CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1504 

 

 

n°1504
 
" La corruption "

 

 

(1963)-(Fr,It)(1h20)  -      Drame    

 

Réal. :     Mauro Bolognini   

 

 

Acteurs:  A.Cuny, J.Perrin, I.Miranda, R.Schiaffino ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Stefano, l'héritier de la maison d'édtition de son père place la morale et la foix chrétienne au dessus de la richesse. Réflexion majeure sur une société gorgée de croissance après la guerre, "La Corruption" exalte les tentations d'une jeunesse déchirée entre idéalisme et plaisirs de vie. Le duo père (Alain Cuny) et Stefano (Jacques Perrin) est sublime d'expression de tendresse et d'aspiration humaniste.

En exergue de son film, Mauro Bolognini a placé une jolie citation de Charles Baudelaire: "Même si Dieu n'existait pas, la religion serait encore Sainte et Divine". De là commence "La corruzione" où le juvénile Jacques Perrin souhaite devenir prêtre en découvrant l'univers de son père, un éditeur milanais incarné par Alain Cuny! Bolognini joue ici les géographes de l'incommunicabilité, dont il montre remarquablement les arêtes, les failles mais aussi la perte de l'innocence! On se promène en yacht aux abords des Îles Pontines, dans la mer Tyrrhénienne, où le personnage principal se découvre lui-même au bout d'une route semée de doutes et de troubles! Dans cette croisière, nous avons le fils, le père...mais aussi la sulfureuse Rosanna Schiaffino, amoureuse de la caméra qui lui donne son étonnant pouvoir! La mise en scène de Bolognini est magnifique parce qu'elle semble insensible à tout ce qui entoure Stefano! On notera aussi la belle musique de Giovanni Fusco! 

Bien que dans ce film rien ne soit novateur ou singulier, il est à mon avis très important. La justesse du regard de Bolognini sur l'adolescence est touchante."La nausée" du personnage principal, qui revient souvent dans les films du metteur en scène, n'est plus circonspect mais est la base même de l'action. Il est, je crois, un film très personnel où Bolognini montre tout son talent. Les acteurs sont parfaits, en particulier Rosanna Schiaffino que je ne connaissais pas. Un grand film.

Cadre merveilleux pour la tentatrice Adriana, cadre de la corruption du père et de l’abandon du Père, l’amère tyrannie de la mer Tyrrhénienne offre sa première fois à l’intense Perrin. Il succombe et pleure sur les décombres de sa foi. Bolognini met en sauce un sévère réquisitoire contre le cynisme libéral et contre certains moralisateurs vertueux qui s’avèrent être gâtés jusqu’à pourrir à leur tour. L’élégant N&B caresse la sensualité de Schiaffino et dramatise la langue de Cuny.

 

Le trio d'acteurs, Alain Cuny, Francis Perrin, Rosana Schiaffino, est exceptionnel et suffit à lui seul à donner une dimension profondèment humaine à ce film. La photo et la musique sont magnifiques. Reste le scénario sans surprise, qui est tout de même très daté. Quel fils de famille "normal", héritier d'une grande fortune, aurait aujourd'hui envie de se retirer dans un couvent ? En 1963, alors que mai 68 se rapprochait, on aurait mieux compris que ce garçon, écoeuré par l'hypocrisie et le cynisme de son bourgeois de père, épris d'absolu idéologique, se révolte et prenne sa carte du PC italien... avec lequel sympathisait d'ailleurs le réalisateur Bolognini. La chute mi figue mi raison déçoit aussi un peu. Néanmoins, La corruption frappe souvent très juste, par exemple avec sa charge impitoyable contre un écrivain, ancien résistant et grande conscience morale intellectuelle officielle, qui s'est vendu à son riche éditeur, lequel utilise son image pour justifier les pires saloperies. Sur ce plan, peu de choses ont changé depuis 1963 et la bassesse de ce genre d'individu reste d'actualité...

