CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1673 

 

 

n°1673
 
" La Voie Lactée "

 

 

1969)-(FR,Esp)(1h42)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Luis Bunuel   

 

 

Acteurs: L.Terzieff, P.Frankeur, A.Cuny ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film absolument exceptionnel de Luis Bunuel, assurément un de ses meilleurs ! "La Voie Lactée" est une remise en question de la religion, une analyse rationnelle de celle-ci, un film parlant du Christ en mettant de coté tout mythe, toute légende, et montrant celui-ci simplement comme un homme... Bunuel fait preuve une fois de plus d'une audace inouïe et d'un génie inimitable, s'attaquant une fois de plus aux mœurs bourgeoises et a la religion catholique sans la moindre retenue, et faisant plus dans la critique pertinente que dans la provocation, sans pour autant l'éviter totalement, et c'est ce qui fait le charme particulier de ce grand film.

Forcément, si vous êtes versaillais, que le défunt Jean-Paul II est votre idée de l'humaniste ultime, que vous rendez grâce au seigneur pour les si jolis terre-plein fleuris que votre mairie vient d'installer au milieu du sens giratoire à la sortie de la nationale la plus proche, ce film n'est pas pour vous. Blasphématoire et érudit, ce Bunuel ne prétend pas faire dans la dentelle. Il revendique haut et fort son anti-cléricalisme, et si l'approche menace à tout moment de tomber dans la caricature, le réalisateur retombe toujours sur ses pattes. L'humour serait-il la forme la plus aboutie de la charité?

La force majeur et inébranlable du film c'est que ses dialogues s'inspirent directement de textes du Dogme chrétien ou en rapport. Information qui ne nous est donné qu'a posteriori, nous assenant un coup inévitable, alors que le public ne croyait qu'assister à une fable bunuelienne. Certes si l'agencement judicieux des scènes appuient l'anticléricalisme du cinéaste, ce sont les situations (véridiques tant dans les écrits de Sade que dans la Bible) qui donnent à elles seules au film toute sa dérision et son humour délicieux et délectable. «La Voie lactée» est en fin de compte un road-movie initiatique, ou plutôt ré-initiatique où le bout du chemin demeure le message virulent du : débrouille toi seul et ne t'entache pas de la foi. Les situations sont drôles à souhait et porte dans leur humour toute l'affrosité du Dogme chrétien. La scène de clôture où le Christ clame que quiconque aime une chose plus que lui n'est pas digne de lui incarne l'opposition suprême quant au pacifisme chrétien. En conclusion, ce film de Luis Bunuel est à l'apogée de l'anticléricalisme, déjà perçu par «Viridiana» (Espagne, 1961) et «Nazarin» (Mexique, 1958). Le montage démantibulé du film, où les flash-backs s'imbriquent sur la même lignée temporelle que le voyage présent, confère à «La Voie lactée» l'onirisme ironique de Bunuel. Assurément chef d'oeuvre du cinéma de Luis Bunuel.

Ce que j'aime dans le cinéma de Luis Bunuel c'est qu'il n'y va pas de main morte. Certains peuvent trouver ça trop grossier, mais j'apprécie ce style chez le réalisateur car ce n'est jamais gratuit ou facile, il n y a pas de manichéisme, tout le monde ou presque est condamné, et du coup ça passe bien. Dans La Voie Lactée, on voit très rapidement que le film va être anti-clérical (thème cher au réalisateur). C'est une sorte de pamphlet complètement fou mais aux idées scénaristiques que j'ai trouvées très bonnes et au récit fluide et agréable à suivre. Un film qui sort du lot, captivant et intriguant. Un Bunuel un peu oublié, mais qui fait parti de mes préférés du réalisateur.

Doté d'une histoire qui n'est pas forcément très cinématographique à la base, car cela parle de deux hommes qui suivent "La Voie Lactée" qui au Moyen Age menait les pèlerins à Saint-Jacques de Compostelle. Mais au final, ce long-métrage de Luis Buñuel est vraiment captivant à visionner grâce à la présence d'une mise en scène raffinée, d'une superbe interprétation de son casting et aussi pour sa très belle photographie. A noter, par ailleurs, la présence de quelques passages bien marquants, dont toutes celles où apparaît Jésus-Christ.

 Analyse pertinente pour un road-movie qui nécessite de bonnes connaissances théologiques de la part du spectateur au risque d'être complétement largué. Et même avec un tel bagage, "la Voie Lactée" fait montre d'un symbolisme si équivoque qu'il est difficile d'en livrer une interprétation qui tient la route. L'intrigue est la suivante : deux vagabonds partent pour Saint-Jacques-de-Compostelle motivés, non par la foi, mais par l'appât du gain (si si) ; au cours de leur périple, ils traverseront les époques et feront de drôles de rencontres -dont Jésus himself. A l'image des personnages débattant du dogme catholique tout au long de ce pèlerinage surréaliste, on ne cesse de s'interroger, de chercher ce qu'a bien pu nous signifier Buñuel. Au final, on ne comprend pas grand-chose sans pour autant s'ennuyer tant un étrange charme opère.

 

Luis Bunuel, qui n'a jamais manqué de s'attaquer à l'Eglise, entreprend ici avec son co-scénariste Jean-Claude Carrière de mettre en scène certaines hérésies catholiques à travers ce road-movie improbable où deux mendiants sur la route de Saint jacques de Compostelle vont de rencontres étranges en rencontres étranges. Curé fou, apparition de la Vierge Marie, bref monologue du marquis de Sade, débats sur la nature du Christ, accident de voiture, Bunuel fait de son film un fourre-tout assez inégal même s'il reste cohérent dans son propos, toujours aussi vigoureux et anti-clérical. Le problème est non pas son intelligence et sa virulence mais bien sa façon de filmer dans un formalisme assez classique une suite de scènes parfois savoureuses mais souvent inégales. Reste bien évidemment de sacrés moments dont on ne comprendra pas tout mais qui permettent à un joli casting (François Maistre, Paul Frankeur, Laurent Terzieff, Julien Guiomar, Edith Scob, Delphine Seyrig, Jean Piat) de nous régaler.

Une oeuvre intelligente, légerement provocante mais qui souffre des ses propres qualités : l'humour ne peut pas convenir à tout le monde, les monologues peuvent vites tomber dans l'ennui si l'on décroche des propos tenues et le côté rustique de la mise en scène peut être déplaisante si la légèreté fantastique n'est pas au rendez-vous. A voir si l'on est motivé ET intéréssé par la religion (en tant que critique ou croyant) car les avis de Bunuel sont à écouter et voir.

 On pourrait reprocher à Buñuel d'exagérer certains traits qu'il dénonce, mais le plus décevant dans ce film est le manque d'unité et de cohérence. Ce n'est pas le fait de tourner outrancièrement la religion en ridicule qui pose problème, car cela il le fait très bien, mais c'est qu'on a le sentiment d'être face à un film à sketchs, avec des dialogues empruntés au théâtre absurde, des personnages qui partent à la recherche d'un Godot, et encore on n'est jamais sûr. Le spectateur n'est pas convaincu, puisque les personnages eux-mêmes ne le sont pas.

Pas tout compris au film, mais me suis régalée de cet univers propre à Bunuel.

 

Vraiment d'un ennui profond, illustration du dogme catholique au travers des scènes plus soporifiques les unes que les autres. Du bla-bla religieux et des touches surréalistes habituelles dans le cinéma de Buñuel, laborieux comme résultat.

Encore un film avec mode d'emploi non fourni, comprendre par là que je n'ai rien compris.

 

 

 

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