CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1530 

 

 

n°1530
 
" Husbands "

 

 

(1972)-(Am)(2h18)  -      Comédie  dramatique    

 

Réal. :     John  Cassavetes   

 

 

Acteurs:  B.Gazzara, P.Falk, J.Cassavetes ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film entier, passionné, débarrassé de toute contrainte narrative : Husbands s'agit d'un véritable morceau de cinéma à la personnalité unique, intense et profondément sympathique. Comme tout film au fort caractère Husbands à ses imperfections, ses anicroches et autres petits aléas : c'est pour John Cassavetes le prix à payer pour mettre en scène la vie et l'émotion. Sous toutes ses formes. A chaque instant Husbands nous happe dans un tourbillon de réalisme, montrant des personnages souvent indissociables de leur interprète, des coups de gueules et des absences, de l'attente et du paroxysme, des scènes grisantes ( l'ivresse du cinéma de Cassavetes n'est résolument plus une simple légende...) et de l'improvisation sacrément virtuose ! On retiendra de ce portrait doux-amer de quadras endeuillés un formidable hymne à l'amitié, trio de copains de toujours cherchant la ressource dans le plaisir improvisé ( lui aussi ! ) et la reconnaissance. Peter Falk, Ben Gazzara et John Cassavetes lui-même sont extraordinaires. Un très, très grand film.

Cette comédie sur la vie, la mort et la liberté n’a pas pris une ride en plus de quarante ans et force est de constater que le cinéma de John Cassavetes a depuis été pillé de toutes parts. L’alchimie entre les comédiens est restée inégalée, l’émotion, l’humour, la fureur de vivre, la délicatesse, sont autant de sentiments mêlés avec une réelle spontanéité. L’humain est au centre du cinéma de John Cassavetes qui a le don de nous intégrer à ce trio de quadragénaires, éternels adolescents, qui décident au cours de quelques jours de rejeter toutes responsabilités (femmes, enfants, boulots), d’arrêter le temps qui passe inexorablement afin de retrouver une once d’insouciance et de sentir battre leurs coeurs. Passionner voire subjuguer les spectateurs pendant plus de 2h avec une intrigue pour le moins réduite, son rythme lent et son économie d’action tient du miracle. Mais ce prodige provient de la fameuse méthode Cassavetes, au charisme extraordinaire de son trio de comédiens, au vent de liberté qui souffle sur chaque plan. Et le spectateur en ressort aussi exténué qu’émerveillé.

De quoi ça parle "Husbands" ? De trois potes d'une quarantaine d'annèes qui enterrent leur meilleur ami! A cette occasion, entre beuveries, souvenirs et regrets, John Cassavetes, Ben Gazzara et Peter Falk (tous les trois exceptionnels) font le bilan de leur vie! La première scène d'ivresse des trois amis qui noient leur chagrin dans la bière et prennent à partie les clients du pub est restèe cèlèbre! Grâce à son itinèraire singulier en marge d'Hollywood et à sa manière de traquer les èmotions de la vie à fleur de peau, Cassavetes signe un film remarquable sur l'amitiè et les illusions perdues! Et enfin parce que "Husbands" passe rarement à la tèlèvision, ce qui le rend encore plus rare et prècieux! Cassavetes, qui disait tenir les films sans èmotion pour suspects, enregistre au plus juste le bord intime des coeurs! Inoubliable...

Avec ce film, John Cassavetes signe l'un de ses plus grands chefs d'oeuvres en racontant l'amitié de trois quarantenaire après la mort du des leurs. Cette histoire permet à Cassavetes de réunir pour la première fois Ben Gazzara, Peter Falk et lui-même pour former l'un des meilleurs trio de l'histoire du cinéma. Comme à son habitude, il laisse une totale liberté à ses acteurs pour un résultat ultra-réalistes où sa caméra capture le réel. En effet, quel que soit son age, comment ne pas se reconnaître dans ses trois hommes et leur amitié, tantôt virile, tantôt enfantine. La réalisation est dans le plus pur style Cassavetes avec une caméra très libre et des scènes évoluant à l'écran en temps réel (des scènes de repas généralement (voir une femme sous influence qui comporte une scènes de ce type absolument magnifique)) renforçant cette impression d'observation de la vraie vie. La musique est légère mais toujours aussi jazz. Au final, ce film est une pure merveille qui mériterait une bien meilleure reconnaissance de la part du grand public.

