CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1455 

 

 

n°1455
 
" Nuages flottants "

 

 

(1955)-(Jap)(2h03)  -      Drame    

 

Réal. :     Mikio  Naruse   

 

 

Acteurs:  H.Takamine, M.Mori, M.Okada ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(2006)

Etonnante modernité d'un récit où les personnages ne cessent de commenter leur détresse, devant un verre de saké, évidemment.

Un drame intimiste très austère et un peu répétitif, porté par une interprétation magistrale et une fin de toute beauté. Une oeuvre importante qu'il est nécessaire de découvrir.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

De l’œuvre la plus célèbre du plus désespéré chantre du pessimisme que le cinéma ait connu, il faut s'attendre à un film désespéré et pessimiste...et suspense... c'est le cas. On prend comme contexte celui ultra-sombre de l'immédiat Après-guerre japonais et on y plonge deux êtres qui sont faits l'un pour l'autre mais qui ne le savent pas ou ne veulent pas le savoir, du moins pour l'homme, on suit leur cheminement que l'on sait dès le début destiné à mal finir et voilà. La femme, incarnée avec intensité par la talentueuse et photogénique actrice fétiche du cinéaste Hideko Takamine, est émouvante dans son amour jusqu'au-boutiste, et l'homme est attachant malgré sa faiblesse et sa veulerie. On oublie quelques longueurs grâce à quelques instants magnifiques d'inspiration et on a un grand film marqué par le sceau de la tragédie.

Une belle histoire triste. Le film est forcément à rapprocher de « brève rencontre ». C’est un bonheur qu’ils ne peuvent pas atteindre d’où la tristesse permanente et la douleur des regards, presque la honte.

En 1946, la jeune Yukiko est rapatriée d’Indochine, un an après la défaite du Japon. A Tokyo, elle retrouve Tomioka avec qui elle a eu une liaison passionnée pendant la guerre. Mais les temps ont changé, et il lui dit qu’il ne peut plus quitter sa femme. Devenue seule, Yukiko survit courageusement au chaos de l’après-guerre sans renoncer à son amour pour Tomioka. Drame de l’amour interdit, tableau du Japon avec sa misère sociale de l’après guerre, sans concessions, surtout pour les hommes qui, encore une fois chez Naruse, n’ont pas le beau rôle…

 Le film est doté d'une telle sensibilité et d'un tel attachement au malheur et à la quête desespérée de cette femme, qu'il sublime une histoire banale pour en faire l'archétype du bonheur impossible pris dans l'étau de la réalité des hommes et de la société. Le flottement décrit dans le titre se retrouve de manière très juste à deux niveaux.Dans un premier temps, c'est celui de la rêverie et du regret de "l'âge d'or" indochinois, puis on le retrouve de façon beaucoup plus négative dans le détachement, voire l'indifférence de Kengo. De la même manière, le cinéma de Naruse me semble être beaucoup plus souvent dans l'introspectif et l'implicite d'un regard ou d'un silence que dans l'explicite des cris. ce sont sdes personnages qui souffrent, soit de leurs faiblesses, soit de leur culpabilités, et ce sentiment est palpable dans les images bien avant que l'explication soit donnée dans les dialogues. De ce fait, c'est très beau. Je suis bien plus sensible à ce film qu'à beaucoup de mélodrames où la parole vient avant le sentiment. Ce film s'impose définitivement comme un chef d'oeuvre et comme un modèle du genre.

Le chef-d'oeuvre de Naruse. Un mélo d'une grande subtilité, que même Ozu jalousait. C'est dire !

Japon : Hiver 1946, la guerre vient de se terminer. Yukiko Koda rentre dans son pays, un Japon affecté et anéanti par la défaite après avoir passé plusieurs années en Indochine comme secrétaire du ministre de l'agriculture et des forêt. C'est d'ailleurs là qu'elle y a rencontré Tomioka avec qui elle a vécu un amour passionné qui lui avait fait le serment de l'épouser une fois renter au Japon... Mais lorsqu'elle le retrouve au pays du soleil levant, il n'a plus l'intention d'honorer sa promesse... Avec "Nuages Flottants", Naruse nous livre un mélodrame d'une grande sensibilité et justesse. Dès le début, il nous attache à ce personnage féminin qui sera, tout le long du film, à la recherche du bonheur, d'un amour et d'un passé qui s'est déroulé loin d'une guerre qui faisait alors rage. De l'espoir au désespoir, du renoncement à l'attente, elle passera par plusieurs stades, avec face à elle un homme qui ne se rend pas compte de ce qu'il veut et qui fait régulièrement preuve d’égoïsme et surtout de lâcheté, incapable de rompre clairement avec elle. 

Un énorme coup de cœur, un mélodrame juste, puissant, passionnant et bouleversant où Naruse nous emmène dans un Japon d'après guerre suivre un couple passionné mais qui n'arrive pas à se trouver. D'une grande justesse et d'un grand talent, que ce soit devant ou derrière la caméra.

 

 La prise de vue efficace et le jeu concentré de deux grandes stars, la très belle Takamine Hideki et l'impressionnant Mori Mazayuki, modifient évidemment les relations décrites dans le roman. La nostalgie est moins criante. La sexualité est un peu nimbée de brume. Mais la volonté inébranlable de Yukiko apparaît encore pus admirable et la veulerie de Tomiako plus lamentable encore. 

Ce peut être vu encore aujourd'hui en 2012 comme un portrait de Japonaise ordinaire obligée de faire dans le dénuement le plus complet, avec passage par la case prostitution, tout en vénérant un abruti. "Courte est la vie des fleurs, infinie leurs douleurs", conclut Mikio Naruse en droit fil de l'oeuvre de la romancière nipponne dont il s'est inspiré.

 

Je ne remets nullement en question le statut de chef d'oeuvre de ce film mais franchement j'ai tout de même du mal à comprendre pourquoi. Je vais peut-être passer pour un butor insensible mais pour moi y a vraiment pas de quoi en faire un plat, car si le scénario est convenable c'est pas du tout ça au niveau des acteurs qui sont complètement à la ramasse, sérieusement les 2 personnages principaux sont insupportables et pas du tout attachants, à tel point que leur sort n'inspire presque aucune pitié. Le fait que ce soit une romance n'a pas arrangé les choses car ce genre de films n'est pas ma tasse de thé. Bref, ce "Nuages flottants" ne m'a pas emmené au 7ème ciel, enfin bon n'exagérons rien ce n'est pas non plus un navet. Décevant.

 

 

 

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