CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1413 

 

 

n°1413
 
" Loving "

 

 

(2017)-(Am,An)(2h04)  -      Mélodrame romantique   

 

Réal. :     Jeff  Nichols   

 

 

Acteurs:  J.Edgerton, R.Negga, M.Osokas ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Loving" de Jeff Nichols nous plonge dans une histoire sidérante, bouleversante, qu'aucun scénariste n'aurait osé imaginer, sauf à être accusé de névrose militante. Réussissant le prodige de ne jamais céder à la tentation du pathos larmoyant et d'éviter en même temps la lourdeur moralisatrice du dossier édifiant.

"Loving", qui porte si joliment le nom de ce couple et à qui font honneur les incandescents et précieux Joël Edgerton et Ruth Negga, nommée à l’Oscar, fait passer à travers le romanesque un essentiel récit de lutte.

Le film n'a pas le souffle de l'épopée et c'est délibéré. Richard et sa "Brindille" sont des anti-héros. Jeff Nichols, réalisateur talentueux de "Mud", "Take Shelter" ou "Midnight Special", a choisi la sobriété pour redonner vie à cette histoire vraie.

"Loving", modèle de sobriété et de puissance, exprime, comme rarement, l'inquiétude, la peur, la ténacité et la force de l'amour.

Jeff Nichols signe son film le plus classique avec ce portrait tout en retenue et en délicatesse d’un couple bien nommé (la lumineuse Ruth Negga et l’introverti Joel Edgerton) dont la seule ambition est d’être heureux sans vivre caché. Pas de grandes déclarations ni d’effets de mise en scène, l’émotion jaillit de la justesse des petits moments à deux.

Jeff Nichols pose de belles images lisses sur une belle histoire vraie, qui, paradoxalement, manque de vie.

Si "Loving" confirme certaines de ses qualités, on est surtout frappé à la vision du film par le très grand nombre de scènes sans enjeux, sans idées, sans rythme.

L’attachement de Nichols aux valeurs simples et terriennes de l’Americana déborde de chaque plan. La seule chose qui l’intéresse, c’est la pureté rousseauiste de ce couple souillée par un ordre social absurde. Un idéal qu’à l’exception de quelques instants de grâce il fige dans un catalogue lénifiant d’images d’Epinal et de chromos taiseux où les non-dits finissent par ne plus dire grand-chose.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Superbe du début à la fin. une mise en scène parfaite. des acteurs magnifiques. des gens simples discrets dans leur vie, leur amour, leur combat pour légaliser leurs droits d'être comme tous les couples. même si c'est dur ce n'est jamais "larmoyant".

Le film est époustouflant de finesse et d’intelligence dans son traitement : épure, ellipses, absence de pathos, dynamisme de la mise en scène, sensibilité pour les paysages du Sud américain, simplicité des personnages, délicatesse de leurs rapports. A l’inverse d’un film taiseux aux héros si sûrs d’eux, Loving sait au contraire faire percevoir en marquant les silences et en se rapprochant des visages les effets du racisme sur un couple ordinaire dont le seul crime était de s’aimer sans avoir la même couleur de peau et de vouloir faire des enfants.

C'est un film très bien réalisé et interprété qui relate des faits véridiques. Cette histoire est poignante et émouvante. Les acteurs sont d'une grande justesse. Le film fait preuve d'une très grande sobriété

"Loving" fait partie de ces films pédagogiques nécessaires en ces temps de trumpitude ! Si l'on ne veut pas que le monde s'égare, il faut se souvenir de ces aberrations juridiques, où la loi a pu, dans certains états américains, décréter d'horribles argumentaires racistes et délirants. Le mérite du film de Jeff Nichols, c'est de ne pas verser dans le spectaculaire du procès, de faire un film médiatique. L'atmosphère se veut intimiste. On suit ce couple formé d'un blanc taiseux simplement amoureux d'une jolie fille noire. Pour les deux tourtereaux, leur amour ne fait aucun doute et la couleur de leur peau n'entre pas en ligne de compte. 