Une très belle réalisation parfaitement jouée ensuite il est vrai que cela manque de surprises, on a envie de dire un peu court jeune homme.

« La corruption » s’ouvre sur un discours dans lequel un professeur définit la civilisation comme l’aspiration au bien. Certes. Sauf que le « bien » est devenu l’argent et que notre civilisation matérialiste se résume moralement à rien. Scène après scène, Mauro Bolognini n’épargne rien ni personne. Les « gentils » étudiants aux sourires carnassiers, le ravage du temps dans une société du jeunisme, la matérialité du père, ordure sans remords, la maîtresse cynique limite prostituée et enfin l’intellectuel de gauche traitre social, tous représentatifs de cette société où la loi du plus fort (de l’argent) est toujours la gagnante, sans place pour la compassion, assimilée à de la faiblesse. LA CORRUZIONE offre quelques grands moments comme la très cruelle scène de l’hôpital, la séduction du puceau, aussi érotique que moralement désespérante, le suicide et un final remarquable dans une scène d’individualisme total au sein d’une codification collective assumée. Mais malgré cadrages et découpage très soignés, parfaitement en accord avec le propos, malgré l’excellente interprétation du trio Rosanna Schiaffino, Jacques Perrin, Alain Cuny, le film est inégal. La faute à un bavardage explicitement inutile, les images se suffisant à elles mêmes, contrastant avec la sécheresse acétique (inhabituelle chez Bolognini) de certaines scènes. La faute aussi, à la scène du début qui aurait mérité un emballage un peu moins rapide.

Le père est un grand éditeur (Alain Cuny), le jeune fils (Jacques Perrin) veut entrer dans les ordres. Ca fait désordre. Ce dernier perdra son innocence, ses illusions et sa virginité au contact d'une gouleyante jeune femme (Rosanna Schiaffino). Un film glacial sur le cynisme de la bourgeoisie et sur une Italie de plus en plus matérialiste. Comme le dit un des personnages "Ce pays n'a plus d'idées. Il a de l'électroménager".

Dans un pays aussi religieux que l'Italie, il est facilement délicat de questionner la foi. Quelle meilleure occasion de le faire, cependant, que dans l'esprit d'un adolescent, creuset où se justifient toutes les hésitations ? Ce n'est d'ailleurs pas seulement une hésitation, c'est tout le cheminement d'une vocation. De la sagesse du père ou de la résolution du fils, où se situe la raison ? On est tenté de dire que les deux se valent mais les circonstances sont faites pour semer le doute, car expérience et inexpérience ont en commun de pouvoir être têtues. Héritant assez largement du cinéma français qui a vu naître ses talents, Bolognini concentre la philosophie italienne et la psychologie française dans un duo père-fils très fort qui ne laisse aucune place à autre chose que la confrontation. Très James Dean dans sa précocité à explorer la jeunesse, l'œuvre agit comme un huis clos mental lucide où finit par percer la corruption sous son vrai visage et non plus celui qu'on lui prête sous couvert de la morale. Perturbant ! →

 

Un film décevant qui ne m'a guère passionné non pas parce que le ton est desespéré et pessimiste, car beaucoup de films adoptant ce ton se révèlent passionnants il y a même quelques chefs d'oeuvre dans le lot, mais parce que les ficelles sont grossières, n'étouffant pas sous la subtilité, et que le scénario est très mince. Reste à voir un très jeune Jacques Perrin ainsi que la beauté d'une actrice italienne que à ma grande honte je ne connaissais pas très bien Rosanna Schiaffino. Ce film me laisse sur un sentiment très mitigé.

Voici un long métrage de Mauro Bolognini qui possède une mise en scène plate et sans envergure, une histoire qui n'arrive jamais à être captivante et une interprétation qui manque d'émotion. " La Corruption " est donc pour moi une oeuvre clairement décevante et souvent ennuyeuse, dommage car l'idée de départ était intéressante et le casting plutôt prometteur.

 

 

 

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