CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1445 

 

 

n°1445
 
" La rumeur "

 

 

(1961-(Am)(1h59)  -      Drame romantique  

 

Réal. :     William Wyler   

 

 

Acteurs:  A.Hepburn, S.MacLaine, J.Garner ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Avec un écho actuel étonnant, "La rumeur" raconte l'histoire de deux femmes qui perdent tout lorsqu'un rumeur les accuse de lesbianisme. Un rejet massif qui s'emballe à partir de rien. William Wyler fait avec une modernité impressionnante le procès d'une société bien pensante qui se met à juger et condamner sans chercher à comprendre. Plus qu'une chasse aux sorcières, un tribunal moralisateur effrayant. Le film n'est pas un plaidoyer pour l'ouverture d'esprit. C'est une revendication contre l'obscurantisme moral. Faire ce film en 1961, en pleine paranoïa rouge, en plein code moral, où l'homosexualité est abordée sans la condamner, c'est un prouesse qui étonne encore. Les actrices sont toutes les deux remarquables. Un film d'une telle force, d'une telle intelligence, mérite une reconnaissance aujourd'hui.

Martha Dobie est jugée coupable par la cour et persécutée par sa communauté pour des actes qu’elle n’a pas commis mais dont les sentiments qui auraient pu la pousser à les commettre font battre son cœur. Cette insupportable contradiction en son âme et conscience l’incitera à s’enlever la vie. Martha et Karen sont deux amies d’enfance qui ont érigé de peine et de misère une école exemplaire pour jeunes filles où l’art, le jeu et les bonnes valeurs se côtoient. Au moment où elles sont sur le point d’atteindre leur vitesse de croisière, une enfant mal intentionnée laisse couler la rumeur que les deux professeures entretenaient une relation contre nature. Sa grand-mère tout aussi mesquine, alerte toutes les familles qui s’empressent de retirer leur fille de l’école. Un projet noble, des vies détruites par des commérages de village et la rectitude morale. 

Celui qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants mérite une grosse taloche. En tous les cas, j'aurais eu énormément de plaisir à envoyer la gamine responsable du mensonge de ce film à "Massacre à la tronçonneuse". Mais pour en venir vraiment au film en lui-même, le résultat est très bon voir même excellent. L'homosexualité féminine y est abordée de manière pudique (trop selon certains!) mais celle-ci sert surtout de prétexte à une dénonciation en règle du puritanisme et des conséquences catastrophiques que peut avoir une rumeur. A ce titre, le scénario est un modèle d'efficacité avec des rebondissements placés très judicieusement de sorte à ce que la tension ne se relâche jamais. Efficacité qui "contamine" aussi la réalisation de William Wyler servie admirablement par un montage et un choix de cadres intelligents ainsi que par la beauté des décors et celle de la photographie. Par un jeu particulièrement intense, Fay Bainter se distingue nettement dans les seconds rôles. L'alchimie entre la belle Shirley MacLaine et la divine Audrey Hepburn est étonnante et fonctionne à la perfection. La dernière scène où on voit les "bien-pensants" face à leur médiocrité commune est très forte et achève magistralement cette oeuvre très réussie.

Les jeunes actrices sont impressionnantes ! La rumeur lancée fait l'effet d'une bombe au sein de l'école. Un sujet parfaitement mené sur un malentendu avec une argumentation innocente et des sous-entendus mal compris. "La vérité sort de la bouche des enfants" mais tous les enfants sont-ils innocents ? N'inventent-ils pas de mignons petits mensonges pour éviter la punition ? Et ces mensonges ne sont-ils pas de plus en plus crédibles ? Un excellent scénario et plusieurs sujets qui donnent à réfléchir et rendent bien des gens paranoïaques encore aujourd'hui. A voir !

 

La rumeur est un film au scénario intéressant, et qui évoque des thèmes dont on ne s'attend pas forcément à avoir traité dans un film datant du début des années 1960. Ça permet d'avoir un aperçu également de cette société. Le scénario parvient à tenir la route tout du long, en parvenant à se renouveler régulièrement. C'est donc assez bien écrit, on a l'impression que William Wyler a fait le tour du sujet. Même si globalement la mise en scène reste classique, je trouve, il y a des scènes vraiment bien filmées.

La Rumeur c'est un film osé pour l'époque et certains pourront trouver trop sage de nos jours mais pour ma part c'est un très beau drame avec d'excellents acteurs dont bien sur le charmant duo Hepburn/McLaine. Ce film traite avec pudeur mais élégance des amours saphiques, un scénario puissant et intelligent pas de racolages stupides dans La Rumeur avec une fin cruelle mais plus ou moins attendue. Sincèrement je ne pensais pas que La Rumeur me plairait autant, je l'ai regardé avec curiosité pour voir comment l'Hollywood des années 60 allait traiter d'un tel sujet et j'ai eu le plaisir de visionner peut-être pas un grand film mais néanmoins du cinéma intelligent et passionnant. On a vraiment de la peine pour ses 2 jeunes femmes et bien que je sois contre la maltraitance des enfants j'aurais (comme beaucoup d'entre vous j'en suis sûr) donné une taloche à lui arracher la tête à la sale morveuse à l'origine de cette rumeur.

Bavard comme un Mankiewicz, mais avec le suspens et le talent en moins. William Wyler pourra faire un nouveau remake pour atteindre enfin la perfection, ou du moins un semblant de. En effet, mise à part le dernier quart d'heure, où le coupable et ses véritables mobiles sont enfin connus, donant au film tout son intéret. Tout ce qui précéde est fort ennuyeux, à commencer part la plongée dans le quotidien monotone de la première heure, puis l'hystèrie du au sentiment d'impuissance qui suit l'accusation. Alors on retiendra de ce film cette folle calomnie, où une femme est prete a jeter sur elle une des rumeurs les plus honteuses, mais non sans fondements, afin de préserver ce qui lui est le plus cher au monde, sa collègue et amie.

 

Naïf et bon enfant, le film de William Wyler a très mal vieilli. Exagérant les vices et les vertus des protagonistes du drame, depuis la cruauté, la colère jusqu'à la bonté et l'affabilité, il ne peut être convaincant. Le grand spécialiste des thrillers d'unité d'action (généralement une grande maison) déçoit amèrement, d'autant plus qu'il dirige pour la deuxième fois l'une des actrices les plus gracieuses qui soient, Audrey Hepburn.

Remarqué pour son sujet sulfureux (l'homosexualité féminine), cet auto-remake du prolifique William Wyler propose une démonstration molle et superficielle mais qu'on imagine bridée pour la code de censure de l'époque. Il faut dire que la mise en scène n'apporte pas vraiment plus de mordant à l'ensemble. Seule originalité, le portrait particulièrement sinistre de nos chères "têtes blondes", qui semblent toujours capables du pire.

 

 

 

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