CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1546 

 

 

n°1546
 
" La prière "

 

 

(2018)-(Fr)(1h47)  -      Drame   

 

Réal. :     Cédric Kahn   

 

 

Acteurs:  A.Bajon, D.Chapelle, A.Brendemühl ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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C’est moins un film sur la foi que sur la fraternité. Et c’est bien ce qui rend déchirants les adieux de Thomas, en partance vers son destin, à ses compagnons d’infortune, réunis pour lui souhaiter bonne route.

La foi ici célébrée par Cédric Kahn est pourtant moins une ferveur religieuse qu’une croyance en l’homme. Y croire, c’est croire en soi, c’est croire en la lumière et surtout, en l’amour.

Ce film rude est une vraie réussite. Avant d’être religieux, il est d’abord une histoire d’hommes qui s’aident à se relever.

Et si la dimension symbolique n'évite pas toujours le schématisme démonstratif, la façon dont "La Prière", in fine, réconcilie transcendance et réalité témoigne que Cédric Kahn, à tout le moins, réussit à éviter l'angélisme.

On est captivé par le parcours de ce personnage, joué par l’exceptionnel Anthony Bajon, au visage à peine sorti de l’enfance, Ours d’argent du meilleur acteur à Berlin. Avec un habile suspense qui garde lui aussi sa part de mystère…

Le réalisateur de Roberto Succo ou Une vie meilleure aime fouailler dans le tissu social, de préférence aux endroits où il souffre. Dans ce film étonnant, le cinéaste prend la tangente sur les pas de Thomas (Anthony Bajon), un garçon d’une vingtaine d’années qu’on découvre assis dans un autocar qui l’emmène on ne sait où.

L’intelligence du cinéaste consiste alors à ancrer, parfois grossièrement, la foi de Thomas dans l’expérience intime et une atmosphère mystique qui tient à la magnifique photographie du film et aux espaces filmés. Cela lui permet alors d’affirmer une conviction profonde : celle de rester libre, et de se laisser guider par la spontaneité.

Louée soit la mise en scène de Cédric Kahn, d'une précision épatante. Dommage que ces qualités soient au service d'une histoire convenue, qui plus est ralentie par trop de chants et de prières.

On voulait entendre ses prières, on n’entend que des répliques de scénario. La transformation mystique n’a pas eu lieu.
 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film brut de décoffrage tant du côté de l’expression de la violence des toxicos en crise, que de celle de la foi de ceux qui ont passé le cap. Ça peut gêner un peu, mais quand on connaît un peu ces milieux, on apprécie le style quasi documentaire. Sur le fond, c’est une belle note d’optimisme jouée sur le thème « du pire peut toujours surgir le meilleur » que l’on soit croyant ou pas. Même si la conversion ne semble pas forcément très ferme et définitive, ce qui rend le film encore plus juste et réaliste.

Film magnifique par sa très grande sobriété, et sa sincérité. J'y ai un peu retrouvé l'atmosphère de "des hommes et des dieux". Une très forte histoire d'amitié dans le cadre superbe d'une radicalité positive. De très bons comédiens. On ressort de ce film, touché dans le mille, convaincu qu'il est possible d'avoir une seconde vie, belle et intense. Quel bonheur! Merci à Cédric Kahn, et à ses acteurs présents à l'avant première. Vous nous révélez quelque chose!

C'est un très beau film sur l'espérance et la liberté . Thomas est cabossé, mais ne plus fuir, s'incarner, se retourner et espérer de « là où le cœur attend », pour reprendre titre d'un autre beau livre. Une histoire plus universelle que laisserait paraître l'affiche. Thomas priera sa Communauté, sa Déesse, son Dieu, espérant percevoir une réponse aimante et qu'un lien puisse se tisser pour partager leur accès à l'océan des possibles. Certaines séquences me resteront en mémoire. Un grand merci aux acteurs Anthony Bajon et Louise Grinberg, formidables, ainsi qu'à Cédric Kahn pour leur présence à cette avant première à Nantes.

