CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1501 

 

 

n°1501
 
" Les enfants terribles  "

 

 

(1950)-(Fr)(1h47)  -      Drame    

 

Réal. :     Jean-Pierre Melville   

 

 

Acteurs:  N.Stephane, E.Dermithe, R.Cosima ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Beau travail du noir et blanc et de mise en scène pour un film réalisé en studio en quasi intégralité. Travail accentué par l'interprétation très expressive des acteurs qui tombent en revanche trop souvent dans le surjoué et semblent réciter. L'oeuvre en pâtit un peu mais reste très marquante par cet univers surréaliste très envoûtant et captivant. Beau travail technique sur une adaptation de Cocteau qui mérite une place de choix dans le cinéma français.

Adapté du roman de Jean Cocteau, Jean-Pierre Melville a su retranscrire l'univers étrange, pesant et très empreint de tragédie antique de l'écrivain. Reste que si l'esprit de Jean Cocteau est pleinement présent, celui de Jean-Pierre Melville ne l'est pas du tout. L'ensemble est très bavard et théâtral, ce qui est commun à Cocteau, mais recèle de moments très intéressants en particulier dans les 30 dernières minutes où la relation entre le frère et la soeur atteint une intensité paroxystique. Du côté de l'interprétation, le film tient surtout sur les épaules de Nicole Stéphane remarquable dans le rôle principal. Pour pleinement apprécier ce film, il est conseillé de s'attendre à une oeuvre de Jean Cocteau et non pas à une oeuvre de Jean-Pierre Melville.

Cocteau...Melville..."Les enfants terribles". Le cocktail est plutôt surprenant! Adaptè par Cocteau d'après son roman dans une oeuvre essentiellement tournée à Paris! Prècurseur de la Nouvelle Vague, Melville se cherche encore dans ce second long-mètrage! L'argument, un frère et une soeur vivent dans le huis clos de leur chambre qui n'opère pas sur la réalité! L'univers vénéneux est bien retranscrit à l'image aux airs sacrés de Vivaldi! Techniquement, la mise en scène est largement influencée par Cocteau! Les cadrages, les personnages, le récit, la direction d'acteur, l'utilisation de la voix-off...Nous sommes bien dans son univers! Beaucoup diront que l'interprétation a pris aujourd'hui un sérieux coup de vieux! Le film n'en reste pas moins beau, poétique et écorché! De pus la restauration 4K est très réussie dans ses images, en particulier la bataille de boules de neige en nocturne...

 

Truffaut a dit "le meilleur roman de Cocteau est devenu le meilleur film de Melville"... Un NB très éclairé et un son presque monacal appuie la sensation de songe tragique pour cette passion dévorante entre un frère et une soeur, relation quasi incestueuse (encore plus à l'époque !) qui interdit l'intrusion des sentiments d'autres personnes. La première partie pose les personnages, deux gosses pourris gâtés qui joue à "qui aime bien châtie bien" dans une sorte de brouhaha fait de jeux et de caprices. La seconde partie s'enfonce petit à petit dans le drame façon tragédie grecque ; plus les enfants deviennent adulte et plus la tragédie s'impose... La musique envoutante de Vivaldi et la voix Off de Cocteau finit d'imposer au film la puissance d'un songe théatral dramatique. Deux bémols... Comment croire à des enfants lorsque dès le début du film ces jeunes ados ont un tel physique d'adulte ?! Et Edouard Dhermitte (Paul) est un Appolon qui joue mal et ça se voit encore plus comparé à sa soeur Nicole Stephane (Elizabeth) en Artémis possédée par la grâce et la passion.

Pour son deuxième long-métrage, Jean-Pierre Melville adapte un célèbre roman de Jean Cocteau. Quand deux génies collaborent, il y a toujours un risque que la vision de l'un des deux phagocyte celle de l'autre. C'est malheureusement ce qui se passe dans ce film qui doit bien plus à la sensibilité du grand poète qu'à la mise en scène du réalisateur débutant qui semble encore trop jeune pour s'affirmer face à un tel monument artistique. De fait, le résultat, bien que recelant de nombreuses qualités, reste un brin figé par l'utilisation de procédés peu cinématographiques: voix-off omniprésente, dialogues sentencieux, jeu théâtral... Les Enfants Terribles est un long-métrage plein de fougue et de fantaisie, mais on regrette toutefois de n'y retrouver ni la mise en scène révolutionnaire des futurs films de Melville ni le déluge poétique de l'œuvre originale de Cocteau.

