CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1587 

 

 

n°1587
 
" Les Cheyennes "

 

 

(1964)-(Am)(2h45)  -       Western   

 

Réal. :     John Ford   

 

 

Acteurs:  R.Widmark, K.Malden, J.Stewart ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(reprise 2003)

L'un des plus beaux westerns de John Ford, une ample méditation erratique où les couleurs s'étalent sur les ocres et les neiges pour dire l'humiliation des Indiens.

Beau comme un poème violent composé en lettres de sang, de l'Oklahoma au Dakota.

Un regard superbe sur la souffrance du peuple indien et Monument Valley. Un grand film de vieillesse, inégal mais passionnant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Au fil de sa filmographie, Ford a changé sa façon de voir les Indiens à travers ses œuvres et leur réserve ici une place plus digne. Le portait n'est plus aussi manichéen que lors des débuts du réalisateur, il y a des bons et des mauvais dans chaque camp mais ce sont les états-uniens qui sont le plus critiqués. Nous passons régulièrement d'une vision à une autre en découvrant les pensées de chaque groupe ainsi que les répercussions sur les zones urbaines avec une instrumentalisation de la presse à des fins politiques. Les personnages ne sont pas les plus mémorables qu'ont ai vu chez le cinéaste (à l'exception de Wyatt Earp génialement interprété par James Stewart lors d'une apparition étrange mais très amusante) mais ce sont leurs mentalités qui sont au cœur de l'histoire et les rendent intéressants par une réflexion appropriée sur la nature humaine. Alignant les séquences fortes (le massacre de Fort Robinson) embellies par le Panavision, John Ford signe pour son dernier western un film ambitieux et d'une maîtrise absolue.

Avec "Cheyenne Autumn", John Ford signait l'un de ses derniers films, qui revêt d'ailleurs une allure testamentaire évidente. Formellement, le sens du cadrage du cinéaste atteint une majesté saisissante dans ses sublimes plans larges qui inscrivent les personnages dans les décors avec une aisance confondante. Ce choix très prononcé du plan d'ensemble souligne la volonté du réalisateur de prendre du recul face aux événements décrits, avec ce parti pris d'une certaine neutralité: le film n'est pas réellement pro-indien, il retrace simplement les souffrances infligées aux Cheyennes, leur traque par l'armée, sans omettre leurs zones d'ombre, notamment à travers certaines divisions internes. Cette distance accentue l'habituelle pudeur de Ford, particulièrement présente dans l'histoire d'amour, très secondaire mais néanmoins filmée avec une vraie attention, entre Richard Widmark et Carroll Baker. 

L'aspect testamentaire se retrouve dans la partie scénaristique centrée sur James Stewart. Celui-ci, cabotinant avec jubilation, y interprète un Wyatt Earp vieillissant et presque clownesque, très loin du shérif pur et courageux incarné par Henry Fonda dix-huit ans plus tôt dans "La Poursuite infernale" du même Ford. Une manière pour celui-ci de tourner en dérision les idéaux naïfs que pouvaient porter Earp dans ce film et d'affirmer que la relative liberté des Indiens ne peut s'obtenir que par une ruse et un sens du compromis symbolisés par le personnage d'Edward G. Robinson. Voilà donc une oeuvre déroutante, car quelque peu dispersée dans son rythme et son scénario, mais globalement passionnante par sa hauteur de vue historique et son ampleur visuelle.

Après avoir montré des Indiens sanguinaires dans la plupart de ses westerns, J. Ford rend justice à ce peuple martyr dans une ode crépusculaire, sombre et mélancolique, aussi belle que tragique. Relatant le parcours d'une tribu Cheyenne partie rejoindre la terre de ses ancêtres, cette colonne en souffrance sera poursuivie par un capitaine acquis à leur cause mais contraint par son devoir de soldat de les ramener et ils aussi devront se méfier de la soif de sang qui sévit dans la nouvelle génération. Acteurs au top, scénario au poil, mise en scène inspirée, musique sublime bref, J. Ford déploie tout son talent et utilise tous les moyens qu'Hollywood peut offrir pour relater ce calvaire d'un peuple mourant mais fier. Une singulière réussite, un chant du cygne déchirant et un chef d'oeuvre intemporel brassant de multiples thèmes. 