Ne surtout pas s'arrêter à ce titre, un peu austère ou rebutant pour certains. C'est un film universel qui touchera chacun dans sa souffrance et sa sincérité. On est plongé au coeur du combat de Thomas, combat contre sa dépendance, contre le vide qui l'habite. Souffrance qui se transforme au cours du film en une inépuisable soif de vie. Bouleversant !

Thomas, pour sortir de son addiction à la drogue, intègre une communauté catholique spécialisée dans l'accueil de jeunes drogués ou alcooliques. Au programme prière et travail à longueur de journée. La prière traite non pas de la religion mais de la force de l'entraide, d'une forme d'abnégation et de la croyance en soi. La beauté du film née des décors, la montagne et sa nature, de la sincérité de sa croyance en la fraternité, de son portrait de l'exercice de la foi, de sa réalisation brute. Mais il doit beaucoup, et avant tout, à la présence puissante d'Anthony Bajon ( Les Ogres, Maryline, Rodin). Son interprétation intense de Thomas, dans la violence tout d'abord, dans la résignation puis dans le retour à la vie, nous captive. La prière est un film d'autant plus marquant qu'il est l'écrin de la révélation d'un très beau comédien.

 

Ça reste un film attachant! Le film semble restituer un vrai lieu de pédagogie et de "rééducation". Les moyens mis en place semblent miser sur la fraternité et la dépense physique, toujours entouré par les camarades et le fameux "ange gardien" qui veille.... La montagne et loin des tentations de la ville... Tous ces éléments concourent à tourner la page de la dépendance à la drogue.... Tiens, j'ai oublié la Prière, élément déterminant dans ce lieu mais j'ai eu du mal à accepter l'authenticité et la force de la Prière, pour ces jeunes (18-25 ans) qui visiblement, ne semblent pas avoir baignés pendant leur petite enfance, dans cette culture chrétienne....

 

Au risque de déplaire à la grande majorité des critiques, je n'ai pas du tout été transportée par ce parcours d'un jeune toxicomane vers la lumière...de Dieu et de l'Amour surtout. Anthony Bajon est sublime de vérité. Le casting vraiment naturel et impeccable, les paysages montagneux superbes et sciant très bien à ce cadre âpre. Mais je suis restée en-dehors, comme froide aux émotions de ces personnages se réfugiant dans la prière, la solidarité, l'amitié, le pardon, vers la rédemption. La faute à quoi ? Pour moi, ce groupe ressemble à une secte et les scènes de chants, de prières et de dure labeur sont vaines. Notre héros semble également trouver la voie de la sérénité un peu trop vite à mon goût. 

Une vraie déception. Parler de découverte de l'amitié alors qu'à aucun moment ces gens ne se parlent. Rien n'est dit, tout est "magnifié". Pas de doutes ni de crédibilité. Trop de prières sans sens. Un téléfilm sans nuance. Et, franchement, un prix d'interprétation c'est très exagéré.

Filmer la montagne sans neige en hiver par temps couvert est courageux, l'évocation de l'amour se limite à un coup de foudre et une scène sexuelle bien longue. Le discernement vole en éclat avec une rapidité brutale. Il y a quelque chose qui ne marche pas dans ce film. Pourtant le Cenacolo, communauté inspiratrice du contexte, est un lieu exceptionnel dont le témoignage du moindre membre bouleverserait n'importe qui. Je suis sorti mal à l'aise et déçu, comme si on m'avait volé quelque chose. Les catholiques qui sont emballés par ce film m'inquiètent.

Non, non, non, je n'ai pas réussi à entrer dans ce film qui reste pour moi surtout un soutien à une religion qui aujourd'hui semble dépassée, la preuve avec toutes ces églises chrétiennes vides de jeunes, avec ce qui reste de personnes souvent "âgées". ce film ne m'a rien apporté si ce n'est de regarder ma montre malgré de très beaux paysages et un jeu d'acteur plutôt de bonne facture. Dommage, pour moi le réalisateur est passé à côté de son sujet mais ce n'est peut-être pas plus mal, les religions ont fait tellement de mal et de morts depuis de 2000 ans.

 

 

 

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