CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1540 

 

 

n°1540
 
" L'Avventura "

 

 

(1960)-(It,Fr)(2h20)  -      Drame    

 

Réal. :     Michelangelo  Antonioni  

 

 

Acteurs:  G.Ferzetti, M.Vitti, L.Massari  ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le premier grand coup de maître d'Antonioni. Hué au festival de Cannes 1960 en raison de son caractère novateur et dérangeant, L'Avventura y remporta pourtant le prix spécial du Jury. Avec ce chef d'oeuvre antonionien ( pléonasme, étant donnée la délicieuse filmographie du réalisateur...), le spectateur d'aujourd'hui redécouvre le cinéma : utilisation ingénieuse du hors champ, cadrages proches de la perfection ou encore panoramiques imposants. Monica Vitti excelle dans le rôle de la meilleure amie d'Anna, les décors naturels sont magnifiques ( au passage, Antonioni développe avec une certaine liberté de ton la séquence de la disparition d'Anna sur l'île ), la musique est jolie...Au final, L'Avventura se déguste comme le bon vin : plus le temps passe et plus il prend de l'ampleur. Mais plus qu'un simple bon film, L'Avventura est une oeuvre d'Art, certainement l'une des réussites majeures d'Antonioni et du cinéma italien des années 60. Léger sans être superficiel, profond sans être lourd. Un plaisir pour les yeux et pour l'âme.

Film envoûtant et oppressant, «L'Avventura» exhale une atmosphère de profond désenchantement et peut être regardé comme l'expression du désarroi philosophique qu'éprouvait une certaine bourgeoisie italienne à l'aube des années 60. On comparera d'ailleurs inévitablement avec «La Dolce Vita» de Fellini (dont le point de vue est plus extérieur). Antonioni met en scène un groupe de vacanciers désoeuvrés, tous issus des classes les plus aisées de la société italienne, et qui se complaisent dans un ennui profond mâtiné de cynisme désabusé.Le film vaut surtout par la très remarquable mise en forme de son contenu. «L'Avventura» est d'abord un chef-d'oeuvre de suggestion qui use à merveille des images et de la musique pour évoquer l'au-delà non dit de l'histoire contée. Mais il s'agit aussi d'un monument sur le plan plastique.  .

Des personnes s'amusent au large de l'île de Lisca Bianca, puis une femme disparait. Tout le monde s'affole et la recherche. Le suspense est intense, car le spectateur à déjà des doutes sur sa disparition. Est-elle volontaire ou accidentelle ? Peu importe, car la rupture scénaristique arrive très vite avec le grand thème de la seconde partie: le néant ! Antonioni réussit avec maestria à filmer l'ennui qui entoure ce jeune couple. Ce dernier, en quête de liberté, de plaisir, ou tout simplement de nouveauté, semble perdu dans une Italie sans vraie visage, où le rêve et les illusions n'existent pas. Le virage est donc déroutant, et remet l'identité complète du film en question. La force de cet étrange objet cinématographique est là: on ne sait pas quelles sont ses convictions et s'il veut vraiment nous dire quelque chose. Un magnifique moment de cinéma, où poésie et cruauté s'unissent à merveille.

Sensuel, visuel, immoral, beau, étrange mais assez indescriptible. C'est particulier il faut comprendre l'univers du réalisateur après on aime ou pas ce style athypique. La photographie, elle, n'a pas d'égal (Quand passent les cygognes ou Persona de Bergman peut être). Huer à Cannes, ce film montre à quel point notre pays pouvait être, déjà à l'époque, à la bourre sur la véritable culture du 7ème art. La "nouvelle vague" française fût violente mais pas autant que le tsunami italien de la même époque, l'Avventura en est son porte drapeau. 

