CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1676 

 

 

n°1676
 
" Angel "

 

 

(2007)-(Fr,Be,An)(2h14)  -      Drame romantique   

 

Réal. :     François Ozon  

 

 

Acteurs:  R.Gara, L.Russell, M.Fassbender ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Avec Angel, le retour en grâce est manifeste.

On marche à fond comme à l'opéra, et on marcherait même sur les genoux si Angel nous le demandait.

Derrière le kitsch hollywoodien le portrait implacable d'une femme-forteresse. Envoyez les violons, déroulez le générique rose bonbon : le nouvel Ozon est paré comme un mélo hollywoodien des années 50.

Voir Angel c'est déguster des bonbons à la rose qui dissimulent un goût de poivre. On croit plonger dans de la guimauve tandis qu'un goût de piment nous prend à la gorge.

[ce film] offre, fort d'une remarquable mise en scène, une version piquante et moderne d'Autant en emporte le vent.

Angel regarde du côté du mélodrame hollywoodien des années 1950 mais le trait d'Ozon n'en a pas l'élégance, il est au contraire lourd, empesé.

Angel se laisse admirer, oui. C'est beaucoup, mais c'est tout...

Sa malice finit bien sûr par se retourner contre le cinéaste, qui fonce tête baissée, sûr de son coup, et ne regarde bientôt plus son histoire à force d'être courbé sur elle

Pour donner le change, le film fait semblant de se calquer sur l'esthétique du personnage, cela donne une sorte de pâtisserie pour folle à château. Il faut avoir le coeur bien accroché pour digérer autant de pastel et de pistache.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Quelle sale note des spectateurs ! Pour une fois, la presse me parait mieux inspirée. Pour ma part, j'ai bien apprécié cette adaptation d'un roman de l'anglaise Elizabeth Taylor (homonyme) s'inspirant lui-même de la vie de la romancière anglaise Marie Corelli (fin 19è début 20è). François Ozon, grâce à une prise de vue léchée et à une jeune actrice talentueuse, réussit une oeuvre sensible, même si on peut la trouver kitsch (le roman date des années 50...). Manifestement, la clientèle visée semble féminine, mais cette "atmosphère" si bien rendue donne un charme indéniable pour les spectateurs masculins...de plus de 40 ans.

J'adore son insolence et son aplomb quand Charlotte Rampling lui donne des conseils pour son livre: "je ne savais pas que vous étiez mon éditeur......" Elle est déterminée et pleine de volonté et tout le film se retrouve dans la très belle scène au théâtre où elle envoie des baisers aux spectateurs. L'excès de la jeunesse mêlé au parti pris du brillant voire du clinquant du réalisateur avec la musique romantique à souhait et les clichés tels l'arc en ciel (peut-être un peu too much quand même !!!!) On ne peut s'empêcher de trouver au film un air d'"Amour, Gloire et beauté" avec cette fin cruelle mais attendue.

Angel est avant tout un mélo mais un mélo hors du commun. Là ou d'habitude un réalisateur s'arrête, François Ozon repousse les limites en offrant une dernière partie plutôt cruelle pour son héroïne. Le kitsch, le scénario et la mise en scène sont parfaitement maîtrisé et l'ensemble ce laisse voir avec bonheur. Hormis une ou deux longueurs le film est plutôt très intéressant, poignant et très bien jouer par l'ensemble des comédiens. Loin d'être le meilleur Ozon c'est quand même un très bon cru et un très beau film.

 

Le prolifique François Ozon signa Angel en 2007, au milieu d'un petit coup de mou dans sa filmographie. Comme souvent chez le réalisateur, le film est plus subtil qu'il n'y parait, à l'image de la construction de son personnage principal, sur le papier assez insupportable, mais passionnant quand on en sonde les détails. Une œuvre déstabilisante sans aucun doute, mais assez riche pour qui fera l'effort de creuser un peu sous le verni.

Ozon nous pond un conte sous la forme d'un film d'époque, très coloré et teinté de kitch. Une première étonnante qui se démarque du reste de sa filmographie. Cette fois c'est Romola Garai qui joue une romancière à succès débordant d'imagination. La première heure est relativement intrigante mais la suite s'enlise dans le mélo, perdant à la fois de son charme et notre intérêt pour le destin de l’héroïne. Si l'histoire n'est pas toujours passionnante, le reste en tout cas, à savoir la musique, les costumes et les décors sont très soignés.

