CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1625 

 

 

n°1625
 
" Le fruit défendu "

 

 

(1952)-(Fr)(1h40)  -      Drame   

 

Réal. :     Henri  Verneuil   

 

 

Acteurs:  Fernandel, F.Arnoul, J.Castelot, Sylvie ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Fernandel dans un rôle mélodramatique, on pouvait s'attendre au pire, mais finalement ce n'est pas mal du tout, même si ça aurait pu être bien mieux. Fernandel joue juste sans trop cabotiner (c'est presque un exploit) mais la véritable vedette du film est Françoise Arrnoul sans doute dans son meilleur rôle. On remarquera aussi la très bonne prestation de Claude Nollier dans un rôle ingrat. Sur le fond c'est assez bien vu en tant que critique de la bourgeoisie de province. Le déroulement dramatique est bien maîtrisé, le film a le mérite de ne pas sombrer dans le mélodrame et le rôle de Françoise Arnoul est intelligent. On peut néanmoins regretter quelques faiblesses comme le personnage de Boquet, très mal exploité, l'explication de fin entre la belle-mère et Armande qui s'envoient de vraies vannes mais sans être dans le ton et surtout cette conclusion à la Pagnol qui ne convaincra que les naïfs.

 Le docteur Charles Pellegrin est un curieux personnage dont on a peine à penser qu’il puisse réellement exister derrière la composition qu’en donne le grand Fernandel dont on sait que parvenu au fait de sa gloire il ne recevait de directive de personne . On peut imaginer qu’Henry Verneuil devant son début de notoriété à son acteur principal n’allait pas le contrarier. Cela n’empêche pas le film de fonctionner malgré tout , Fernandel étant particulièrement touchant face à cette toute jeune aventurière qui n’a vraiment pas froid aux yeux n’hésitant pas à venir tarauder la sexualité endormie du docteur jusque sous son toit. Le film un peu avant-gardiste de par son propos basé sur la frustration sexuelle au sein d’un couple reste très classique dans sa forme. Il faut noter au passage la performance tout en nuance de la grande Sylvie en mère compréhensive du docteur qui comprend dès le premier coup d’œil tout de ce qui va arriver à son fils .

Henri Verneuil restera parmi les cinéastes français qui ont totalisé le plus grand nombre d'entrées! Des genres populaires comme la comédie et le polar lui ont permis de mettre en avant son talent de conteur et l'efficacitè de sa mise en scène, mais le secret de son succès tient à son aptitude à diriger les stars, françaises aussi bien qu'internationales! Parmi ses propres oeuvres, il faut citer "Le fruit défendu", un adaptation intelligente du roman de Simenon où il a offert un excellent contre-emploi à Fernandel! Au cours d'un voyage, ce dernier va s'amouracher d'une entraîneuse incarnée par la sensuelle Françoise Arnoul, plus ou moins perverse, qui tente de séduire ce docteur quinquagénaire honorable (ce bon Fernandel qui n’en demandait pas tant) en se déshabillant (on n'oubliera pas de sitôt la scène où l'on voit son sein nu). Cette histoire d'une passion adultère est au final une très bonne surprise et une réussite de plus à mettre sur le compte de Verneuil...

 

Henri Verneuil doit beaucoup à Fernandel qui lui a mis le pied à l’étrier en 1951 avec « La table aux crevés » adaptée de Marcel Aymé. Le film ayant remporté un vif succès, le duo ainsi constitué qui collaborera sur huit films peut repartir en quête d’une nouvelle adaptation littéraire. C’est cette fois-ci Simenon et « Lettre à mon juge » qui ont les faveurs de Verneuil qui rédige lui-même le scénario. A priori on imagine mal la figure chevaline de l’acteur marseillais coller avec l’univers du romancier belge dont les intrigues ont rarement eu pour cadre le Sud de la Seine. Il est vrai que Fernandel immense star à l’époque qui vient tout juste de finir le tournage du «Petit monde de Don Camillo » s’emmêle un peu les pinceaux avec ce rôle d’un médecin de la ville d’Arles dont les sens sont tourneboulés par une Françoise Arnoul sexy en diable. Convaincant à certains moments en rajoutant même parfois dans le raffinement, Fernandel semble oublier à d’autres son personnage pour retomber dans les rodomontades de Don Camillo dont il vient tout juste de quitter la défroque, sortant à peine du tournage sous la houlette de Julien Duvivier. 

