CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1638 

 

 

n°1638
 
"Raccrochez, c'est une erreur"

 

 

(1948)-(Am)(1h29)  -      Thriller, Drame  

 

Réal. :     Anatole  Litvak   

 

 

Acteurs:  B.Lancaster, B.Stanwyck, E.Begley ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

"Raccrochez c'est une erreur" est un classique du film noir. Riche héritière, mal mariée, Leona Stevenson intercepte une conversation téléphonique annonçant la commission d'un crime. Elle réalise lentement qu'elle pourrait en être la victime. Son intrigue n'est pas sans analogie avec "Fenêtre sur cour" : son héroïne est à la fois omnisciente (toutes les informations passent par elle) et impuissante (Barbara Stanwyck comme Grace Kelly est clouée chez elle). Il est construit sur une accumulation de flash-back. Il progresse vers un dénouement inéluctable dont la noirceur est révélatrice d'une époque du cinéma, révolue depuis longtemps.

Un très bon thriller très bien réalisé par l'impersonnel mais bon artisan qu'est Anatole Litvak. Burt Lanscaster est excellent mais la Palme revient sans conteste à Barbara Stanwyck, qui prouve une nouvelle fois qu'elle est une des plus grandes actrices que le cinéma n'est jamais connu. Le rythme est impeccable et l'histoire réserve son lot de suspense et de frisson. Un petit bijou du film noir.

Noir c’est noir : tous les protagonistes sont pris dans la nasse de leurs désirs aveugles ou de leurs faiblesses. Ici, comme dans toutes les tragédies classiques, chacun se construit sa propre prison. Sans concession, le récit est d’un fatalisme absolu et la narration est redoutablement étouffante (un huis clos dans une chambre diffractée par de nombreux flashbacks comme une toile d’araignée qui piège l’héroïne). Tous les ingrédients d’un bon film noir sont réunis, même si on regrettera les ficelles parfois trop grosses du scénario (les confessions en cascades, les coïncidences qui tombent bien). Heureusement, la mise en scène alerte et le casting royal savent nous les faire oublier.

"Raccrochez c'est une erreur" a été tourné par Litvak, qui s'est inspiré d'une pièce radiophonique créée par Lucille Fletcher, qui d'ailleurs en fit elle même l'adaption en vue de la conception de ce film. Le scénario est riche en suspense et le film prend parfois des allures de métrage hitchcockien. De plus, une idée il y a une idée fabuleuse dans ce film: relater le passé de l'héroïne à l'aide de flash-back relativement ingénieux et chaque fois un détail vient s'ajouter soit pour éclairer la lanterne du spectateur ou pour compliquer un peu plus les évènements. Comme dans tous les films de ce genre on assiste à un dénouement froid, sec voire cruel qui met un point final à cette sorte de descente aux enfers. "Raccrochez, c'est une erreur" est sans conteste un grand film noir des annèes 40, sublimé par un duo composé de Burt Lancaster et de Barbara Stanwyck, époustoufflante dans son rôle de victime qui se révèle progressivement être quelqu'un d'égoïste et monstrueux.

Adapté d'une pièce radiophonique d'une vingtaine de minutes, Sorry Wrong Number est un film particulièrement angoissant dans lequel une riche femme invalide assez antipathique et seule chez elle surprend une conversation téléphonique à la suite d'une erreur de l'opérateur alors qu'elle tente de joindre en vain son mari. Elle comprend de cette conversation qu'une femme va se faire assassinée le soir même. S'ensuit une tension très vive lorsque cette femme tente de tout faire pour éviter ce meurtre alors que son seul moyen de contact avec le monde extérieur est son téléphone. Un suspense très efficace mettent les nerfs du spectateurs à rude épreuve en crescendo et un sentiment oppressant de claustrophobie pour un film se déroulant principalement en huis-clos, à l'exception des scènes de flashback.

 

Un thriller finalement assez simple mais très bien fait, très bien écrit qui nous montre petit à petit les rouages du crime, qui nous dévoile légèrement le mystère, sans trop en dire mais en nous laissant sur notre faim, pris par notre impatience. La tension est là de bout en bout et on ne peut s'empêcher de rester captivé à l'histoire et au dénouement final. A côté de cela, il y a malgré tout des faiblesses et c'est parfois assez criard, donc un peu énervant !!

Ça part bien mais les incessants retours en arrière sont assez fastidieux. On veut tout nous expliquer. Il faut que l'on comprenne chaque détail, mais cela nuit à l'action. L'intrigue était pourtant bonne, digne d'un Hitchcock. Madame Stevenson apprend tellement de choses sur son mari.......qu'elle ne savait pas..... Suspense..... Le film est pas mal quand même.

La mise en scène est admirable et les comédiens de premier ordre.Pourtant, je ne me suis pas senti concerné par le scénario très convenu avec une fin sans surprise conforme à une œuvre de qualité et par la forme qui complique l'histoire à plaisir avec des flashbacks, parfois même au deuxième degré.Un chef d'oeuvre absolu au cinéma, c'est quand la forme et le fond s'imbriquent parfaitement et ne dépendent pas de la mode.Personne ne referait ce film de cette manière car l'histoire demande une attention qui ne va plus avec les zappings actuels que pourtant je déteste mais là trop c'est trop. Un bisou à sa voisine et le fil est perdu.Par ailleurs le personnage de Burt lancaster ne me convient pas,je le trouve incohérent beaucoup plus que Barbara stanwyck dont la maladie mentale peut s'admettre.Il est tantôt parfait,lucide et volontaire et tantôt médiocre,stupide et lâche mais trop de chaque coté...Cela n'existe pas dans le monde réel et on n'est pas dans le fantastique du docteur Jekkyl and Mister Hyde. C'est en tout cas un film à voir plus encore que Citizen ken pour son rythme,sa noirceur et comprendre le public de l'époque qui lui fit un triomphe.

 

La reprise de la semaine est une curiosité qui permet à la grande Barbara Stanwyck de faire un grand numéro de femme handicapée coincée dans son lit et menacée par un meurtrier. Le problème, c'est que ce genre de films, c'est plus du théâtre filmé que du cinéma.

 

 

 

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