Un an après avoir mis en scène Les Parents terribles, d'après sa pièce, Jean Cocteau renonce à adapter lui-même son roman presque homonyme et confie la tâche à Jean-Pierre Melville, auteur indépendant (du moins à cette époque) dont ce fut le premier film de commande. Bien qu'inconditionnel de François Truffaut, je ne partage pas son avis au sujet de ce film, qui était pour lui le meilleur de Melville, tiré du meilleur roman de Cocteau. Je pense même que les deux talents se contrarient pour aboutir à un film en partie raté. Tout d'abord le choix des acteurs est aberrant tant ils sont éloignés de leurs personnages au niveau de l'âge. De plus, Édouard Dhermitte, amant de Jean Cocteau (également fils adoptif et légataire universel du poète) n'a aucun don pour le métier d'acteur et sa performance est pitoyable. Il réussit même à entraîner sa partenaire, Nicole Stéphane, dans un jeu aussi peu naturel et aussi forcé que le sien. L'autre réserve concerne l'utilisation du son, qui prime trop souvent sur l'image, ce qui est très surprenant de la part de Melville et prouve bien l'influence négative de Cocteau sur sa direction (Les Parents terribles étaient déjà horriblement et naturellement verbeux en tant qu'adaptation d'une pièce de théâtre). Enfin, les commentaires off de ce même Cocteau sont gênants, non pas tant à cause du phrasé précieux de l'auteur et de son ton emphatique (semblant ridicules aujourd'hui mais tout à fait banals à l'époque, comme le prouvent l'écoute des bandes sons des actualités de ces années-là par exemple) mais par leur effet inutile et donc redondant par rapport aux images. Cependant, reconnaissons que le film contient dans sa dernière demi-heure (disons à partir de la mort de Michael) des fulgurances magistrales - au niveau de l'image pure - dans l'exposé des passions exacerbées de cette famille au bord de l'inceste. En conclusion et malgré toutes les réserves, voilà un film très estimable, à défaut d'être le chef-d'oeuvre que certains ont un peu trop vite proclamé.

Le style est atroce et la tension entre les deux héros pénible et d'un ennui mortel. Dans son ensemble le film est insupportable. Les deux héros sont laids et on rencontre tout le long du film des seconds rôles qui auraient été tellement mieux. La voix de Cocteau est également d'une lourdeur et d'une suffisance assez terrible. La fin seule, témoin de la résolution d'une certaine ambiguïté sexuelle sauve la mise.

Un film mi-figue mi-raisin. "Les Enfants terribles" n'est ni vraiment du Cocteau ni vraiment du Melville, ce qui explique peut-être le semi-échec artistique du film. L'un des principaux reproches que l'on peut faire à se film, outre son côté très littéraire, vient du jeu des acteurs. Leur jeu très théâtral et leur âge trop avancé pour être vraiment crédible est un obstacle majeur à l'identification du spectateur avec les personnages. Sans compter que l'acteur jouant Paul, Édouard Dermit, est franchement mauvais (mais il était l'amant de Cocteau se qui explique bien des choses...). Pourtant les personnages ne sont pas dénué d'intérêt. Élisabeth (qui domine clairement son frère) et Paul (totalement dépendant de sa sœur) vivent une relation quasi-incestueuse et ne supportent pas qu'un autre être humain s'interpose entre eux. Même la mort de leur mère n'est qu'un détail et sera vécue comme une libération pour les deux jeunes gens, qui pourront dès lors se réfugier dans leur propre univers fait de rêves, de chamailleries et de jeux d'enfants parfois terriblement cruels. Dommage que "Les Enfants terribles" ai était réalisé par Melville, le film aurait peut-être gagné à être l'œuvre du seul Cocteau plutôt que se curieux mélange entre deux sensibilités aussi différentes.

 

 La théâtralité du jeu de Nicole Stephane et de Edouard Dermit en fera rire plus d'un. Dommage, car Nicole Stephane dégage vraiment quelque chose, elle est habitée par son rôle jusqu'au bout des ongles. La présence d'Edouard Dermit en tête d'affiche est plus étonnante, vue sa prestation, à croire qu'il a couché avec Jean Cocteau pour obtenir le rôle. Le choix de la musique classique, pour accompagner l'histoire, surprend. S'agissait-il de donner plus de solennité à l'intrigue ? 

Malgré une mise en scène soignée (surtout dans la dernière demi-heure), ces relations allant de l'amour à la haine entre un frère et une sœur sont plombées par un casting grotesque et une interprétation pleine d'emphase empêchant l'empathie.

Film anarchique, relation quasi incestueuse, ce film détonne dans le paysage conformiste des films français de la période. Malgré tout le jeu des acteurs n'est pas juste, et la voix de Cocteau insupportable.

 

 

 

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