CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1374 

 

 

n°1374
 
" Une si jolie petite plage "

 

 

(1949)-(Fr)(1h31)  -      Comédie dramatique   

 

Réal. :     Yves Allégret   

 

 

Acteurs:  G.Philippe, M.Robinson, J.Servais ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Certainement le plus beau film d'Yves Allégret avec "Manèges". Véritable diamant noir, ce film est le sommet du courant réaliste et existentialiste du cinéma français d'après guerre. L'histoire, signée Jacques Sigurd, complice des grands films du réalisateur, est très noire, et ne nous laisse, à son terme aucun espoir en tant que spectateur, aucune porte de sortie à son héros incarné magnifiquement par un Gérard Philipe, qui se transcende lui-même en homme rongé par la culpabilité. Prisonnier d'un acte et d'un passé auquel il ne pourra jamais échappé, une liberté "illusoire" lui tend la main, en la personnification du joli personnage secondaire incarné par Madeleine Robinson.

Jean Servais excellent en véritable salaud maître-chanteur- où bien n'ont pas du tout conscience de l'amoralité de leurs actes - la tenancière de l'auberge sympathique derrière son bar, la grande Jane Marken, vrai marâtre à la Thénardier, qui sous le couvert d’accueillir des pupilles de la Nation de l'assistance publique, les utilise comme de vrai esclave; normal, n'est ce pas ? -. L'hypocrisie est à tous les étages. Y compris avec le personnage de la cliente (Mona Dol), qui vit une véritable passion sexuelle cachée avec le jeune "pupille", ce qui ravive de douloureux souvenirs au héros.

La mise en scène d'Yves Allégret exploite de la meilleure manière une ambiance "poisseuse" renforcée par le gris du ciel et les pluies incessantes et la crasse de l'auberge. Certains plans dans la station balnéaire et la plage sont justes magnifiques, aidé en cela par des prises de vues d'un noir et blanc subtilement contrasté du grand chef-opérateur Henri Alekan, qui signe ici un de ces travaux les plus intéressants. Évidement, ne regardez pas ce film si vous êtes d'humeur maussade, où voir carrément dépressif, car il ne vous remontera pas du tout le moral. Mais voyez le dans de bonnes conditions pour apprécier la force du message philosophique qu'il délivre. Je vous le dit un grand film, trop peu connu. Une peinture existentialiste saisissante et profonde.

Le film fout sacrément le bourdon... la pluie continuelle, la mine de GP, la rengaine insupportable de la chanteuse qui hante les esprits dans cette auberge des Thenardier; et la vérité qui tout doucement sort de l'ombre; ce besoin justement de voir la lumière pour oublier et survivre mais la machine à souvenirs n'envoie malheureusement pas le héros vers le chemin de la rédemption: "La vie ne s'arrange pas toujours comme elle devrait". Dramatique et impitoyable.

Ce film est typique d'un certain cinéma d'après-guerre, sombre et noyé de désespérance. Il est aussi caractéristique, dans son style, de l'association entre le réalisateur Yves Allégret et le scénariste-dialoguiste Jacques Sigurd. Une association qui a donné trois fleurons du drame noir à la française : Dédée d'Anvers, Une Si Jolie Petite Plage et Manèges. Frère de Marc Allégret (qui a notamment réalisé Fanny, le deuxième volet de la trilogie marseillaise), Yves était par ailleurs, à l'époque, le mari de Simone Signoret à qui il a donné, notamment, le rôle titre de Dédée d'Anvers. Une Si Jolie Petite Plage surprend par la lourdeur de ses silences, par la mise en scène de gestes infimes qui disent la solitude et la souffrance, par la radicalité de son propos. Noirceur poisseuse. Pessimisme sans fond. C'est un film qui fait mal. Alors, oui, le trait est certainement trop appuyé dans le tableau de la misère humaine et dans la critique sociale, mais les qualités de l'ensemble emportent largement l'adhésion : dans l'expression du mystère, dans la caractérisation des personnages principaux et secondaires, et surtout dans la création d'une atmosphère infiniment triste et presque envoûtante (qui doit beaucoup à la photo d'Henri Alekan). Gérard Philipe est quant à lui excellent et bouleversant dans un rôle qui restera comme l'un de ses préférés (et de ses meilleurs).