Rien d'extraordinaire dans le scénario ni dans la réalisation,mais malgré tout on passe un bon moment devant ce film.A condition d'aimer le calme,les films en noirs et blancs et d'aimer les histoires simples évidemment. Le casting est intéressant avec un Fernandel plus que convaincant dans ce film.Françoise Arnoul (Martine) est également très convaincante se montrant à la fois séductrice,gentille et maligne. Un bon film pour l'époque.

Une histoire intéressante et édifiante : celle d'un médecin, coincé dans sa vie de province entre une mère et une femme aimantes mais possessives, qui succombe aux charmes d'un petit moineau sans cervelle. Il l'installe à demeure pour mieux en jouir (sic). La réalisation est intéressante, Verneuil met en scène l'histoire par le truchement de flashs-backs et d'une dramatisation croissante, car il s'agit d'une tragédie familiale où le scandale pointe son nez petit à petit. Mais le gros point faible du film est Fernandel . Il n'est pas vraiment convaincant dans un rôle d'homme malheureux qui ne colle pas avec ses mimiques de café-théâtre... quoiqu'il soit effectivement plus sobre que dans ses autres rôles de l'époque où il cabotinait à souhait. Quand aux autres personnages, n'existant pas vraiment en dehors du héros, ils font plutôt des apparitions mais elles sont justes : en premier lieu Françoise Arnoul en incarnation du fruit défendu, Claude Nollier en femme légitime. Petite anecdote, si vous avez vu Manon des Sources de Pagnol qui date de la même année (1952) vous reconnaîtrez un grand nombre d'acteurs qui ont joué dans ces deux films : Jacques Castelot, Raymond Pellegrin, René Génin et bien d'autres seconds et troisièmes rôles.

Pour sa deuxième réalisation, Henri Verneuil s’adjuge à nouveau les services de Fernandel (l’association avait plutôt bien fonctionné dans « La Table aux Crevés », alors pourquoi s’emmerder? Pourquoi changer d’équipe? ». Sauf que cette fois-ci, l’ami marseillais joue un rôle inhabituel. Celui d’un médecin de campagne qui à son retour de Marseille croise la route d’une pépète d’une vingtaine d’années et s’éprend d’elle. Cet homme est de ceux qui se démarquent par leur faiblesse, leur lâcheté, leur soumission (à leur mère ou à la femme qui leur sert d’épouse). Pris à contre emploi dans ce « Fruit Défendu », Fernandel décontenance le public car celui-ci n’est pas habitué à le voir dans la peau d’une victime, d’un homme dont la vie est contrôlée, dont la vie lui échappe et qui n’a comme échappatoire que de mener une relation extra conjugale. Après une première réalisation inaboutie, que ce soit sur le plan technique ou sur le plan scénaristique, Henri Verneuil, grâce au « Fruit Défendu » fait poindre un peu plus sérieusement sa capacité, celle de raconter des histoires et de tirer le meilleur de ses acteurs.

Que dire de plus que ce qui a deja été dit ? Rien si ce n'est que ce film était un des seuls de Verneuil que je n'avais pas vus. C'est fait, et c'est assez bon, Fernandel est très convaincant en docteur, Sylvie est excellente (Madame Cristina, don camillo). Intéressant de voir Fernandel dans un rôle inhabituel. Il y a un très bon reportage sur I.N.A. ou le réalisateur explique la manière qu'il emploie pour calmer le "jeu d'acteur" de l'homme a la tete de cheval... Un assez bon film.

 

Adultère et passion tardive contre vie rangée sans amour. Fernandel à contre emploi en fait trop et Françoise Arnoul a joué mieux. Final pas terrible façon Pagnol "Femme du Boulanger" !

 

 

 

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