CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1469 

 

 

n°1469
 
" Les fleurs de Shanghai "

 

 

(1998)-(Chin)(1h54)  -      Drame     

 

Réal. :     Hou  Hsiao-Hsien     

 

 

Acteurs:  T.L. Chiu Wai, C.Lau, M.Reis ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Avec «Les fleurs de Shanghai» (1998) Hou Hsiao Hsien nous entraîne au coeur des maisons de courtisanes dans le Shanghai de la fin du XIXème siècle. Entre une partie de mah-jong et une consommation d'opium, les hommes de la haute société s'y disputent les faveurs de jolies «fleurs» toutes affublées d'un nom de pierre précieuse ou de parfum. On y suit plus particulièrement le parcours de Wang partagé entre Rubis et Jasmin. Le réalisateur taïwanais nous gratifie ici d'un film merveilleux, d'une perfection peu commune, d'une délicatesse exquise et d'une pudeur qu'on croyait évanouie en ce bas monde tout abandonné aux plaisirs douteux du voyeurisme. Osons même dire qu'il s'agit d'un authentique chef-d'oeuvre dont la puissance est réelle derrière les apparences décoratives de sa surface. Sous la pellicule d'images splendides couve en effet une tragédie, celle de ces femmes réduites à l'état de marchandise, celle de leurs amours cachées, de leurs humiliations, de leurs rivalités, de leurs jalousies..., une tragédie que ces images entendent certes manifester, mais tout en reconnaissant leurs droits à la retenue et à l'intimité.

Magnifique. Hou Hsiao Hsien fait preuve d'un talent peu commun avec ses plans (quasiment) fixes, rappelant quelque peu l'art du grand Ozu. Autant de tableaux éclairés à la perfection, mus pas les déplacements des domestiques, des courtisanes ou des riches hommes recherchant leur fréquentation. Reflet de la rigidité de cette société aux milles usages, on ne quitte jamais les intérieurs luxueux et étouffants, passant sans transition des salles de jeux enfumées aux chambres à coucher où se dénouent nombre d'intrigues. Car parler de courtisanes c'est forcément évoquer les jalousies, les rancoeurs, les mariages arrangés, les rêves déçus ou les amants perdus. Le style épuré de Hou Hsiao Hsien est ainsi tout à fait approprié à la subtilité des rituels de l'époque (la Chine du 19ème siècle), les rares moments passionnés n'en devenant que plus fiévreux et troublants.

Le réalisateur taïwanais, contrairement à beaucoup trop de ses contemporains asiatiques, est en effet un cinéaste de la retenue, de la suggestion, quand la mode tend à la surenchère et à la démonstration la plus triviale. Grâce à la sobriété de son style, il parvient à nous toucher et à retranscrire des émotions vraies, malgré une situation particulièrement désenchantée : si quelques protagonistes espèrent encore trouver l'amour, la plupart sont déjà rongés par l'opium et l'argent. Dans les maisons closes de Shanghaï la cupidité côtoie inévitablement le désir, les femmes sont livrées au bon vouloir des hommes et s'en vont épouser le plus offrant. La liberté évidemment étant rarement de mise. Au final, Hsou Hsiao Hsien nous offre donc là un long métrage d'une grande finesse et d'une grande beauté, dépeignant avec un pessimisme certain (sans pour autant se départir de cette objectivité d'historien qui l'honore) une société très codifiée. Et je ne peux que saluer une fois de plus l'Asie Orientale, grande pourvoyeuse de talents! 