Loving est une nouvelle réussite du très talentueux Jeff Nichols. À travers cet histoire d'amour entre une jeune femme noire et un homme blanc, le réalisateur parvient à convaincre le spectateur grâce à un scénario convainquant. Le duo d'acteurs Ruth Negga-Joel Edgerton fonctionne parfaitement, tandis que les décors et le cadre est absolument magnifique, aidé par une belle mise en scène mettant en valeur les couleurs et la nature. Malgré un sujet classique bien qu'adapté d'une histoire vraie, le film est réussi.

 

En évitant le pathétique et la charge judiciaire sur la reconnaissance des droits civiques, Jeff Nichols opte pour une ballade romantique qui a bien du mal à faire passer sa revendication humanitaire. Une femme noire mariée à un homme blanc dans le Sud des Etats Unis à la fin des années cinquante revendique le droit à cet amour alors interdit par la loi. Cette vérité bafouée, le cinéaste la relate avec langueur et circonspection, préférant à la dynamique d’une réalisation volontariste le pastel des sentiments et de l’union qui ne demande qu’à vivre au pays. 

Intéressant par son côté factuel, le film égraine ce fait dans une mise en scène d'un classicisme absolu, laissant peu de place à la surprise. les comédiens sont impeccables, on regrettera cependant l'absence totale du côté judiciaire remontée jusqu'à la cour suprême. A l'heure d'une Amérique repliée sur elle-même avec l'arrivée de Trump au pouvoir, ce film trouve cependant toute sa force et son écho. A découvrir...

Résultat très mitigé car les quelques moments de délicatesse et d’intimité superbement mis en scène sont perdus au milieu d’un film truffé de clichés où l’on peine à faire preuve d'une réelle empathie envers ce couple qui a subi tant d'épreuves contées par le talentueux Jeff Nichols. Et pourtant…l’histoire des époux Loving a changé le cours de l’Histoire des Etats-Unis, autorisant enfin, à l’aube des années soixante, les mariages interraciaux.

Perfectible car encore englué dans des sujets qui ont fait l'histoire, Loving apparaît comme ce film historique et vrai qui nous fait retomber dans le pire du passé. Evidemment, Loving est un film qui amène de l'émotion, de la sympathie pour le couple et l'inverse pour ces lois totalement ségrégationnistes. On a du mal à avoir de l'empathie tant le sujet est dur, certaines scènes le sont, et on a un peu du mal en détail à rentrer dans ce processus judiciaire comme on pourrait le voir pour un film comme Philadelphia.

 

"loving" sélectionné lors du dernier festival de cannes avait tout pour être un beau film et bien je fus déçu. En effet en dépit de moments poignants et d'une belle interprétation de Ruth negga et Joël edegorton, je fus peu touche par cette histoire car trop aseptisé et trop judiciaire à mon goût.

Si Jeff Nichols a voulu raconter avant tout une belle histoire d’amour, il ne parvient jamais à échapper à un certain classicisme, oubliant au passage de rendre émouvante cette formidable expérience. La faute en revient sans doute à son point de vue uniquement centré sur le couple. Or, ceux-ci sont loin d’être combattif. Ils subissent la plupart des événements sans réellement y prendre part et donc le spectateur est également laissé à l’écart de tous les éléments clés de l’intrigue. Certes, c’est joliment réalisé, parfaitement joué et la situation de départ scandalise, mais cela n’est pas suffisant pour tenir le spectateur en haleine durant la totalité de la projection.

Jeff Nichols, l'homme qui devait sauver le cinéma d'auteur américain, chute de haut avec Loving ! Alors qu'il proposait quelque chose d'innovant dans Take Shelter ou Mud, Nichols livre ici un film conventionnel, un biopic formaté pour les Oscars, à la mise en scène ultra-classique. Aucune surprise, aucun sursaut d'orgueil du côté de la réalisation, et une BO grandiloquente… Même Joel Edgerton (très juste) n'arrivera pas à donner la moindre pulsation à ce film banal.

 

 

 

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