CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  151 

 

 

 

 

n°151
 
" Le Procès "

 

 

(1962)-(It-Al-Fr)-( 1h58 )  -    Enigme, Drame 

 

Réal. :    Orson Welles 

 

Acteurs  :  A.Perkins, J.Moreau, R.Schneider, M.Robinson, J.Hahn, O.Welles... 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ça commence par une introduction qui touche les sommets, Welles impose avec génie un film totalement fou. Le film commence normalement, tel de nombreux films, puis les décors tortueux et dérangés apparaissent, tout devient étrange, tout devient une sorte de spirale infernale qui ne s'arrête jamais, les escaliers qui ne semblent pas en finir, les portes qui s'enchaînent, des personnages dont on ne sait rien, mais qui sont là à porter un regard accusateur sur un Anthony Perkins saisissant de justesse. Les seconds rôles ne sont pas en reste, comment oublier Orson Welles en avocat alité? Un film brillant… Un chef d'oeuvre, une oeuvre marquante, poignante, violente, sombre, torturée…

Adaptè dans un style baroque et expressionniste par un Orson Welles qui trouve son inspiration loin d'Hollywood et ses paillettes, l'oeuvre de Kafka est étonnante! Plongées, contre-plongèes, travellings, profondeur de champ, plans sèquences, même lorsque Welles semblent se parodier lui-même et se livrer à un simple exercice de style, c'est brillamment réalisé ! Un film fascinant comme son casting (Anthony Perkins, Romy Schneider, Jeanne Moreau, Elsa Martinelli, Madeleine Robinson, Suzanne Flon, Akim Tamiroff) ou plus l'oeuvre avance, plus le décor est surchargé, plus l’espace réservé au personnage se réduit, plus le montage s’active...

Le chef d'oeuvre d'Orson Welles? Certainement. Une fois n'est pas coutume, le génie de son style trouve un scénario à sa hauteur en l'adaptation du «Procès» du génial l'écrivain tchèque Franz Kafka. De la première à la dernière seconde Welles maîtrise TOUT, véritable démiurge écrasant le long métrage de sa voix, de son physique imposant et de sa caméra virtuose. L'apogée de son talent cinématographique est mise au service d'une oeuvre immense, angoissée et intense, et Welles accomplit bien plus qu'une adaptation réussie en portant à l'écran l'univers torturé de Kafka : tout en prolongeant par l'image et le son la transcription de ses tourments, il dépasse l'oeuvre originale tout en la réactualisant dans notre étouffante société post-industrialisée et bureaucratique, rendant d'autant plus pertinente la vision pessimiste de l'écrivain. Emaillé de scènes impressionnantes et de plans hallucinés, interprété par des acteurs au sommet de leur art, extrêmement abouti et formellement parfait, «Le Procès» est un long métrage prodigieux, réalisé par un surdoué.

Du début à la fin, impossible de ne pas trouver ça constamment sublime tant on a l'impression de se trouver dans un rêve, étrange et poétique. Je me souviendrai surtout de cet homme, qu'on découvrira client de l'avocat Welles, qui est assis et semble attendre lui aussi que le portail s'ouvre. Et M. K le regarde, comme s'il voyait son propre destin. C'est une image assez onirique, créée sans effets ou avec de gros sabots, ça dure quelques secondes et c'est sublime. Le réalisateur nous transporte pendant deux heures au pays de la folie, plus ou moins prononcée, mais surtout au pays du beau. Et ça c'est fort. "I

J'étais assez septique avant de le voir malgré le génie d'Orson Welles car j'avais vraiment adoré le livre et que je suis souvent déçue par les adaptations cinématographiques d'oeuvres littéraires. Mais ce film-là n'est pas une simple adaptation, on n'y trouve pas seulement un univers kafkaïen mais aussi un univers propre au réalisateur qui s'approprie l'histoire sans la dénaturer. Le décor et la mise en scène de ce film sont très impressionnants, en partie parce qu'ils mêlent réalisme et surréalisme. Bref, je recommande vraiment ce film, autant pour ses qualités artistiques visuelles que pour le fond qui prête à réflexion.

Orson Welles nous livre un film très fidèle au livre, étrange, avec un casting international. Les décors sont impressionnants, Anthony Perkins confirme après Psychose qu'il est un excellent acteur, Orson Welles en avocat malade se révèle aussi inquiétant que repoussant. Ce rôle permet une nouvelle fois à Welles de jouer avec son corps comme il l'avait fait dans La Soif du mal (la première fois qu'on le voit, il cache son visage avec une serviette). Un film très intéressant qui aide à la lecture du roman de Kafka.

 

Le film se complaît dans une étrangeté monotone qui s'étire sans nuancer ou faire progresser le comportement de ce mystérieux Joseph K. (Anthony Perkins), qui semble lui-même se désintéresser de son accusation. Le film ne devient alors qu'une suite de scènes dépourvues d'enjeux, qu'ils soient formels, dramatiques ou psychologiques et laisse place à l'ennui le plus total (heureusement que la belle Romy Schneider vient dire bonjour. "Le Procès" se définit par un hermétisme d'abord envoûtant avant de laisser indifférent, la faute à une ambiance qui n'évolue jamais et qui perd lentement son pouvoir de fascination.

Welles en fait encore une fois trop, en voulant montrer sa grandeur de réalisateur (chaque plan est magistral, rien n'est laissé comme un plan banal.) Ajoutez à ça le scénario incompréhensible de Kafka et vous obtenez un des films les plus bizarres qu'il m'ait été donné de voir. Je n'ai pas su l'apprécier.

 

On déchante très rapidement et un sentiment de déception nous envahit. A travers cette adaptation, on y découvre Joseph K, un jeune homme bien sous tout rapport et qui du jour au lendemain se retrouve arrêté et suspecté sans même savoir de quoi il retourne (et nous-mêmes ne saurons jamais quelles étaient les raisons de tout cela). Sous couvert de réaliser une pseudo réflexion sur l’injustice arbitraire et l’absurdité de la condition humaine, Orson Welles se plante littéralement en nous restituant une œuvre "auteurisante", limite science-fictionnelle et oh combien ennuyeuse (et incompréhensible).

 

 

 

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