Le jeu des acteurs est ultra-réaliste et leur dialogues sont très originaux et semblent improvisés (ils le sont très certainement pour une part), ce qui rend le film assez imprévisible et excitant. La lenteur de l'oeuvre permet au scénario de rester minimal, comme une nouvelle: des hommes s'ennuien, partent à l'aventure mais ne la trouve pas. L'impression final de cette expérience manquée, cette absurdité de la continuité ne me semblait auparavant potentiellement sensible que dans les séries (cf Les Sopranos, Six Feet Under), je sais maintenant que le cinéma peut en être une illustration magistrale.

 

La création d’une équipe de comédiens fidèles au mode créatif de John Cassavetes s’est fait en parallèle de l’histoire d’amitié entre les personnages qu’ils incarnent. Ben Gazzara et Peter Falk, et Cassavetes lui-même, y interprètent en effet trois amis, tous père de famille d’une quarantaine d’années, en pleine remise à plat de leur existence après la mort d’un ami à eux, et c’est dans la façon dont le scénario s’absout des codes classiques en leur offrant un large champ d’improvisation que le film se distingue. Mais au-delà de cette méthode de jeu libre qui restera un modèle pour le cinéma indépendant américain, les moments de vie de ces personnages, aussi bien leurs beuveries que leur crise de la quarantaine, sont pleins de réalisme et globalement amusants (justement grâce aux prestations pleine d'humanité des trois acteurs) mais répétitives et donc, au final, assez lassantes à suivre.

Lâcher la bride à ses acteurs possède ses limites.Bien sûr,ce qui compte c'est le parcours de Harry,Archie,Gus et non leur destination mais l'intrinsigeante position auteuriste empêche toute identification aux personnages,et ce malgré des thèmes porteurs(solidarité,existentialisme,séduction,peur de vieillir).Ceci étant dit,il faut reconnaître l'alchimie qui se crée entre Ben Gazzaza,Peter Falk et John Cassavettes,qu'on sent être aussi unis dans la vie,qu'ils le sont dans le film. La comédie dramatique réserve ses moments de grâce.

La méthode Cassavetes poussée à son paroxysme c'est à dire improvisation et séquences tournées dans leur véritable longueur (ce qui fait que parfois ça paraît un peu long mais au moins c'est ce qui s'appelle allez jusqu'au bout!!!). Le trio d'acteurs fonctionne parfaitement et ce n'est pas difficile de voir que le complicité qui les unit n'est pas feinte et a lieu aussi derrière la caméra. L'idée de départ est très bonne et on peut remercier le réalisateur de ne pas avoir mis une fin bêtifiante comme de trop nombreux films américains lorsqu'il s'agit de la "sacro-sainte" famille. Le seul reproche en fait que l'on pourrait faire au film, c'est un manque de profondeur évident, surtout dans la façon par laquelle l'action est menée, qui empêche de se passionner vraiment. Reste un témoignage personnel et précieux d'un des cinéastes les anti-conventionnels de tous les temps.

 

Ce film démontre les limites du genre : superficiel, vain, long et ennuyeux... Quel dommage d'avoir si mal exploité ces trois acteurs magnifiques qui peinent à sauver le film !

De même que la peinture à ses règles, que la musique à les siennes, le cinéma, art respectable s'il en est se doit de les respecter. Certes rien n'est sacré, rien n'est figé, sauf qu'en plus d'un art, le cinéma a cette magie qu'il communique avec son spectateur. Or quand vous êtes obligé de vous tirer sur les paupières pour éviter de dormir en regardant le film, quand ce qui défile devant vous ne suscite aucun intérêt, où est la communication ?

"Passionner voire subjuguer les spectateurs pendant plus de 2 heures avec une intrigue pour le moins réduite, son rythme lent et son économie d’action tient du miracle." écrivait quelqu'un. En ce qui me concerne, le miracle n'a pas eu lieu, je n'ai absolument pas été subjugué et j'ai lâché l'affaire au bout de 40 minutes estimant avoir plus intéressant à faire.

 

 

 

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