Ce film pessimiste, qui s'appuie sur un sujet particulièrement sordide, est sans aucun doute le meilleur film de Allègret, THE grand spécialiste français du film noir! Ne cherchez pas de monologue ou de retour en arrière, il y en a pas! Juste la nostalgie d'une enfance que vient retrouver un Gèrard Philipe (sa plus belle création) en état de grâce sur une plage déserte noyée dans la pluie! Dramatique destinée que celle de cet ancien gosse de l'assistance publique que l'amitié d'une servante ne sauvera malheureusement pas! Vous avez déjà vu un endroit où il pleut autant ? Et pourtant en été c'est une « si jolie petite plage »...

 

Est-ce la mise en scène, l'aspect trop sinistre qui m'empêche d'être réellement enthousiaste vis-à-vis de ce film, à moins que ce ne soit cette volonté de vouloir vraiment faire « drame réaliste » à tout prix ? Toujours est-il que sans retrouver la force des très grands classiques du genre, « Une si jolie petite plage » reste une œuvre parfois puissante, aux personnages marquants, ne nous laissant pas beaucoup de répit quant à ce qu'elle exprime : un portrait sombre de l'Humain, où chacun est coupable à sa manière et l'hypocrisie reine, beaucoup cherchant à s'y donner bonne conscience pour masquer leur médiocrité. Chaque personnage a un rôle à jouer (et quel casting!), quelque chose à dire, le cadre nordiste se prêtant habilement au propos. C'est triste, parfois déprimant, ce qui n'empêche nullement Gérard Philipe de briller en boule de douleur spoiler: . Peut-être pas la grande œuvre espérée, mais un titre important des années 40, méritant assurément d'être (re)découvert.

Mon dieu que tout ceci est noir ! Des décors naturels en passant par le propos du film jusqu'au jeu des acteurs. Au bord de cette plage du Nord en hiver toute la misère du monde semble s'être donné rendez-vous dans un hôtel minable tenu par une Jane Marken plus bête que vraiment méchante. Gérard Philipe après avoir assassiné une célèbre chanteuse parisienne est venu mourir dans l’endroit où jeune orphelin il avait été exploité cette patronne d'hôtel qui inflige aujourd’hui le même traitement à un autre adolescent obligé comme lui jadis de vendre ses charmes aux riches bourgeoises de passage. Il cherche en vain à nouer le contact avec celui qu’il considère comme son compagnon d’infortune par le fil des générations, seul lien qui pourrait le rattacher à la vie. Mais le jeune homme refuse la main tendue comme si Allégret voulait montrer que la chaîne du malheur liée à la condition sociale de naissance ne pouvait être rompue. Rarement film aura été plus désolant et peessimiste. Il n’a pas fait recette juste après la guerre quand la population cherchait avec la reconstruction à oublier les affres et les toutes bassesses de l'occupation. Gérard Philipe trouvait lui que c’était un de ses meilleurs rôles.

 

Une plage, de la pluie et beaucoup d'ennui. On reconstitue peu à peu le drame qui s'est déroulé au même endroit quelques années plus tôt. Mais on le fait sans grand intérêt. Le héros tape vite sur les nerfs, avec son regard de chien battu et ses sautes d'humeur régulières.

Plutôt barbant ce film bien théâtral, lent, mélo et sans véritable scénario; film très "psycho"; un G. Philippe dégoulinant de sensiblerie, de niaiserie, de (mauvais) romantisme et de déprime; regard de chien battu, imprévisible, perturbé du début à la fin, il en fait trop! M. Robinson sauve la mise, douce et jolie, un peu "déprime" toutefois comme son amoureux. Bref, on s' ennuie. Les prises de vues sauvent un peu le film.

 

 

 

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