CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1563 

 

 

n°1563
 
" Lettre d'une inconnue "

 

 

(1948)-(Am)(1h26)  -      Drame romantique  

 

Réal. :     Max Ophüls   

 

 

Acteurs:  J.Fontaine, L.Jourdan, M.Christians ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Pour son seizième film, Max Ophuls adapte librement la nouvelle « Lettre d’une inconnue » de Stefan Zweig et ouvre son film par l’image d’un pianiste dandy qui rentre chez lui et découvre la lettre d’une inconnue qui commence par « Lorsque vous lirez ceci, je serai morte… » Par la suite, Max Ophuls fera preuve d’une maitrise absolue du mélodrame pour nous raconter cette histoire, celle d’un amour impossible et d’une femme qui aura, toute sa vie, aimé passionnément un homme qui ne faisait guère attention à elle excepté un court moment. Il ne tombe jamais dans la niaiserie, la facilité ou la lourdeur et nous livre, tout en simplicité, un récit qu’il rend très émouvant et bouleversant. Un chef d’œuvre mélodramatique d’une très grande maitrise, sensibilité, élégance, richesse et justesse, bouleversant et emmenés par deux fabuleux acteurs.

Avant de voir ce film il y a 2 jours sur Arte, je me suis dit: Oh ça date de 1948, comment à l'heure actuelle peut-on considérer ce film comme la meilleure romance du cinéma, cépapossible?" Et bien si. Je pourrais presque m'arrêter là en fait, parce que tout est dit. Ce film est assurément l'un des meilleurs films que j'ai vu voir de ma vie, tout simplement. La réalisation est une merveille, un noir et blanc incroyable, la caméra est fluide, elle virevolte, les mouvements sont d'une sobriété et d'une élégance rare. L’interprétation des acteurs est fabuleuse, elle est belle, touchante, il est beau, touchant. Il y a de l'alchimie entre eux. Et l'histoire est une merveille, c'est simple, très simple, mais si beau, pur en fait, pas d'artifice, c'est même hyper triste en fait. Pendant la scène de rencontre j'ai eu un sourire niais, qui a duré toute la séquence, tout est était juste, j'ai failli pleurer en fait. Une merveille !

C'est certainement le plus grand film d'un cinéaste à la filmographie pourtant riche en chefs d'oeuvre et un des plus beaux films d'amour de l'histoire du cinéma (si ce n'est le plus beau). Sous une magnifique photographie en noir et blanc et sur fond d'une Vienne de 1900 admirablement reconstituée, autant sur le plan des costumes que des décors, sans parler de la musique, on peut voir les magnifiques interprétations de Joan Fontaine, dans l'un de ses plus grands rôles, et celle de Louis Jourdan, dans le rôle de sa vie. Il est inutile de rajouter que la réalisation de Max Ophuls est sublime sur tous les plans, ce serait un pléonasme. Il ne serait pas exagérer de dire aussi que ce film est un chef d'oeuvre absolu du septième art.

Heureusement pour nous, Ophüls ne verse pas dans le sentimentalisme et filme cette histoire d'amour à sens unique avec son talent habituel, avec une telle maîtrise de la mise en scène qu'on ne peut qu'être happé à l'histoire et y croire puisque c'est lui qui nous la raconte. Filmé dans un superbe noir et blanc et porté par la belle interprétation de Joan Fontaine, "Lettre d'une inconnue" est un mélo inoubliable qui sait toucher là où il faut sans en faire trop. C'est à ça qu'on reconnaît les grands films.

Magnifique adaptation du roman de Stefan Zweig. Dans une Vienne fantasmée Louis Jourdan croise Joan Fontaine sans la voir, alors qu’elle n’a d’yeux que pour lui. Cela dure toute une vie. Histoire d’amour tragique donc, à sens unique, un homme qui passe à côté de sa vie et la rate, une femme qui se sacrifie par idéal romantique et traverse l’existence presque comme un fantôme. La seule et unique nuit qu’ils passeront ensemble, reste un moment de cinéma magique, le côté éphémère des instants de bonheur a rarement été aussi bien rendu sur un écran. Film de commande pour Ophuls, cela n’en reste pas moins une de ses plus grandes réussites à Hollywood.

Tirée d'une nouvelle du brillant Stefan Zweig, cette adaptation est sublime dans l'émotion qu'elle dégage pour son spectateur. Les acteurs sont sincères et justes, la technique de réalisation quasi irréprochable, la musque discrète et harmonieuse. Un grand classique du cinéma.

 

 Avec de remarquables mouvements de camèra, Ophüls signe un beau film avec une reconstitution de Vienne particulièrement soignèe! Joan Fontaine fait une belle prestation en jeune femme qui s'èprend d'un pianiste de renom! En revanche Louis Jourdan parait èteint et ses larmes ont du mal à nous ravager d'èmotion, tout comme cette triste histoire qui se situe entre "Liebelei" et "Madame de"! C'est beau et superbement filmè mais c'est tout de même un poil surestimè...

Voici un film remarquablement mis en scène, avec des plans séquence superbes, un noir et blanc somptueux, des comédiens excellents, un scénario mélo à souhait, dans le bon sens du mot, mais qui, finalement, ne s'avère pas très passionnant tellement le rythme, surtout au début, s'avère bien lent. Max Ophüls a, heureusement, fait beaucoup mieux.

L'amour inconditionnel d'une jeune fille pour un musicien libertin, une histoire d'amour cruelle dans une belle reconstitution du Vienne des années 1900. Si la mise en scène brille de milles feux et que l'ensemble reste remarquablement pudique malgré la puissance des sentiments, cette romance manque de charge émotionnelle et parait aujourd'hui quelque peu simpliste. Letter from an unknown woman a tout simplement vieilli, mais, bercé par les valses typiques de l'époque, il représente tout de même le digne héritage d'un cinéma aujourd'hui disparu.

On pourra peut-être regretter le travail de lissage opéré par Max Ophuls, un excès de sentimentalisme au détriment de la folie qu'avait si bien décrit François Truffaut dans "L'Histoire d'Adèle H". On admirera toutefois le souffle épique qui traverse cette histoire d'amour passionné, entre un homme aveuglé par sa propre soumission au principe de plaisir, et une femme fuyant elle-même le principe de réalité, guidée par son attrait naturel pour la souffrance et l'illusion - on retiendra cette belle scène dans lequel les amants impossibles voyagent dans un train fictif avec des panneaux en carton dessinés défilant en guise de paysages.

 

Le génial cinéaste allemand, exilé à Hollywood, y transpose le court roman du génial écrivain autrichien, mort au Brésil quelques années plus tôt. Les thèmes chers à Zweig résonnent dans le cinéma d'Ophuls : la passion amoureuse qui dévore tout, les convenances bourgeoises qui l'étouffent, le temps qui passe et détruit tout, la marche inéluctable à la mort ... Tout cela est probablement vrai. Mais rien de cela ne me touche. Les émois de Joan Fontaine qui tombe folle amoureuse de son voisin me restent totalement étrangers. Cette vie gâchée (fantasmée) dans un amour unilatéral me semble dénuée de crédibilité. Et à supposer même qu'on accepte de ne pas s’embarrasser avec la crédibilité, cette histoire-là ne m'émeut jamais. La nouvelle de S. Zweig m'avait fait bailler d'ennui. Le film m'a fait ronfler.

Un vieux film qui a sans doute perdu de sa superbe avec les années. Au final, on se retrouve avec une espèce de guimauve larmoyante. L'histoire est pourtant intéressante, mais tant la réalisation que l'interprétation en font une historiette, longuette, qui ne m'a pas touché.

 

 

 

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