CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1506 

 

 

n°1506
 
" Le saut dans le vide "

 

 

(1980)-(It,Fr,All)(2h00)  -      Drame     

 

Réal. :     Marco Bellochio   

 

 

Acteurs:  M.Piccoli, A.Aimée, M.Placido ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un drame à la psychologie intéressante. Le sujet de la folie est bien traité notamment grâce à des dialogues poussés. Le point fort du film est sans doute les prestations de Michel Piccoli et Anouk Aimée dans des rôles durs à jouer (les personnages sont névrosés). La réalisation est fine et les dernières minutes particulièrement réussies.

«Salto nel vuoto» (Italie, 1980) de Marco Bellocchio a un air de mort. Et de bourgeoisie. C'est pour ces deux points que le film s'apparente à Luis Bunuel. Si Bellocchio est italien et Bunuel espagnol, leurs cinémas se croisent dans les critiques des piliers de la société. Pas de quartier pour l'Eglise ou la bourgeoisie ! Ainsi «Salto nel vuoto» semble être un film post-Bunuel. Si la bourgeoisie tenait encore debout chez Luis Bunuel, elle titube clairement et flanche même carrément chez Bellocchio, si la foi avait pour représentation un cynisme amusé chez Bunuel, elle résonne chez Bellocchio comme une froideur de la contemporanéité. Bref, tout ce qui était volute et allégresse grinçante chez Bunuel n'est plus que décrépitude et marche sur l'escalier de la décadence. 

 C'est de décadence et plus spécifiquement de mort que semble parler «Salto nel vuoto». La répétition des fenêtres ouvertes, le désir de mort ( Bunuel encore là ) souvent exprimé, le film est comme cette force qui nous pousse à faire l'interdit, comme cette gravité qui attire la conscience vers le saut dans le vide. Les deux personnages principaux : Michel Piccoli et Anouk Aimée, frère et s?oeur vivant comme un couple, sont en proie à une certaine folie, clairement maladive pour le personnage d'Anouk Aimée et plus subtile mais non moins surprenante pour le personnage de Piccoli. «Salto nel vuoto» est donc aussi un film sur la folie. Brassant folie, famille et mort, le film s'éclaire d'une excentricité légère, une sorte de douce folie qui rôde sur l'image, où le suicide (et non pas la mort) peut surgir à tout instant. C'est donc l'étrangeté des situations, la critique poussée de l'amour familial qui fait que «Salto no vuoto» (Italie, 1980) est un petit bijou et une oe?uvre onirique par bien des points.

Entre les Poings dans les poches et Vincere, il y a le Saut dans le vide, et sa paire d'acteurs, Michel Piccoli et Anouk Aimée, tous deux récompensés à Cannes en 1980 du double prix d'interprétation. Le film prolonge les questionnements de Bellocchio sur la folie, il est de fait éprouvant et difficile. Néanmoins, parsemé de touches plus légères, il prend une certaine ampleur dans la réalisation, confortée par le jeu époustouflant de Michel Piccoli et Anouk Aimée. C'est un grand film, qui interroge non seulement la société, mais aussi l'homme dans sa nudité, jusqu'au retour à l'enfance. Il peut faire penser à certains films de Buñuel, dans la violence du propos qui peut mener jusqu'à cette scène de saccage peut-être fantasmée. En effet, le Saut dans le vide semble avant tout irréel et fantasmagorique. L'appartement du frère et de la sœur est le théâtre de leurs douleurs. C'est l'obsession de la fuite qui règne alors, fuite salutaire ou fuite définitive : somme toute, dans les deux cas, le saut dans le vide.

 

Étonnant et dommage, cette obsession du cinéaste à tenir à distance ses personnages et les émotions qui en découlent. Comme si dans ce cinéma italien post-Antonioni, intelligence du point de vue et asséchement du style allaient de paire. Salto nel vuoto est donc un film exigeant, beau parfois, frustrant aussi. L'essence du film tient sur les épaules de ce couple, d'un frère et d'une sœur interprétés avec ferveur par les deux comédiens (même doublés en italien, Michel Piccoli transpire le génie et Anouk Aimée la vulnérabilité). L'ironie étant que l'humanité qui se dégage de leurs interprétations ne semble pas voulue par le cinéaste. Bellocchio ne cesse de glisser dans son film des éléments perturbateurs, un Michele Placido crypté et des séquences fantastiques maladroites visant à atténuer un semblant de lyrisme romantique. Problème, dans cette démarche, le trouble se trouve aussi atténué. Exercice périlleux, Salto nel vuoto est une œuvre âpre mais que l'on ne peut mépriser. Rien à dire en revanche sur le sublime plan séquence final.

Film difficile d'accès de prime abord. Etouffant, oppressant , le film tourne autour de deux sacrés acteurs (surtout Piccoli,quel monstre). Mais l'ambiance et le sujet du film sont délicats à appréhender et ce qu'il en ressort est ambiguë.

 

Bellocchio comme souvent fait prendre à ses personnages des postures extrêmes, du coup le film devient peu intéressant à suivre. c'est bien joué mais tellement improbable.

Je suis peut-être trop attiré par le cinéma de l'entertainment, mais la vraiment, je dois dire que le visionnage de ce film ne fut pas pour moi un pur plaisir. A part le temps de quelques rares scènes, je me suis ennuyé ferme. Il faut avouer que les deux principaux thèmes traités, la folie et les relations ambigues entre frères et soeurs, n'ont pas pour coutûme de particulièrement m'attirer, mais c'est surtout la façon dont ils sont traités ici qui me rebûte particulièrement : dialogeus plutôt pauvres (est-ce dû à une mauvaise traduction ?), gros plans incessants sur les moments de repas, pauvreté du script... Bien sût, un vrai cinéphile prétendra exactement l'inverse, alors je vous conseille d'en juger par vous-même.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA