CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1537 

 

 

n°1537
 
" Heureux comme Lazzaro "

 

 

(2018)-(It,Fr,Sui,All)(2h07)  -      Drame   

 

Réal. :     Alice Rohrwacher   

 

 

Acteurs:  A.Tardiolo, A.Rohrwacher, A.Graziani  ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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En adoptant le parti pris de la parabole, Alice Rohrwacher parvient à livrer une œuvre cinématographique aérienne, épurée, artisanale sur laquelle soufflent une grâce et une poésie absolues.

Étonnant chef-d’œuvre que ce film qui déconstruit patiemment ses oripeaux pastoraux et véristes, pour atteindre des sommets apicaux de douceur et de dureté mêlées, avec une limpidité de parabole et une emprise sur le réel d’une prégnance étourdissante.

L’un des charmes du cinéma de Rohrwacher tient à sa façon subtile, sans coups de force, de jouer avec le réalisme magique, de prendre des chemins de traverse, de créer des mystères irrésolus tant au niveau de l’image que du récit ; des mystères qui empruntent aux contes médiévaux, aux représentations catholiques et au théâtre classique.

Malgré son propos politique simpliste, "Heureux comme Lazzaro" est une petite merveille de poésie, mêlant néoréalisme et surréalisme, sublimé par sa photographie intemporelle et l'interprétation de son acteur principal, Adriano Tardiolo.

Alice Rohrwacher excelle dans cette tension, dénuée de nostalgie, installée entre passé et présent, réalité et fiction. Elle se joue à merveille de l’invraisemblable dans ce conte apocalyptique sur l’humain.

Un film mystérieux et envoûtant sur les désillusions du monde contemporain.

Lazzaro ? Un simple d’esprit d’une infinie bonté, imperturbable héros d’une fable sur l’injustice, la servilité, la dignité. Aux accents pasoliniens.

Si la première heure du film, la plus réussie, remet en mémoire Le Village, de Shyamalan, elle convoque surtout le souvenir de Salò, de Pasolini, dont elle se réapproprie le fantasme totalitaire (sans la dépravation sexuelle)

Il y a un ton et une grande maîtrise dans ce film étrange mais on peut être moins sensible à l'obscure symbolique christique.

«C'est à la fois un manifeste politique, un conte de fées, une chanson dans l'Italie des cinquante dernières années», explique son auteur, Alice Rohrwacher. Cela fait beaucoup pour un seul film. Et le propos est sans équivoque dans le film: tout cet esclavage moderne est la faute des banques. Comme c'est une fable, il faut bien un loup.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Oui, j’ai adhéré à ce personnage singulier; une belle personne qui voit la vie « avec des lunettes roses » . On le raille et il conserve en toutes circonstances, une vision positive sur les choses, sur les gens…. Première partie où la marquise construit sa petite « exploitation » (c’est le mot !) profitant de la totale ignorance de son « petit personnel » . Lazarro et Tancredi, si proches et si éloignés, se comprennent pourtant.. L’ arrivée en ville nous déstabilise: la même exploitation sans « structures » et c’est pire; plus de lien…. La fin m’a beaucoup touché, dans l’église, avec du Bach…. L’extrême humanité de Lazarro est incomprise (religieuses, banque) Alors pourquoi le qualifier de « simple d’esprit ou d’idiot » ? La singularité est-elle si difficile à accepter ? Je préfère la dénomination de Saint laïque….. d’une personne qui veut le bien des autres, quand bien même, il est incompris. « l’évangile selon Alice Rohrwacher? » C'est beau !!!

Un scénario super bien ficelé pour cette fable, ce conte, ou cette parodie. Il est difficile de qualifier ce film dans un genre. Je dirais que c'est un "Tony Erdmann" à la sauce italienne. Et c'est très bien réussi !!! La photographie est géniale. Le jeu des acteurs fait aussi la force de ce film. Aucun n'emporte la palme mais le jeu d'ensemble est juste, bien coordonné, fort. Cela donne de la puissance au scénario. Et pour finir, je dirais que ce film nous questionne sur l'exploitation des hommes par les hommes. Qui exploite l'autre ? Peut-être nous même... ? Et s'il y avait une autre voie, un autre chemin ? A découvrir avec ce film exceptionnel !

Encore une merveille pour Alice Rohrwacher, longuement ovationnée à Cannes ! L’un des plus beaux contes cinématographiques de l’année ! Impossible de ne pas être charmé par le visage Candide de Lazzaro. La belle surprise du film (Prix du scénario à Cannes) est de quitter de manière totalement inattendue la première partie du récit (Théâtre de la fin d’une époque où les aristocrates italiens exploraient les paysans pour entretenir leurs terres et leurs rentes) pour accéder à une seconde partie pleine d’humour et de grâce en forme d’une relecture d’une histoire autrement plus connue mais dans un cadre plus moderne, celui de l’Italie contemporaine... Grand coup de cœur.

