CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1646 

 

 

n°1646
 
" L'amour violé "

 

 

(1977)-(Fr)(1h55)  -      Drame    

 

Réal. :     Yannick  Bellon   

 

 

Acteurs:  N.Neil, A.Fourès, M.Simmonet. ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L’Amour violé est un film peu connu mais pourtant une très belle surprise sur le thème du viol. Le titre ne fait donc pas mystère de son sujet. Le film séduit d’abord par son approche. Simple, sans surenchère, le film évite aussi la caricature et donne beaucoup de relief à ses personnages. Se suivant avec plaisir, L’Amour violé s’appuie certes sur son sujet fort, mais il ne s’en sert pas comme d’un prétexte pour ne pas se forcer ensuite dans le traitement. Au contraire, c’est vraiment subtil, délicat, et ça révèle beaucoup de chose aussi sur la société, du temps d’abord, mais sans aucun doute aussi, d’aujourd’hui parfois. En plus le film ne se contente pas d’une approche réaliste. Il sait conserver de la poésie, voire un certain onirisme. C’est lié bien sûr à des décors attrayants de montagne, qui, pas toujours mis en valeur par une photographie un peu grisâtre restent agréables. C’est lié aussi à une étrange bande son, avec une chanson qui saura surprendre, et à la mise en scène délicate, simple et toujours juste de la réalisatrice, qui échappe avec bonheur à l’écueil quasi-documentaire que je craignais. 

 Les acteurs sont bons, avec quelques débutants prestigieux (Pierre Arditi, Daniel Auteuil), et des premiers rôles moins connus mais très solides, et spécialement Nathalie Nell, qui surprend vraiment agréablement. Elle joue avec beaucoup de finesse, de sobriété, et elle apporte en fait pratiquement tout le crédit du film. Une contre-performance de sa part aurait vraiment ruiné toute la force du film, et c’était un excellent choix. Je ne peux que louer son interprétation, entourée d’un casting qui reste bon, mais ne présente pas autant d’intérêt qu’elle. Clairement L’Amour violé est un très beau film que je recommande vivement. Sur le thème du viol, il évite les écueils de la caricature, de la facilité, et parvient à la fois à appréhender toute la force sociale du drame, en conservant un sens artistique et une vraie patte esthétique en évitant le risque documentaire et didactique.

Ce film est plus qu’un film, c’est un ‘’Credo’’. Il n’y à rien de mieux pour faire comprendre aux français de tous âges ce que peut-être un viol et c’est volontairement que Yannick Bellon à conçu de manière forte la façon dont il est exécuté. Bravo ! Tout le reste en découle et tout ce qui est entendu à été dit, ressenti et pensé par des êtres humains. Même les propos les plus injustes, les plus stupides, les plus égoïstes ont été tenu. C’est le mérite du film que de les restituer dans un contexte qui leur est consacré. Les acteurs qui ont participé à cet acte de bravoure qu’est ‘’l’amour violé’’ peuvent en être fier et je suis certain qu’ils le sont.

 Le film n’a pas vieilli du tout. Comment le pourrait-il puisque l’essentiel demeure ? Les opinions masculines populaires de dédramatisation sont toujours majoritaires. Question cinéma, c’est aussi une belle réussite avec une équipe de tournage unie et très bien dirigée. La mise en scène est sans défauts avec des moments de grâce essentiellement dus à des gros plans sur Nathalie Neil. Tourné en 1978, il restitue en plus parfaitement cette époque. C’est une nécessité pour les hommes de voir ‘’l’amour violé’’, chaque année 700.000 nouveaux lycéens arrivent en terminale. C’est une aberration que d’avoir ce film dans notre patrimoine et de ne pas tout faire pour qu’ils puissent le voir, y réfléchir et en discuter avec un de leurs professeurs. Curieusement il n'a été vu qu'en France dans les salles de cinéma, aucun pays étranger n’a pris le risque de le montrer.

 

Surtout connu pour être le premier film (du moins en France) à aborder de manière frontale la question du viol et ses conséquences, « L'Amour violé » a aujourd'hui un peu vieilli, notamment à cause d'un aspect assez didactique et légèrement « gros sabots ». Reste que le sujet se suffit à lui-même pour ne pas laisser insensible, l'œuvre restant toujours crédible dans sa manière de poser les enjeux et de se faire le reflet d'une époque où la « honte » était plus souvent du côté des victimes que des bourreaux (sentiment qui n'a hélas pas encore totalement disparu). La démonstration est parfois légèrement caricaturale (mais l'est-elle tant que ça?), mais grâce à l'interprétation touchante de Nathalie Nell et quelques jolis personnages secondaires, on suit jusqu'au bout ce qui reste un film digne d'intérêt et malheureusement toujours d'actualité.

Drame social plutôt réaliste qui, parmi d'autres, contribua a faire bouger les mentalités de la France des années 70. Il serait difficile de faire le même film aujourd'hui, le médecin serait obligé de faire un signalement par exemple, et la position insistante du compagnon et surtout de la Mère face au crime, ne tiendrait pas debout. Un bon film malgré tout, porté par les magnifiques yeux de Nathalie Nell.

Luis Mariano chantait "l'amour est un bouquet de violette", et cette fleur évoque la douceur, les violettes de Parme, la couleur parme d'un ton pastel réconfortant...Nicole est infirmière à Grenoble, la ville de Stendhal, près de la grande Chartreuse qui inspira à l'écrivain "la chartreuse de Parme". Et Nicole aime porter des habits violets , d'un violet plus foncé que le parme d'une nuance claire....Mais le romantisme de la ville est rompu par la violence , et Nicole traumatisée ne portera à nouveau des habits de couleur violette qu'après avoir assumé ce qu'elle a vécu... Le mot violet en français,  évoque (car souvent prononcé improprement  violé)paradoxalement l'amour et la violence !

 

35 ans que ce film est sorti. Dire que ce film a mal vieilli serait un doux euphémisme. La 1ère parti du film est, il faut l'avouer, assez plaisante et plutôt convaincante. Arrive alors la fameuse scène du viol, ignoble et extrêmement malsaine, qui sur le plan de la réalisation cinématographique est totalement réussite. Pour moi le film s'arrête quasiment après cette scène (soit après une quarantaine de minutes...). Pour ainsi dire, je n'ai pas forcément compris les différents choix de Yannick Bellon : on ressent à peine l'émotion de la femme violée tout au long du film (quelques rigolades et moments de légèreté sont même par moment déplacés), des scènes attendues et pourtant bâclées (la révélation du viol au compagnon notamment, expédiée en 1 minute 30 !), des pseudo-débats politiques sans queue ni tête et des acteurs qui surjouent et récitent leur texte gentiment mais sans relief. Puis sur la fin, le fait de quasiment faire passer la victime du viol pour LA coupable qui serait trop fière de retirer sa plainte (mais oui après tout elle a du prendre du plaisir !!) m'a totalement espanté. Je sais pas si Y.Bellon s'est imaginé la situation mais la minimisation du viol à ce moment-là du film m'a passablement énervé ! Côté acteur (-trice), il faut saluer la prestance et la performance de Nathalie Nell. Pierre Arditi et Daniel Auteuil ont quant à eux de trop petits rôles pour laisser présager la carrière qui sera la leur dans les années qui suivirent ce film. Honnêtement je m'attendais à sortir de la salle complètement retourné et choqué, mais ce n'en fut rien. Et ce ne sont pas les 20 dernières minutes interminables et totalement inutiles qui auront changées la donne.

 

 

 

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