CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1663 

 

 

n°1663
 
" Mourir d'aimer "

 

 

(1971)-(Fr)(1h59)  -      Drame    

 

Réal. :     André  Cayatte   

 

 

Acteurs:  A.Girardot, B.Pradal, C.Cerval ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un sujet de société de l'époque des années 60/70 qui nous bouleverse signé par le metteur en scène André Cayatte !! "Mourir d'aimer", tout est dit dans le titre, ou l'histoire d'amour entre une professeur de lycée et un jeune n'ayant pas encore la majorité, une relation passionnelle dont les parents de ce dernier vont diaboliser en essayant de les séparer. Cela ira plus loin avec la justice, elle ira en prison, lui sera interné dans un hopital psychiatrique mais l'amour les rassemblant avec l'aide des camarades de classe et les séparer par des épreuves absurdes. Ce long métrage, ça avait marqué ma mère qui a été voir le film au cinéma à sa sortie en 1971, on a acheté depuis le VHS. Parler et débattre était intéressant à cette époque là. L'histoire est porté par les deux acteurs principaux , Annie Girardot et Bruno Pradal bouleversants, qui portent le film sur leurs épaules. Dans les seconds roles, on reconnaitra Jean Bouise ou Marthe Villalonga. Une oeuvre qui remporta un très bon succès au Box-office Français et qui fait réfléchir.

 Une telle affaire ne pouvait qu’intéresser l’ancien avocat devenu cinéaste qu’était André Cayatte. Avec Mourir d’aimer, il choisit d’adapter au cinéma cette affaire symbole de son époque. D’un point de vue formel, le film est d’un grand classicisme qui pourrait parfois faire penser à un téléfilm. Pour ce qui est de l’interprétation, l’ensemble est de bon niveau mais on peut tout de même la trouver assez hétérogène puisque l’on peut estimer que Bruno Pradal adopte un jeu un peu trop exacerbé qui peut frôler parfois le ridicule alors qu’Annie Girardot fait preuve d’une assez grande sobriété qui atteint une grande force et qui prouve une fois de plus son immense talent d’actrice. 

Sobriété extrême de la mise en scène renforçant la crédibilité et la tristesse de l'histoire, pas d'effet de style inutile. Le scénario ne s'éparpille pas et on monte crescendo en pression, la révolte aussi, l'esprit de mai 68 dans l'air en bonus. Annie Girardot au top tient presque a elle seule le film sur ses épaules, le gros point faible viendrait du physique de son amant, avec sa barbe et son mètre 95 il est aussi "mineur" que je suis ornithologue confirmé, n'ayant pas trouvé de photo du vrai gars, impossible de savoir si c'est un raté ou au contraire fidèle a l'histoire. Passé ce défaut il s'agit d'un très bon film dû au scénario sans concessions et à la justesse d'Annie Girardot.

J'ai vu le film hier soir et j'ai été vraiment touché par ce film, pour ne pas dire bouleversé au point d'avoir la "boule" au fond de la gorge. A notre époque de moeurs soi-disant libérées je pense qu'il se passerait exactement la même chose. Quand on voit un gendarme venir arrêter un professeur ayant giflé le fils de celui-ci car il s'était mal conduit. Ou encore un instit' qui se retrouve devant les tribunaux car il a dit "Je coupe tout ce qui dépasse..." à un jeune élève qui montrait son sexe à ses petits camarades. La société a-t-elle évolué dans le bon sens ? Je ne crois pas.

André Cayatte n'aurait pas pu rendre de meilleur hommage à la tragique histoire d'amour qui fut celle de l'affaire Gabrielle Russier, et Annie Girardot n'aurait pas pu faire mieux dans le rôle de cette femme libre, jeune, affirmée, indépendante et amoureuse bien sûr. Elle est tout simplement excellente. Le film prend des allures de drame social, avec cette opposition entre le vent de liberté qui soufflait en 1968, et le rejet violent suscité par cette liaison auprès des proches du jeune homme et de l'établissement où travaille son professeur. Et il y a aussi un peu de longueur dans la deuxième partie, qui semble parfois faire dériver un peu le film. Mais dans l'ensemble, André Cayatte a parfaitement restitué le drame dans tout ce qu'il a de vrai, de juste et de poignant. L'histoire est riche en rebondissements et en émotions. Certainement le rôle le plus marquant d'Annie Girardot, et peut-être le meilleur.

 

Si les comédiens sont parfaits et l'histoire émouvante on peut regretter cependant que Mourir d'aimer n'est pas une mise en scène très inspirée, tout cela manque de passion. L'histoire d'amour s'installe trop rapidement au début du film ne laissant pas le temps de nous faire découvrir les sentiments amoureux naissant entre la professeur et son élève. Un film fort dans son fond mais pas dans sa forme.

Inspiré d'un fait divers qui s'est terminé en tragédie et qui avait défrayé la chronique à l'époque, André Cayatte a réalisé ce film qui lui permettait une fois de plus de dénoncer la Société, puits sans fond de la connerie humaine. La démonstration est appuyée parfois de façon pas suffisamment subtile, de façon quasi-chirurgicale mais en se concentrant trop sur cela le cinéaste oublie quelque chose d'absolument essentiel en route : l'émotion. L'histoire est bouleversante mais le film ne l'est pas à cause de cela. Et la profondeur des personnages donnent l'impression aussi d'être un peu sacrifiée pour la même raison. Tout l'intérêt du film, ou au moins une très très grande partie, tient en fait sur les épaules de sa comédienne principale la très regrettée Annie Girardot qui insuffle sa force de séduction et son grand talent à son personnage. C'est surtout grâce à elle que le film mérite d'être vu.

L'acteur principal Bruno Pradal, est un colosse barbu de 21 ans au caractère bien trempé. Il est censé incarner un mineur de 17 ans à protéger. On voit le parti prix du réalisateur. Aujourd'hui, le couple ne ferait pas tache. Le scénario est très dense, mais pauvre en sentiments. Belle plongée sociologique quand même dans une France qui n'existe plus.

 

Inspiré d'un fait authentique qui avait ému la France pompidolienne, ce film très pessimiste d'Andrè Cayatte, qui connut un gros succès à l'époque, retrace l'histoire de Gabrielle Russier, ce jeune professeur qui entretint des relations amoureuses avec un de ses élèves et qui, accablée par les réactions moralisatrices et répressives de son entourage, finira par se suicider! En humaniste convaincu, Cayatte signe une oeuvre mineure et bien en deçà de ses précédentes réalisations! L'histoire traite suffisamment le dossier "Gabrielle Russier" et le fait dans une forme clairement démodé aujourd'hui où l'on aime à l'inverse les non dits, les mises en abyme et les sujets non traités! 

Malgré son sujet le film n'est pas des plus passionnant: la fin est connue à l'avance, la réalisation assez plate, les acteurs honnêtes sans plus pour un scénario très centré sur les 2 héros. Plutôt la photographie partielle d'une époque.

Une bouse mélodramatique post soixante-huitarde, dans la lignée des âneries anti justice de Cayatte, au niveau zéro sur le plan cinématographique comme souvent chez ce Don Quichotte courant après un idéal conventionnel (et collectiviste ?). Actuellement, l'héroïne de l'histoire serait considérée comme une immonde pédophile et lapidée par ceux qui la défendaient alors au nom de "l'amour" et si c’était un homme avec une jeune fille, ils réclameraient sa tête !

 

 

 

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