Emiettant le rècit en un grand
nombre de très courtes sèquences qui empêchent constamment la
naissance d'une quelconque progression dramatique, Robert Bresson
fait du "Journal d'un curè de campagne" un bloc monolithique de
souffrance intérieure et de grisaille extérieure. Il refusait
dèsormais les acteurs, les dècors, un dialogue fleuri pour ètablir
un contact avec la vie, en prise directe, mais par des moyens
opposès à ceux du nèo-rèalisme! La fidèlitè à Bernanos n'est pas
dans le texte (commentaires très courts, dialogues raréfies), mais
dans cette atmosphère pesante et dans le jeu des interprètes non
professionnels! Leur masque souvent figé ne traduit pas en effet les
réactions du personnage aux évènements sans grande importance de la
vie quotidienne, mais reflète sa vie intèrieure. Claude Laydu se
montre particulièrement saisissant! Son visage tourmentè et sa
dètresse physique restent à tout jamais dans nos mèmoires! Le
fleuron par excellence du cinèma religieux et de loin mon film
prèfèrè de Bresson...
Ce chef d'oeuvre de Bresson, tiré du
célèbre ouvrage du génial Bernanos, est probablement mon film
préféré. Pourtant je n'ose le revoir très souvent tant il m'arrache
les larmes. Un saint prêtre lutte, malgré une grave maladie, contre
sa souffrance intérieure et contre l'hostilité extérieure pour
ramener ses paroissiens sur le chemin de la vérité dans un pays déjà
profondément déchristianisé. Tel un ange envoyé en pays hostile, un
agneau envoyé parmi les loups.
Seul Bresson peut parvenir à quelque
chose d'aussi passionnant et intense avec une telle simplicité.
Un chef-d’œuvre ! Mais, on peut s’en
douter, ni léger, ni désopilant. Et contraindre à l’admiration un
athée patenté comme moi-même pour ce fleuron du cinéma religieux,
bravo ! Quelle science cinématographique et quelle créativité ! La
narration au travers du cahier d’écolier, avec son écriture
d’enfant, le récitatif de la parole qui accompagne les images, sont
vraiment deux procédés originaux mais géniaux. Et quelle maîtrise de
la mise en scène, dépouillée, mystique, quelle maîtrise du noir et
blanc et de la symbolique des objets, quelle subtilité et quelle
intensité dans le jeu des acteurs, et bien évidemment de Claude
Laydu en particulier, qui semble possédé par son rôle.
Un chef d'oeuvre du cinéma française
doublé d'un film tout à fait remarquable.Le style froid et épuré de
Robert Bresson y est à son paroxysme et les images en noir et blanc
sont très soignées.Claude Laydu est tout simplement parfait dans ce
rôle de curé maladif et Bresson restitue à merveille l'ambiance de
la campagne française des années 20.Sous l'apparence d'une fausse
simplicité la façon d'on Robert Bresson a abordé et mis en scène un
sujet délicat est admirable.Plus qu'un chef d'oeuvre ce film est une
oeuvre unique dans l'histoire du cinéma.
Un très grand film signé Bresson. Même si cette oeuvre
n'atteint pas la perfection de "Jeanne-d'Arc", elle place toutefois
Robert Bresson au panthéon des plus grand réalisateurs français. La
simplicité de l'histoire conjuguée à la simplicité de la mise en
scène donne au film toute sa force et sa puissance psychologique.
Seul petit bémol à l'adaptation du livre de Bernanos,
l'interprétation de Claude Laydu. Certes, celui-ci est dirigé d'une
main de maître par Bresson, se coule dans son moule, mais le
personnage n'atteint pas la force spirituelle d'un Belmondo par
exemple dans "Léon Morin, prêtre". La foi n'est pas une faiblesse,
au contraire de l'interprétation, ici, de Bresson. Se donner à Dieu,
obéir à son amour, est une force. C'est en ceci que Bresson se
trompe.
Autant les autres films de Bresson, tels
Au hasard baltazar et le Pickpocket m'avaient vraiment beaucoup plu
autant celui-ci est décevant! Le jeu des acteurs est
particulièrement mauvais, des expressions surjouées, des mauvais
dialogues .. Certes, une atmosphère typiquement "Bressonienne" se
dégage du film mais cette fois-ci,elle n'a pas réussi à
m'envoûter comme l'avait fait les précédentes. Bresson en voulant
rapporter au plus près le réel a réussi, malencontreusement, à
saisir l’irréel. Chaque scène est trop surjouée et ne semble en
aucun cas naturel. De longs silences entre chaque réplique
accentuent encore plus ce phénomène. Bref un Bresson à éviter.
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