CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1582 

 

 

n°1582
 
" Journal intime "

 

 

(1962)-(It,Fr)(1h54)  -      Drame  

 

Réal. :     Valerio  Zurlini   

 

 

Acteurs:  M.Mastroianni, J.Perrin, Sylvie ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(reprise 2006)

Un film tragiquement magnifique.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Lion d'or à la Mostra de Venise 1962 (à égalité avec "L'Enfance d'Ivan" d'Andrei Tarkovski), "Journal Intime" fut le fruit de la collaboration entre Valerio Zurlini et Vasco Pratolini d'après le roman éponyme de ce dernier. Et, à l'instar de "L'Enfance d'Ivan" (même si le film ne rentre pas dans la même catégorie), force est de constater que ce "Journal intime" est une réussite. Réussite du point de vue scénaristique, dans la relation qu'entretiennent les deux frères jusqu'aux événements tragiques qui les entourent. Car "Journal intime" est doté d'une puissante force émotionnelle, due à l'histoire évidemment, mais aussi à l'interprétation formidable de Marcello Mastroianni ainsi que de Jacques Perrin, qui tout deux campent leurs rôles comme si il s'agissait de leur propre personne, et ce dans les moindres détails, ce qui apporte un grand sentiment d'authenticité à l'ensemble.

A noter que l'action se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale, mais que cette dernière est reléguée au dernier rang dans l'histoire, Zurlini privilégiant les relations fraternelles, ce qui évite de faire sombrer le film dans un méli-mélo dramatique. En épurant au maximum son histoire, Zurlini va à l'essentiel. On ressent une touche néo-réaliste dans ce long-métrage, tant la réalité y est dépeinte avec authenticité. Esthétiquement parlant, dans la mise en scène, Zurlini effectue aussi un coup de maître, en s'inspirant des tableaux de Morandi. Mais surtout, le cinéaste prend soin de ne pas sombrer dans le pur et simple mélodrame, avec gros plans sur des visages souffrants et musique larmoyante par derrière. Soit, la tristesse est montrée de manière crue, sans artifices, soit Zurlini préfère le champ de la suggestion de par des ellipses narratives ou des hors champs. "Journal intime" est un film poignant, réaliste, émouvant, servi par deux acteurs principaux au summum de leur art, et d'une réalisation formidable, extrêmement réaliste et sans concessions.

Un drame qui porte très bien son titre car Valerio Zurlini pousse l'intimiste jusqu'à ses derniers retranchements, esquissant à peine l'époque pendant laquelle évoluent les deux protagonistes et l'évoquant uniquement que quand elle touche directement ses derniers ; les personnages secondaires sont aussi peu mis en avant pour les mêmes raisons. Ce qui n'empêche pas un aspect technique intéressant avec des plans-séquences soignées et une très belle photo en couleurs, privilégiant le ton ocre, qui fait que le film ne fait pas son âge. Bien que n'évitant pas les longueurs et bien qu'emmené au niveau musical par une variation peu inspirée et qui se cache de l'"Adagio" d'Albinoni, le film réussit tout de même à ne pas ennuyer grâce à beaucoup de sensiblerie et à un duo Marcello Mastroianni-Jacques Perrin admirable.

Valerio Zurlini n’est pas le plus célèbre des réalisateurs italiens, « Cronaca familiare» démontre que c’est à coup sur un des plus grands. Le scénario (deux frères séparés par l’enfance et ne se retrouvant vraiment qu’à l’occasion de la mort du plus jeune) a tout de celui d’un mélodrame, mais le film s’en tient strictement à un intimisme et un réalisme (la traduction française du titre est d’une justesse quasi clinique) qui font tout son prix. C’est d’une totale vérité, aussi bien des sentiments que du tableau d’une Italie prise dans les tourmentes politiques et guerrières du début du 20e siècle, avec le point de vue des plus modestes s‘en sortant comme ils peuvent. Marcello Mastroianni et Jacques Perrin jouent admirablement le plus difficile, le film restitue avec la plus grande authenticité l’émotion soulevée par la disparition d’un très proche. On en est tout simplement pris à la gorge ou aux yeux…