 

Un Western du point de vue Indien, un film mené d'une main de maître mais très inégal. Sur grand écran ça reste un très beau spectacle.

John Ford rend un bel hommage aux Indiens à travers ce western lyrique et puissant même si parfois le mea culpa semble parfois un peu forcé ; après une 1ère heure somptueuse on peut regretter le passage à Dodge City qui avec son ton léger semble peu approprié par rapport à l'ambiance dramatique du reste du film par contre on peut y apprécier James Stewart en Wyatt Earp ; cette partie du film n'est pas mauvaise mais elle semble totalement en désaccord avec le reste de l'histoire. Un très beau film auquel il manque juste le petit truc pour en faire un véritable chef-d'oeuvre.

Son adieu au western, qui allait être aussi bientôt son adieu à la vie, John Ford allait l'accomplir avec la mise en images de cette longue marche des Cheyennes, en 1878, qui quittèrent leurs rèserves de l'Oklahoma pour regagner la terre de leurs ancêtres, dans la règion de Yellowstone! Ford avait aussi dècidè que "Les Cheyennes" s'exprimeraient dans leur propre langue, pour mieux mettre en èvidence ce qu'avaient ètè leurs difficultès de communication! Le cinèaste ne rèussit pas à imposer que le rôle des chefs indiens soit confiè à des...Indiens! Sal Mineo et Ricardo Montalban durent encore se peinturlurer! Dommage! Sur le plan pictural, le film est magnifique parce qu'il a ètè tournè dans des espaces gèographiques qui sont tour à tour dèsertiques, glaciaires ou montagneux! Un hommage mais sans flamme poètique pour ce testament d'un immense rèalisateur!

Un bon western mais assez inégal. Que vient faire James Stewart dans un rôle comique alors que le film s'apparente plus à la tragédie d'un peuple ? On est hors sujet lors de ses scènes. On retiendra surtout le visuel du film (qui ressemble à la prisionnière du désert) absolument MAGNIFIQUE. Ford filme le désert comme personne, même si l'on aime pas le film on peut se laisser entraîner juste par sa manière de filmer le désert. Le film prend parti pur les indiens, ce qui est assez rare dans le genre et offre une certaine fraîcheur, la mise en scène est inspiré mais ce n'est pas un grand western de par son ryhtme, et ba il lui manque quelque chose pour tutoyer la perfection. Cela dit il reste divertissant et agréable.

 

Le film contient plusieurs défauts, à commencer par sa longueur, un manque d'ambition de mise en scène comparé à ce qu'avait déjà fait John Ford, des maladresses ( le surjeu de la femme espagnole, et des guerriers Indiens n'arrivant pas à allumer des broussailles alors que la steppe brûle derrière eux ), les horribles plans de discussion avec plans en projection derrière faits en post-prod ... La lumière est moyenne, les paysages n'ont plus la splendeur faute à un cadre travaillé, bref, les Cheyennes a beau être le dernier western de Ford, il n'aura jamais l'aura des films précédents du cinéaste. Et une dernière chose : à quoi servent toutes les séquences du saloon avec Stewart ? à quoi ? franchement ? c'est drôle, et ensuite ? ça aide l'histoire ? non. Et c'est en partie ça qui a plombé le film au niveau narratif, sûrement encore une séquence imposée par les studios, preuve du déclin commençant du système.

Hommage (tardif) de John Ford aux Indiens. Certains le verront comme un film épique sur la souffrance des Indiens et sur la vilenie des Américains colons. Pour ma part, j’ai revu ce film 45 ans après la première fois… et je m’y suis ennuyé à me faire scalper ! Ce film est démodé, poussiéreux, ringard ! 

 

 

 

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