite, en quête d'amour et qui se perd dans son chagrin. Mais celui qui vole la vedette - à mon avis - c'est Anthony Perkins. A cent lieues de son fameux rôle de psychopathe dans "Psychose", il est ici tout à fait charmant et convaincant, touchant même, dans le rôle du jeune amoureux transi. L'histoire est belle et tragique en même temps, d'autant que le film s'achève comme il a commencé, et que le spectateur sait désormais ce qui attend l'héroïne. C'est une belle et profonde réflexion sur les sentiments, sur les choix que l'on peut faire en amour, sur les peines d'amour, celle que l'on peut subir malgré soi, que l'on peut faire subir aux autres, et celles que l'on s'inflige volontairement aussi, parce qu'on ne peut pas s'en empêcher.

Un petit bijou avec entre autres Yves Montand dans le role du séducteur infatigable, Ingrid Bergman qui pour un temps va être avec Montand et avec le fameux Anthony Perkins qui à dejà rayonné dans Psychose. Une femme, qui trompée par son amant va se laisser aller dans les bras d'un jeune américain. Un film avec une certaine intensité qui se dégage d'I.B qui joue vraiment véritablement bien. Un scénario qui présente beaucoup de ressemblance avec le film : Adolphe ( Isabelle Adjani, Stanislas Merhar ). La fin nous laisse perplexe et nous encourage à la réflexion sur la naïveté pourquoi pas mais plus particuliérement sur les relations amoureuses et leurs développement.

Un film inoubliable et prenant. La magie vient surtout du noir et blanc, des dialogues magnifiques et des acteurs merveilleux. C'est un tout sans défaut !

 

Les trois têtes d’affiche en présence se sont bâti une réputation enviable avec leurs particularités respectives, mais une fois réunies cela donne un drôle de mixte avec lequel le réalisateur n’a pas su composer. Anthony Perkins ne semble pas avoir réalisé qu’il n’était plus sur le plateau de Psychose tellement son personnage de Phillip nous rappelle William Bates. Le sens de l’humour et le côté bon enfant qui devraient normalement faire son charme, lui donne plutôt des airs de psychopathe. De l’autre côté, Yves Montand parvient mal à faire oublier Jean-Marc Clément du Milliardaire. Même si ses nombreuses scènes en compagnie de nunuches ne lui permettent pas de jouer en subtilité, on ne sent pas vraiment son trouble intérieur à travers sa vie parsemée d’adultères. Entre les deux, la sublime Ingrid Bergman joue avec justesse l’émotion que suscite l’action, mais le manque de crédibilité de son attirance pour les deux hommes fait en sorte qu’elle détonne. Anatole Litvak échoue là où Otto Preminger avait mieux réussi avec Bonjour tristesse de Françoise Sagan en 1958. C’est-à-dire de rendre intéressante une histoire banale en nous faisant ressentir la douleur provoquée par des relations amoureuses tordues

 

 

 

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