CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1578 

 

 

n°1578
 
" Les nuits de Cabiria "

 

 

(1957)-(It,Fr)(1h55)  -      Drame    

 

Réal. :     Federico  Fellini   

 

 

Acteurs:  G.Massina, F.Périer, F.Marzi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Peut-être légèrement inférieur à La Strada ou Les Vitelloni, Les Nuits de Cabiria n’en est pas moins un chef-d’oeuvre. Une prostituée au grand cœur est abusée jusqu’à manquer de perdre sa vie (par deux fois dans une répétition cruelle au début et à la fin du film). Giulietta Masina porte une fois de plus sur ses frêles épaules ce film qui expose les noirceurs de l’âme humaine sans complaisance mais qui garde, même au tréfonds du désespoir cette petite lumière de l’espérance et de la foi en l’humanité qui est la constante de l’œuvre de Fellini. La critique sociale est féroce, de même que la charge contre la religion. Les images du pèlerinage hystérique avec le miracle pitoyablement avorté sont particulièrement fortes et rejoignent en contrepoint celles de la scène du music hall (lieu cher à Fellini qui revient en boucle tout au long de ses films) où le prestidigitateur réussit lui aussi à faire croire au miracle à toute une assistance.

Pour relater les déboires sentimentaux d'une prostituée au grand coeur, Federico Fellini confie à son épouse, Giulietta Masina, le rôle d'une prostituée aussi naïve et débonnaire que le personnage qu'elle jouait dans "La strada"! Face à la comèdienne qui a obtenu Prix d'interprétation féminine au festival de Cannes en 1957, François Pèrier campe un surprenant prétendant! Oscar du meilleur film étranger, Fellini dèpeint avec cruauté les turpitudes dont l’homme peut être capable, mais aussi avec une certaine tendresse car il montre une certaine croyance en la nature humaine! Du très bon Fellini, entre misérabilisme et croyance en la bonté de l'être humain, où La Via Veneto, l'un des symboles de Rome des années 50-60 avec une Cabiria qui s'aventure dans ce quartier légendaire et de ce que Fellini définit "La Dolce Vita", reste un joli moment de cinéma...

Sacrilège : j’ai dû voir ce film en français. Giulietta Masina avait un accent à couper au couteau. Et pourtant j’ai été scotchée jusqu’à la dernière scène. Magnifique moment où Cabiria se rend compte qu’elle a tout perdu. Sa maison, son argent, ses rêves. Elle n’a plus rien. Sauf son sourire.

Chef d'oeuvre du néoréalisme italien d'après guerre qui dévoile déjà le talent et le génie plastique Fellinien au grand jour. Giuletta Masina est admirable dans un rôle de composition extraordinaire passant par toutes les émotions et livrant une interprétation magique. La fluidité de la narration et du montage donnent un travail final de grande qualité et un moment cinématographique inoubliable.

Il y a eu l'inoubliable Gelsomina dans "La Strada", il y eut également l'émouvante Cabiria quelques années après. Difficile en effet d'imaginer le long-métrage sans Giulietta Masina qui remporta le prix d'interprétation féminine au festival de Cannes. Toujours sous la houlette de son fidèle maître, l'actrice signe une prestation bouleversante, enchaînant les expressions avec une facilité déconcertante, collant parfaitement avec le projet de Fellini. Le grand cinéaste signe une chronique douce amère, tour à tour drôle, déchirante, non sans y ajouter une chère touche de surréalisme. Avec "Mamma Roma" de Pasolini (qui travaille d'ailleurs sur ce film), un des plus grands films italiens sur la prostitution. Un film également sur la persévérance, le courage, à travers son héroïne, passée par toutes les injustices mais toujours debout.

Je trouve que Fellini redonne aux prostituées toute leur dignité, toute leur noblesse, toute leur humanité à travers ce film. J'ai trouvé ça particulièrement intelligent, surtout qu'on est en 1957, c'est pas comme s'il avait fait ce film aujourd'hui où ça aurait été plus simple. Il y a une humanité énorme qui se dégage du personnage principal. Il y a une empathie évidente qui se crée entre elle et le spectateur. Et puis en plus c'est bien filmé. C'est pas un film inoubliable mais c'est tout de même un beau film.

 

Moins bien équilibré, moins prenant que d'autres oeuvres felliniennes de la même période comme "La Strada", "Les Vitteloni" ou encore bien sûr le légendaire "La Dolce Vita", "Les Nuits de Cabiria" est moins un film de Federico Fellini, bien qu'on reconnaît sa patte, qu'un film avec son épouse, la rayonnante et lunaire Giulietta Masina. Elle incarne à la perfection cette pute au grand coeur battante mais malchanceuse et incroyablement naïve. D'ailleurs le décalage entre cette naïveté et la lucidité du spectateur rend les sorts successifs de la protagoniste attendus et donc d'autant plus intenses. Un film difficile à voir quand on a beaucoup d'empathie mais dont la vision est justifiée par le talent de son actrice principale.

Un peu comme le film "After hours" de Scorsese ou "American grafiti", le personne principal, Cabiria , va passer des nuits plutôt agitées et qui changent de l'ordinaire (le seul truc qui change étant que l'histoire se passe sur plusieurs jours). Parfois marrant et parfois poignant (grâce à la très bonne interprétation de l'actrice principale), le film est très bien fait, en particulier le développement. Très bon.

 

Mon premier Fellini et je suis déçu. Je n'ai pas détesté, il y a de belles scènes (celle au bord de l'eau ou celle de l'hypnose par exemple), une belle mise en scène et une très belle interprétation de Giulietta Masina... Mais j'ai trouvé que c'était très inégalement rythmé, je n'ai guère été passionné, surtout que j'ai eu plusieurs fois du mal à voir où Fellini voulait en venir. J'espère que les prochains Fellini seront meilleurs que ce film, qui n'est pas mauvais, mais que j'aurai vite oublié.

 

 

 

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