CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1377 

 

 

n°1377
 
" Une chambre en ville "

 

 

(1982)-(Fr)(1h32)  -      Drame musical  

 

Réal. :     Jacques  Demy  

 

 

Acteurs:  D.Sanda, R.Berry, M.Piccoli ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

En 1982, la sortie du film causa une sorte de bataille d'Hernani, 80 critiques de grands journaux se liguant pour se payer une tribune dans le Monde incitant les Français à aller voir le film : « Le film à voir aujourd'hui, c'est Une chambre en ville » (sous-entendu plutôt que L'As des As) et Belmondo y répondant avec une vindicte qui ne l'honore pas dans "Une lettre ouverte aux coupeurs de têtes". Le film prête enfin à toute une interprétation sociologique (il se passe durant les grandes grèves ayant secoué les chantiers navals de Nantes en 1955) assez inhabituelle chez Demy : l'ouvrier, le "métallo" y est écrasé par le patron, mais en plus il est interdit d'amour (et de sexe) avec la bourgeoise. Un film étonnant, ébouriffant, un coup de génie visionnaire, que tout le monde devrait avoir vu.

Enfin en DVD et restauré.Projeté sur grand écran et avec un bon ampli ce film est fantastique.Plus je le vois ,plus je l'admire et plus il me touche.Tout est beau et derrière le roman photo et la banalité apparente des dialogues se cache la vie (dure)l'amour sage ou fou et l'amitié seul sentiment auquel Demy semble croire. Ça, c'est vraiment le cinéma total et les acteurs peuvent être fiers d'avoir collaboré à ce chef-d'oeuvre même s'ils ont du être doublés (sauf D.D.)pour les dialogues chantés.La réalisation de l'ultime séquence entre Edith (de Nantes) et son mari ne peut s'oublier tant elle est terrifiante,la maîtrise du cinéaste y est ici éclatante. Le talent est inné:Demy est né avec une caméra dans son berceau comme Van Gogh avec des couleurs mais il n'est pas d'approche facile aussi faut-il insister un peu pour l'apprécier...C'est avec Jean Gremillon le plus grand metteur en scène français.

"Une chambre en ville" se définit comme un moment de cinéma intense, d'une grande richesse. Que dire, d'abord, du choix des couleurs et du jeu de leurs symboliques ! Demy s'attarde sur les multiples fonctions du rouge, du violet, ou encore du bleu. Il invite réellement le spectateur à partager ces allusions et à s'émerveiller devant ce pur travail de mise en scène. Mais il faut aussi parler de l'éblouissante interprétation générale. En effet, les acteurs dégagent une émotion incommensurable grâce à leurs expressions et au lyrisme qui ressort de leur voix. On est en permanence éblouit, à la fois par l'enthousiasme général, et par la cruauté ambiante, associées de façon brillante et naturelle. Un film audacieux et bouleversant, inscrit dans un univers unique.

Le second film entièrement chanté de Jacques Demy, Une chambre en ville (1982), moins célèbre que Les parapluies de Cherbourg, mérite pourtant des louanges analogues à celles qui avaient accueilli son prédécesseur. Le scénario, à consonnances sociales et fond tragique, donnent une valeur ironique à la forme chantée du film. Les chants, d�abord gais et spontanés, quand tout va bien, se transforment petit à petit en complaintes lancinantes et finissent dans le râle mortel de Richard Berry. Impossible de ne pas louer les acteurs, impeccables dans ce difficile contexte. Un remarquable film d�auteur dans une production française des années 80 souvent commerciale.

J'avais loupé ce film à sa sortie qui n'était pas arrivé sur les écrans de ma lointaine province, son échec commercial parisien l'ayant privé d'une distribution digne de ce nom. C'est pourtant une oeuvre populaire, unique et bouleversante. Les dialogues chantés se fondent très tôt dans une intrigue passionnante pour devenir parfaitement naturels ; certes, les comédiens sont tous doublés par des chanteurs professionnels, hormis la grande Danielle Darrieux, mais ce doublage est admirablement réalisé et l'intensité de l'interprétation permet de dépasser un procédé qui aurait pu sonner faux aux oreilles des spectateurs. Dominique Sanda et Piccoli sont formidables, tout comme DD déjà citée et Richard Berry trouve vraisemblablement ici le meilleur rôle de sa carrière. Situer cette histoire d'amour impossible dans le cadre d'un conflit social important était un défi pour un metteur en scène comme Demy, dont la filmographie fut toujours assez éloignée du quotidien, et sa réussite absolue n'en est que plus marquante.

Une ressortie en salle en version restaurée numérique méritait bien le déplacement pour une nouvelle vision (certainement bien au-delà de la cinquantième en ce qui me concerne, quand on aime on ne se lasse pas) d’une des meilleures œuvres de Jacques Demy. L’émotion demeure toujours intacte voire plus intense car la force du récit, la sublime et subtile partition de Michel Colombier ainsi que l’écriture parfaite et la mise en scène inspirée du cinéaste, le tout porté par des dialogues chantés savoureux et mélancoliques, continuent à me séduire inlassablement. Bien moins connue que d’autres films de l’auteur, cette « Chambre en Ville », tragédie amoureuse et sociale, peut et doit être considérée comme étant un classique incontournable du septième art.

 

Histoires amoureuse tragiques sur fond de crise sociale toujours d'actualité. Les acteurs sont bons et expressifs mais les chansons souffrent de paroles peu travaillées et emballent peu le spectateur. Le style opéra est avant tout une histoire de goût.

Ce drame écrit et réalisé par Jacques Demy en 1982 a quelque peu vieilli. Marques de fabrique du réalisateur, la mise en scène est irréprochable et les décors très colorés. Même si le contexte est différent, son scénario très sombre possède beaucoup de similitudes avec "Les Parapluies de Cherbourg" écrit 20 ans plus tôt. Jacques Demy nous offre une belle reconstitution de l'ambiance des années 60 ; dommage que les dialogues chantés s'adaptent mal à une situation de lutte sociale aussi dramatique. Dommage également que J. Demy n'ait pu obtenir la collaboration de Michel Legrand pour la musique, même si la composition de Michel Colombier reste tout à fait honorable. Outre les excellentes participations de Michel Piccoli et Jean-François Stévenin, ce film nous permet d'apprécier les bonnes prestations d'acteurs de Danielle Darrieux et Richard Berry.

 

Une nouvelle chance pour ce film maudit de Jacques Demy. On aimerait aimé sans réserve mais Sanda n'est pas Deneuve et Colombier n'est pas Legrand.

 

 

 

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