Avec Angel, François Ozon prend le risque de nous proposer un film romanesque, assez "kitch", une grande fresque sur une jeune fille qui devient une romancière à succès. Pourquoi pas ? Reconnaissons que le film n'est pas sans intérêt, il se laisse regarder, et même si certains passages sont un peu plats, on ne décroche pas spécialement du film. Tout de même, le tout reste un peu vide j'ai trouvé. Le film a des bonnes idées, mais n'arrive pas réellement à les exploiter. On a du mal à se sentir concerné par cette histoire, réellement captivé. Il manque quelque chose qui permet au spectateur d'être plongé là dedans. Dommage, mais le film reste honnête tout de même, pour ma part.

 

Un film d'époque comme tous les autres, si ce n'est en moins bien que les autres. L'héroïne est désagréable, et le traitement est assez neutralement romantique. On se lasse rapidement, et la mise en scène n'est pas là pour attirer le spectateur autrement. Ozon est ici décevant.

C'est bien la première fois que je sors déçu d'un film d'Ozon, dont je bénis la filmographie du déjanté SITCOM au bouleversant LE TEMPS QUI RESTE. Dans ANGEL, on a l'impression d'indigestion, de trop ! Si cette exagération convenait parfaitement à 8 FEMMES, ici tout tombe à plat, tant le film tangue entre reconstitution précise, et kitch second degré. Le personnage d'Angel, odieux et détestable que je me serai bien délesté de quelques gifles tellement son sort m'importait peu.

Rarement le projet d'un réalisateur m'aura autant échappé. Je n'ai en effet rien compris à ce que voulait faire Ozon dans Angel. Un mélodrame ? Le film ne passionne pas par son propos, tout à fait inintéressant : histoire pâlote, personnages inconsistants, rebondissements erratiques. Une ode au kitsch ? Angel est certes une sucrerie dégoulinante de couleurs et de musiques à haute teneur en mauvais goût, mais l'accumulation provoque ici l'indigestion. Un hommage aux standards d'Hollywood, et notamment à Gone with the wind ? Je l'ai lu dans la presse, mais comment comparer le puissant contexte historique des films de cette époque au portrait compassé d'une Barbara Cartland de pacotille ? Bref, je me suis ennuyé ferme devant cet exercice de style désincarné, mal servi par un casting sans charisme.

Pour ne pas être méchant, parce que c'est beau; mais que c'est creux ! ça ressemble aux vieux films hollywoodiens avec bette Davis, matiné d'un peu de roman à l'eau de rose où des héroines à la Delly sont forcément punies d'avoir été méchantes ou d'avoir rêvé leur vie. Une scarlett pas très jolie, pas très intelligente, pas très drôle...ce film tombe un peu dans tous les pièges de ce qu'il dénonce. à conseiller uniquement aux gens qui ne sont pas cinéphiles, les autres, courrez à la cinémathèque, vous y verrez des chefs-d'oeuvre d'avant guerre, et pas cette copie fadasse, compilation des clichés les plus éculés. on sait ocmment tout va finir, c'est convenu. Reste les qualités esthétiques, car d'émotion, point. quelle déception ! où est le génial Ozon qui faisait des fims d'une perversion réjouissante, on se le demande !

On ne saurait être surpris d'autant de désuétude et de niaiserie de la part d'un Ozon qui a toujours aimé affirmer farouchement ces valeurs comme un défi aux exigences d'aujourd'hui. Certes, cela peut séduire quelques minutes, mais au bout d'une heure, de deux heures, à force de se contenter d'une romance miévrotique aux ressorts des plus navrants, on ne peut que succomber sous la pesanteur de cette guimauve à la substance bien indigeste? Et autant l'avouer tout de suite : ce n'est pas le visage poupon de la charmante Romola Garai qui pourra y changer quoi que ce soit. En somme, difficile face à cet "Angel" de sortir du sempiternel credo : « Qui aime Ozon aimera, qui n'aime pas Ozon souffrira ».

Ratage absolu. Ozon cherchait à retrouver l'émotion des grands mélodrames des années 50 (on pense à Minelli ou Douglas Sirk) mais la citation est complètement à contresens. En effet, le genre repose sur l'empathie que le spectateur doit ressentir à l'égard des personnages et de leurs tourments or ici c'est impossible car le personnage principal est très vite antipathique et vulgaire au possible. Visuellement, la citation est également artificielle, il ne suffit pas d'un décor et de costumes impressionnants pour retrouver la puissance formelle des grands metterus en scène cités.

 

 

 

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