CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1618 

 

 

n°1618
 
" La cinquième victime "

 

 

(1956)-(Am)(1h40)  -      Drame, Thriller 

 

Réal. :     Fritz Lang   

 

 

Acteurs:  G.Sanders, D.Andrews, R.Fleming ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Film policier certes mais surtout radioscopie d'un milieu journalistique d'une extrême précision et surtout d'une extrême acidité. Bien que le film s'ouvre sur un meurtre, l'intrigue policière ne passionne guère F. Lang qui se focalise ensuite sur la vie au sein d'une rédaction multi-supports (télex, journaux et télé). Engagée dans une guerre de succession, le groupe de média est donc en proie à une guerre interne entre 3 rédacteurs en chef qui usent de différents stratagèmes pour parvenir à leur fin (influence, travail rigoureux ou manipulation). Au milieu de ça, on a un journaliste qui se dresse face au tueur, se servant de sa petite amie comme appât. Les acteurs sont au top, la mise en scène est très épurée sans pour autant renoncée à être particulièrement signifiante voire parfois virtuose, le scénario est bien mené. 

L'un des films préférés de son auteur et on le comprend. Si on pourra toujours lui préférer « Métropolis » ou « L'Invraisemblable vérité », pour ne citer qu'eux, « La Cinquième victime » n'en est pas moins une oeuvre passionnante, l'une des rares à se montrer aussi cynique vis-à-vis du journalisme.. Le réalisateur de « M le Maudit » ne fait pas les choses à moitié en nous offrant un film aussi brillant qu'intelligent, d'autant qu'elle a beau présenter nombre de protagonistes, elle garde toujours une grande fluidité, sans doute justement parce que chacun a sa place et sa cohérence dans ce récit assez sombre pourtant non dénué d'humour... Et quand en plus de cela Lang réunit un casting proprement éblouissant (Dana Andrews, Rhonda Fleming, Thomas Mitchell, Vincent Price, George Sanders et Ida Lupino : qui dit mieux?), difficile d'avoir une quelconque réserve, si ce n'est que l'on pouvait peut-être s'attendre à quelque chose d'encore plus éblouissant et audacieux... Qu'importe, « La Cinquième victime » n'en est pas moins remarquable, faisant honneur à son statut de classique du film noir.

 

Certainement pas l'un des meilleurs films de Lang, et de loin ! Ce n'est pas non plus un réel film noir. La photo est terne, les décors quelconques, on hésite entre thriller et comédie... Dana Andrews a l'air de s'ennuyer. Heureusement, il y a Ida Lupino et George Sanders qui sauvent le film. Un Lang mineur donc, mais qui reste un Lang donc non dénué d'intérêt.

Avant dernier film amèricain de Fritz Lang qui, sous la pression du maccarthisme, retourna en Allemagne, qu'il avait quittèe à l'èpoque du nazisme! Remarquablement bien construit, "Beyond a Reasonable Doubt" nous permet de mieux saisir les ressorts du comportement humain (on boucle par exemple un pauvre concierge pour calmer l'opinion public). Quand Lang terrorise la ville avec un tueur en sèrie, cela donne un excellent policier social de la RKO Pictures! Le film s'inspire d'une authentique affaire criminelle, celui de l'assassin au rouge à lèvres! Le visage impassible de Dana Andrews fait toujours merveille à l'ècran tandis que Vincent Price s'offre de nouveau un petit jeu bien à lui! Le journal, lui, tourne bien avec Ida Lupino, Joan Fontaine, George Sanders, le visage sympathique de Thomas Mitchell et les belles jambes de Sally Forrest! La chasse au criminel est donc grande ouverte et il n'y a pas de place pour les grands sentiments avec une presse toujours sur le qui-vive! C'est la règle du jeu pour avoir un scoop...

Sur le moment j'ai été quelque peu déçu car j'en attendais beaucoup au vu du pitch de départ. Finalement c'est moins fulgurant/flamboyant que je ne l'aurais pensé. Il y a beaucoup de dialogues qui sondent surtout les personnalités des personnages. L'enquête sur la recherche du tueur est presque reléguée au second plan et son dénouement est plutôt rapide. Cela dit il y a beaucoup de séquences très intéressantes, et la mise en scène autour du tueur est très bien faite.

"While the city sleeps" est un film plutôt surprenant venant de Fritz Lang en ce que l'histoire policière prend moins d'importance que la lutte pour le pouvoir journalistique. Cette volonté de jouer sur les deux tableaux, de passer de l'un à l'autre sans qu'ils soient solidement liés (l'affaire du tueur est seulement l'actualité principale du journal) donne au film un rythme particulier, presque décousu et n'est pas loin de le déséquilibrer sur un plan structurel. Ce qui élève le film, c'est clairement sa mise en scène, nerveuse quand elle prend pour objet principal le psychopathe et sophistiquée dans sa représentation du lieu de travail (le journal), vu comme une prison où chacun surveille et est surveillé. Mais Lang capte bien la perversité de ce milieu en montrant que l’accession au pouvoir se joue moins dans les bureaux qu’en coulisses (la dimension sentimentale du film). « While the city sleeps », œuvre mineure dans la filmographie de Lang, est globalement prenant car il parvient à alterner séquence tendues à d’autres plus légères, voire charmantes.

"While the City Sleeps" débute par un assassinat façon thriller, toutefois l'intrigue policière passe rapidement au second plan. Le vrai sujet du film est la face cachée du journalisme, puisque l'on y verra une compétition entre plusieurs membres haut placé d'un empire médiatique, se battant pour un scoop qui assurera au vainqueur un poste clé. Un thème original à l'époque, et traité avec pas mal de cynisme (entre coups bas, séductions, sensationnalisme, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre !). Cependant, le fait de laisser l'enquête au second plan ralentit le rythme. Par ailleurs, la mise en scène est professionnelle mais sans grand génie (difficile à croire que c'est Fritz Lang derrière la caméra !), et les acteurs sont globalement convaincants.

Fritz Lang réalise un thriller passionnant qui nous immerge au coeur de la presse écrite où plusieurs journalistes se livrent une bataille sans relâche afin de découvrir qui se cache derrière le fameux "tueur au rouge à lèvres". Le gagnant se verra alors proposé un poste d'éditorialiste au sein du journal pour lequel il travaille. Fritz Lang a eu la brillante idée de pimenter son intrigue par quelques touches répétitives d'humour, parfois corrosif, tout en dépeignant de façon réaliste (et abrupte) l'univers des médias. La Cinquième victime (1956) multiplie les protagonistes (soyez attentif sous peine de vous y perdre rapidement), la mise en scène nous offre de belles séquences dont la chasse à l'homme en pleine ville et qui se termine dans le métro. George Sanders, Dana Andrews & Rhonda Fleming se partagent les rôles principaux avec beaucoup d'aisance, on regrettera simplement que le tueur n'est pas eu une plus grande place au coeur de ce polar journalistique.

 

Sous pretexte d'une vague enquête sur un sérial killer Lang montre la compétition entre les responsables d'une multinationale de l'information aux méthodes opposées. Bon on voit bien qu'on n'a pas affaire à un manchot derrière la caméra néanmoins ça reste assez décevant. Quelques passages clés sont manqués et le film a un mordant digne d'un chiwawa.

Un film qui vaut surtout pour sa brillante interprétation. George Sanders, Dana Andrews, Rhonda Fleming s'en donne à cœur joie sous la direction du maître Lang. A ce petit jeu, les femmes dominent les débats. Toutefois, le scénario, parfois trop compliqué, parfois usant les ficelles d'un genre cent fois revisité, peine à captiver l'attention.

 

 

 

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