Sensible au rapport entre les hommes et leur environnement (perçu comme un reflet de leur état physique ou psychologique), Zurlini montre ici des murs décrépis, des appartements lugubres, un hospice où réside une grand-mère abandonnée, ou encore un hôpital aux allures de mouroir... Des décors tristes pour un film qui ne l'est pas moins. La morbidité envahit peu à peu l'écran, tandis que l'amertume imprègne profondément la voix off de narration. Une narration centrée sur la relation entre deux frères qui ne se comprennent pas, s'aiment pourtant, sans pouvoir exprimer leurs sentiments, unis par les liens du sang et par quelques souvenirs flous d'une mère défunte... On l'aura compris, mieux vaut ne pas être trop déprimé pour apprécier ce film. Mais si l'on se laisse gagner par sa mélancolie et si l'on ferme les oreilles sur quelques violons trop appuyés, il procure une vraie émotion. Il y a dans cette histoire quelque chose d'étouffé et de manqué qui serre le coeur. Les deux acteurs principaux, Mastroianni et Perrin, sont pour beaucoup dans la réussite de ce drame fraternel.

Excellent film, à l'atmosphère magnétique, à la construction scénaristique et aux dialogues impeccables, superbement filmé et admirablement interprété par Mastroianni, Perrin et Sylvie. Quel dommage qu'on ne passe plus très souvent à la télévision ou que ne ressortent en salle des films de Zurlini, Bolognini, Comencini et les autres... Le cinéma italien de cette époque était magique.

 

On a ètè un rien trop indulgent pour ce film tristounet de Valerio Zurlini qui reçut le Lion d'or à la Mostra de Venise en 1962! Pourtant "La Cronaca familiare" (« Journal intime » en français) jouit encore aujourd'hui d'une très bonne rèputation alors que c'est un film un poil surestimè dont le sujet est trop vite sacrifiè au larmoyant d'un banal mèlo! Pourtant avec son sens plastique et sa profonde sensibilitè, Zurlini ètait à l'èpoque l'un des espoirs de la nouvelle gènèration italienne ("La ragazza con la valigia", chef d'oeuvre absolu qu'il réalisa l'annèe prècèdente), dans ce qui devait être normalement son premier long-mètrage! C'est assurèment douloureux mais l'oeuvre est tellement austère (ambiance automnale, couleurs cafardeuses...) qu'on titille l'èmotion sans jamais en voir la flamme! La mort est toujours une accoutumance à la vie, l'achèvement d'une connaissance! Certaines âmes perdent leur puretè sans tomber dans le pèchè! Celles-là ne goûteront ni à la renonciation ni à l'offense! 

Aux pauvres d'esprits appartient le royaume des cieux, a dit le Christ! Si c'est vrai, alors l'âme de Dino rayonne là haut, dans l'èternitè! La scène la plus belle restera celle ou Marcello Mastroianni et Jacques Perrin rendent visite à Sylvie (bouleversante en nonna Rosa) à l’hospice de la via dei Malcontenti à Firenze! Tout un symbole le nom de cette rue! Les voir ensemble est nostalgique, mèlancolique, parce que c’est une scène qui reflète parfaitement l’angoisse de la solitude et de la mort! A noter qu’il y a deux sèquences dans le mètrage qui n’existent pas dans le livre de Vasco Pratolini (plus prècisèment dans l’opposition des deux frères) et que la musique de Goffredo Petrassi reprend l'air du « Adagio » d’Albinoni, diamant brut de la musique classique! Surèvaluè....

 

Austère et froid je n'ai pas pu aller bien loin dans le visionnage malgré la qualité des acteurs, attention conseiller ce film à une personne dépressive pourrait être considéré comme une non assistance à personne en danger.

Assez intéressant pourtant, ce journal intime est ruiné par un rythme soporifique et des longueurs interminables.

 

 

 

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