À l’occasion d’une promenade entre amis, riches et oisifs, sur le bateau de l’un d’entre eux, l’héroïne (du moins celle posée ainsi dès le début du film par les conventions cinématographiques et narratives en usage) disparaît au cours d’une brève escale dans une île déserte. Après l’avoir cherchée vainement, ses amis repartent et la vie continue de même que leurs amours… L’Avventura est un chef-d’œuvre absolu et un moment clé dans l’œuvre de son auteur, qui révolutionne le cinéma et même tout le procédé de la narration, le point de vue subjectif habituel se trouvant balayé. La technique d’Antonioni est à la hauteur de la puissance du propos et le renforce encore par une direction d’acteurs parfaite et une mise en scène de visionnaire, à la fois précise et poétique (cadrages virtuoses, recherche permanente de l’esthétique). Après la vision coup de poing de cette œuvre unique (sous le choc de laquelle je suis encore, des années après), on se dit qu’il y a un cinéma avant et un cinéma après L’Avventura.

 

Certes la photographie et les paysages sont magnifiques mais est-ce suffisant pour rassasier l'oeil pendant la durée du film? Le film est une comédie sentimentale qui fait le constat que l'être ne peut s'épanouir dans l'étau de la fidélité absolue et éternelle. Il ne fait pas pour autant l'impasse sur l'insécurité affective qui en découle. Il pourra sembler bien difficile d'accrocher au film même s'il donne des idées de vacances.

"L’avventura" provoqua la polémique à Cannes en 1960. Il est sûr que le film d’Antonioni déstructure la trame habituelle du récit telle qu’elle est imposée depuis l’origine du cinéma et la prédominance de l'industrie du divertissement hollywoodienne . Dans sa démarche radicale Antonioni se veut l’alter ego des Godard, Resnais ou Pasolini. C’est en réalité un non-film policier qui nous est proposé par le metteur en scène qui après avoir posé les jalons d’une trame habituelle de film à suspense abandonne tout en plan pour nous ramener dans la vraie vie, celle qui fait que souvent nos sentiments guident nos faits et gestes. Est-il vraiment surprenant que tout en cherchant Anna disparue sur un îlot rocheux au large la Sicile son petit ami Sandro et sa meilleure amie Claudia finissent par se laisser griser par le jeu de l’amour au point d’oublier complétement le drame qui s’est peut-être joué sous leur yeux ?

Quant on regarde un film d' Antonioni, il ne faut pas s'attendre à un rythme très haletant. C'est long et très lent, sans pour autant être mauvais, Loin de là. Mais, il faut vraiment être accroché pour ne pas s'endormir et tenir jusqu'au bout du film. C'est un style qu'il faut arriver à apprécier. Le scénario est très intéressant, les acteurs sont très bons. Mais voilà, le reste ne suit pas. 

 

Un des plus célèbres d'Antonioni qui s'imposa alors comme un cinéaste moderne. Anna disparaît, on la cherche un peu et puis on finit par laisser tomber pour s'attarder (c'est le bon mot car le film dure 2h30) sur les déboires de Sandro et de Claudia, qui sont sans intérêt. Aucune explication sur la disparition d'Anna mais le cinéaste nous avait prévenu au bout de 20 minutes en faisant dire à un de ses personnage que les mots ne servent plus à rien. La mise en scène est très belle mais il n'y a pas grand chose à part l'ennui surtout sur la fin car la plupart du temps, les films d'Antonioni, on s'y ennuie comme dans la vie.

Je comprends pourquoi il a été hué lors de la première au festival de Cannes 1960. L’Avventura se résume à un paradoxe entre des plans sublimes et intelligents, tournés dans des décors naturels magnifiques avec une habileté qui fait d’Antonioni un grand cinéaste, et une histoire d’amour sans queue ni tête entre un vieux beau et une jeunette. Pourtant, le film commence bien, et la disparition d’une des protagonistes augure une enquête intéressante. En vain. S’en suit 1h30 de flottement et d’errance qui singularise très bien cette époque, tout autant que la Dolce Vita de Fellini. Pourtant, Monica Vitti a du potentiel, mais l’errance du scénario et la fin qui n’en est pas une gâche tout plaisir, même intellectuel au visionnage.

 

 

 

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