 

J'ai quand même du mal avec le cinéma d'Hou Hsia-Hsien. J'aime pas ne pas aimer quelque chose de bon. En fait c'est pas que j'aime pas mais juste que je trouve ça soporifique. Enfin c'est un peu fait pour, non. Je ne sais pas si c'est fait pour mais c'est évident que ça ait cet effet vu la manière dont il filme. Quoi qu'il en soit c'est avant tout des ambiances qui sont travaillées et elles sont assez plaisantes, dans ce film on a clairement l'impression d'être détendu comme après une bouffée d'opium (enfin c'est l'image que je m'en fais). Après l'intrigue c'est toujours très secondaire pour moi. J'ai un peu du mal à suivre et je m'en fiche pas mal mais du coup ça fait que j'ai pas grand chose à me mette sous la dent à part ces ambiances colorées et langoureuses. J'aime bien mais sans plus. J'en attendais réellement plus de ce réalisateur, je continuerai à voir sa filmographie mais je dois avouer ne plus m'attendre à grand chose. Ce sera pour la culture mais ce n'est clairement pas ma tasse de thé.

Les fleurs de Shanghai est une œuvre Asiatique très particulière avec un style assez théâtrale où les scènes se déroule à huis-clos, et où chaque scène a son décor. Du coup, le film se montre interessant mais cela n’empêche qu’il présente peu de rebondissements et manque un peu d’émotions. Pour un film qui se déroule dans une maison de prostituées, cette production fait preuve de beaucoup de retenue (peut être même un peu trop) : il n’y a pas un seul câlin et embrassades. Tout se joue sur les dialogues mais ceux-ci sont assez froids (sans pour autant que les acteurs jouent mal) donc le film manque un peu de profondeur et d’émotions. Le film présente tout de même des éléments intéressants comme les rivalités entre courtisanes ou le triangle amoureux M.Wang/Rubis/Jasmin. On pourrait regretter le peu de rebondissements pour intensifier un peu plus le rythme. C’est pour ça, que l’on apprécie vraiment la scène où M.Wang est ivre et pète un câble qui amène un peu d’action au climat jusque là très calme. Finalement, les Fleurs de Shanghai est un film intéressant par sa culture et son côté théâtrale mais devient un peu ennuyeux vers la fin par manque de rebondissements et d’émotions.

 

 Je regardais les images sans parvenir à ce qu'elles m'intéressent. J'ai trouvé le film très sensible, avec une très belle musique, qui parvient de temps en temps à créer des beaux moments, mais ça ne suffit pas, l'histoire en elle même ne démarre jamais vraiment et pourtant il y en a une, on est dans un film où le serpent se mord la queue. La situation n'évolue jamais vraiment, les mêmes scènes se répètent inlassablement. 

1h 54 de beauté stupéfiante mais vaine, dans un abysse d'ennui mortel : "Les fleurs de Shangaï" sont au 7ème Art ce que le sadomasochisme est à la torture chinoise.

La musique est superbe, la photo est superbe, les décors sont superbes, les costumes sont superbes...Les Fleurs de Shanghai atteint sans aucun doute la perfection que le réalisateur cherchait. Malheureusement, la perfection peut aussi se révéler très ennuyeuse parfois.

Oui, la mise en scène élégante et minimaliste à la fois, les décors et costumes d'époques somptueux éclairés par une lumière tamisée et délicate, les accessoires choisis avec le grand goût, oui, tout cela est superbe et relève d'une esthétique léchée sans être artificielle ... Mais peut-on vraiment se contenter uniquement de cela ? Car vous ne trouverez rien dans plus dans ce film : point d'histoire (deux débuts d'intrigues à peine esquissées), des dialogues anecdotiques au possible (petites jalousies, petits conseils, petits commérages...), point de transmission historique qui permettrait de mieux cerner cette maison close et son fonctionnement ou son rôle sociologique ... et enfin : point d'érotisme ni de nudité ! ... ce qui manque cruellement lorsque l'on fait un film dans une maison close sans intrigue ni évolution narrative. On aurait au moins aimé un peu de chair, ressentir les corps, mais ceux-ci ne quittent jamais les somptueux costumes dont ils sont parés. Au final, le souvenir d'une grande beauté mais surtout d'un ennui sans fin ...

 

 

 

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