Il n'y a que les Italiens pour faire un film comme ça, en France se serait impensable. Rationalité oblige ! "Heureux comme Lazzaro" s'inspire du cinéma néoréaliste italien, il est nourri à la source par des réalisateurs comme Roberto Rosellini, Federico Fellini... La réalisatrice Alice Rohwacher parvient avec une maîtrise parfaite de la narration à coudre une fable sur la trame de la réalité. Et quelle réalité ! Celle du capitalisme qui détruit l'humanité en chacun de nous. La fable est d'autant plus percutante que l'exploitation d'un groupe de personnes isolées du monde ne le cède en rien à celle qui attend ces mêmes personnes dans notre modernité. Le final est sublime comme cette musique sacrée qui quitte la messe égoïste d'une poignée de religieuses. Un film magistral qui est sans doute l'un des plus beaux films de l'année.

 

On suit donc avec un ennui poli plusieurs personnages, dont le jeune Lazarro, que rien ne distingue a priori des autres. A la moitié du film, un évènement surprenant nous cloue sur notre fauteuil, et on suit alors la suite de cette histoire mystico-fantastique avec beaucoup plus d'intérêt. Le sentiment de plonger dans la réalité, après un début de film irréel, procure au spectateur une douce sensation d'exotisme à rebours. Malheureusement la fin d'Heureux comme Lazarro verse dans une accumulation bien lourde de poncifs en tout genre, avec des scènes finales franchement ridicules. Le film a reçu à Cannes le prix du scénario. C'est à moitié mérité : il y a une réelle originalité dans le développement de l'histoire, mais je sors du film avec le sentiment que cette originalité n'a été que partiellement exploitée. Tous les acteurs sont remarquables.

Je découvre le monde mystérieux d'Alice Rohrwacher par son troisième long, en omettant, pour l'instant, les deux précédents. Une cinéaste cannoise qui plait aux différents jurys, çà ne laisse pas insensible ma curiosité. On s'éprend assez rapidement de ce Lazzaro, dans une magnifique interprétation. Une Italie côté misère, qui semble pour autant pas si lointaine. La petite étoile qu'est l'acteur italien subit les demandes des autres, sans jamais sourciller. Il découvre le monde et les relations avec les autres comme un nouveau né qui exprimerait ses premiers mots. Heureux, il est par ce qu'il attaché à la vie. Incarnation du simplet par excellence, la cinéaste navigue entre la frontière du mélancolique et du risible. Et c'est justement çà qui coince pour moi. Après la meilleure scène du film et les retrouvailles entre Lazzaro et Antonia adulte, le film aurait du s'arrêter net. Tout ce qui vient après est inutile et dessert le propos.

Les mésaventures d’un jeune paysan, figure christique, incarnation d’une innocence et d’une bonté exploitées, maltraitées, déphasées dans le monde moderne. On retrouve ici le charme singulier du cinéma d’Alice Rohrwacher : mélange de naturalisme et de fantastique, douce étrangeté, jeux temporels… Et quelques moments de grâce, notamment lors de la scène où la musique « s’en va ». Mais le scénario est plus hétéroclite et moins abouti que celui des Merveilles (le précédent opus de la réalisatrice), desservi notamment par une séquence finale assez maladroite dans sa critique du capitalisme.

 

 La farce tourne à la fable avec loup et vieillissement accéléré, sauf pour l’innocent qui porte le nom de celui que le Christ ressuscita. Les paysans surexploités, s’exploitant entre eux, vont finir par arriver à la ville, quittant leurs coteaux ensoleillés pour les abords des voies ferrées. Les digressions s’accumulent, brouillant un propos initialement original qui finit par paraître longuet et contre productif. Finalement il ne fait pas si bon d’être trop bon. Le héros principal imperméable à toutes les violences, fantôme sans affect, peut prétendre devenir un saint, mais alors en plâtre.

Finalement, rien ne vaut un bout de terre (le retour, la nature bienveillante qui pourvois aux besoins de qui en a besoin - toute cette nourriture gratuite ... .-.-.-.-. Je pense comprendre tout cela, le voir dans le film, mais le film ne m intéresse pas. Probablement parce que la vision de l humanité est trop pessimiste. Les seuls heureux sont les niais car ils ne se rendent pas compte. Pourquoi pas, je ne suis pas tenu d adhérer. Je comprend mais désapprouve, n y crois pas.

 

 

 

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