CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1586 

 

 

n°1586
 
" Transit "

 

 

(2018)-(All,Fr)(1h41)  -      Drame    

 

Réal. :     Christian  Petzold   

 

 

Acteurs:  J-P.Darroussin, F.Rogowski, P.Beer ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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C’est dans cette superposition de deux époques, faisant écho à l’actualité, que le cinéma de Christian Petzold touche juste et atteint toute sa puissance universelle, en dépit d’un formalisme un peu désincarné.

C’est justement toute la force du film : montrer que l’Histoire, la grande, est un tissu d’histoires, de récits à échelle humaine.

Rompre avec une part de sa patrie et de sa langue, avec ceux qu’on aime, réson­ne, bien sûr, avec l’actualité brûlan­te des migrants. Mais le cinéaste dépasse le cons­tat en laissant filtrer une possible renaissance, une réinvention de soi.

Le film crée une atmosphère étrange, un effet de bougé, trouble et troublant. On est ici et ailleurs, dans un présent passé onirique, dans le désordre et l'incertitude angoissée des déplacés, des exilés.

La sensation que provoque le film de revivre les tristes heures de l'Occupation à notre époque est troublante. Elle s'estompe au fil d'un récit partagé entre abstraction et romanesque (la voix off très littéraire est celle de Jean-Pierre Darroussin), et au contact de personnages fantomatiques, hantés par le passé plus qu'ancrés dans le présent.

La toile de fond du film de Christian Petzold, tirée du roman d’Anna Seghers mais laissée tendue au-dessus du monde contemporain, se dilue hélas dans un récit confus.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Christian Petzold complexifie et radicalise ses réflexions sur la réminiscence et l'errance en faisant de notre présent le fantôme du passé. Il y a un vrai plaisir langoureux à s'abandonner dans une faille temporelle incertaine, quelque part entre 1940, aujourd'hui et des lendemains inquiétants... À cette temporalité vaporeuse et si originale répondent une mise en scène comme toujours au cordeau et des saillies mélodramatiques émouvantes. Le moindre geste, regard, la moindre chanson fredonnée paraît étonnamment chargé, densifié quand les personnages errent à ce point dans des limbes ensoleillées

Excellent scénario en même temps en 1942 et en 2018 , excellents acteurs, excellents suspens, une finale pleine de surprise.

 

Une tentative très compliquée d'adapter un roman célèbre parlant de la résistance et de la montée du nazisme,et de le transposer à l'époque contemporaine, avec les migrants économiques jouant le rôle de persécutés. Pas très crédible, un peu lourd avec des gros sabots.Tentative trop idéologique, et partisane . Il reste une magnifique interprétation des deux acteurs principaux , qui vont très certainement faire une grosse carrière hors d' Allemagne. Tout particulièrement Paula Beer , lumineuse et fascinante. Une image très soignée et des très belles prises de vue de Marseille aussi.

L'identité se fonde sur des papiers. Les papiers sont institués par un pouvoir, lequel pouvoir n'est pas toujours recommandable. L'écriture,le talent, l'engagement politique sont au coeur de l'intrigue. La parole, l'attachement à un.e inconnu.e sont de la partie. Le transit caractérise également la digestion et ce film éclaire certains positionnements politiques, que l'on pourrait qualifier d'indigestes...

Après Phoenix en 2014, le scénariste-réalisateur Christian Petzold adapte au cinéma un autre roman, Transit publié en 1944. L’écrivaine juive-allemande Anna Seghers faisait le récit de sa fuite de l’Allemagne fasciste qui la mena à Paris puis à Marseille avant de trouver exil au Mexique en 1941. Alors que l’action contée date de 1940, le cinéaste allemand prend le parti de ne pas effectuer de reconstitution historique. Marseille et ses habitants qui apparaissent à l’écran sont contemporains. Ce choix de mise en scène relève-t-il d’un pari audacieux ou d’une facilité de réalisation ?

Voici à nouveau l’exemple d’un film dont les premières scènes sont riches de mille promesses mais qui ne parvient pas totalement à les tenir, loin s’en faut. Pourtant, en adaptant un roman d’Anna Seghers écrit en 1944 et se déroulant dans la France de 1940 de plus en plus envahie par les troupes allemandes et en en transposant les événements dans le contexte d’aujourd’hui, le réalisateur a opté pour un pari audacieux qui, dans un premier temps, captive.

Surtout Franz Rogowski et, dans une moindre mesure, Paula Beer sont à nouveau les protagonistes de ce film atypique, presque rugueux, mais moins poétique et emballant que Ondine, que vient de nous offrir ce réalisateur allemand. Le décor actuel nous empêche peut-être de nous laisser complètement prendre dans cette ambiance qui n'est pas sans rappeler le mythique Casablanca. Marseille est pourtant bien mise en valeur, ses lumières chaudes, et la présence de la mer partout au bout de la rue. Les fuyards sont dans une impasse, le transit vers la liberté n'est pas une sinécure. Le projet de mélanger coup de foudre et thriller sous l'occupation est ambitieux, il manque un peu de liant pour relever ce plat de choix qui se laisse toutefois dévorer sans difficulté. 

 

J'avais adoré Barbara et Phoenix, et suis resté sans voix devant le présent film, un fatras sans nom, comme du Godard revisité à la sauce Duras. Les incohérences sont multiples (comme le jeune Maghrébin dont la mère est sourd-muette mais qui lui parle la langue de Goethe), et l'expression "sans queue ni tête" est celle qui résume le mieux ce pensum calamiteux.

Un film aux métaphores incompréhensibles, d'un bout à l'autre, l'intellectualisme dans tout ce qu'il a d'insupportable, de snob, du grand n'importe quoi qui pense avoir une grande profondeur. Et qui est juste d'un grand ennui.

Film ennuyeux aux nombreuses incohérences scénaristiques. À commencer par cette usurpation d’identité que ni le consulat ni la police ne soupçonne et aussi par cette relation ridicule entre les deux personnages principaux. Bref franchement peu d’intérêt..

Grosse déception pour ce film après les excellents Barbara et Phœnix. Je ne suis jamais entré dans ce nouveau film de Christian Petzold qui, en développant une forme atypique - la transcription de l'Occupation à notre époque - se perd un peu en affèteries et bizarreries. Le talent de l'acteur principal ne suffit pas à donner du corps et de l'esprit à cette fable intemporelle.

Marre de ce cinéma qui n'en est pas, qui s'empare de l'actualité mais sans fiction. Faites des docus bon sang si l'envie vous chante, mais ne mélangez pas les genres pour mieux asseoir votre idéologie !

 

 

 

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