CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1367 

 

 

n°1367
 
" Harmonium "

 

 

(2016)-(Jap,Fr)(1h58)  -      Drame    

 

Réal. :     Kôji  Fukada    

 

 

Acteurs:  T.Asano, M.Tsutsui, K.Furutachi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Transfuge     Libération    L'Humanité    Première      France Soir      VSD       Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

Première sélection cannoise d’un Japonais à suivre ("Au revoir l’été", "Sayonara") et fan de Rohmer, ce drame moral combine péripéties éprouvantes et réalisme de haute tenue. Les comédiens, dont l’élégant Tadanobu Asano, qui vient de tourner avec Martin Scorsese, sont magistraux.

La structure du récit est complexe, mais subtile. La narration est assez elliptique. Les personnages semblent retenir leur réel ressenti au fond de leur cœur. L’intemporalité des lieux (quartier mi-résidentiel et mi-industriel, rivière, église) donne une dimension universelle au récit.

À travers ce drame familial, Kôji Fukada sonde les affres des relations humaines avec une délicatesse bouleversante.

On peut certes reprocher deux ou trois facilités de scénario, mais le maillage dramatique tient le coup et l'émotion naît souvent d'une scène inattendue. La réalisation est sèche et les dérives fantastiques n'en sont que plus surprenantes. A découvrir.

Avec ce quatrième film, "Harmonium", le japonais Koji Fukada explore les tréfonds de l’âme humaine au prisme de la structure familiale. Un thriller psychologique au-delà du bien et du mal.

Mariko Tsutsui excelle dans l'incarnation du malheur de cette femme de foi protestante brisée, tour à tour retenue, passionnée et délirante, prise dans l'étau de la culpabilité.

Mariko Tsutsui excelle dans l'incarnation du malheur de cette femme de foi protestante brisée, tour à tour retenue, passionnée et délirante, prise dans l'étau de la culpabilité.

Prisonnier de son écriture en deux temps, Fukada semble abandonner ses personnages à l’arbitraire du récit – sa portée s’en trouve brutalement amoindrie. Dommage car celui-ci s’avançait pourtant avec une certaine élégance.

Malgré quelques lourdeurs, Koji Fukada dépeint de manière feutrée l’arrivée d’un ami ex-taulard dans une famille moins sereine qu’il n’y paraît.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Sans dévoiler une once de l'intrigue (ce serait tellement dommage), on peut dire que le film va nous emmener lentement, mais sûrement, vers des abysses de l'âme humaine. Sous leurs dehors hyper-policés (et très japonais), les personnages couvent de réelles horreurs : violences, frustrations, désirs, culpabilité. Les sentiments ne s'expriment pas vraiment dans Harmonium, mais se matérialisent sous forme d'actions extrêmes. Le film ne serait que frappant sans la mise en scène d'une délicatesse extrême de Fukada. Son sens presque maladif du détail (le supplice d'entendre le bruit du coupe-ongle dans une des scène clé du film), sa direction d'acteurs assez fascinante, sa capacité à capter les moments où une vie bascule (l'incroyable séquence de la rivière), son aptitude à nous égarer dans nos propres sentiments : tout cela fait d'Harmonium un film hors norme, une sorte de monstre vénéneux et méticuleux, dont personne ne sortira indemne. Un film majeur.

"Harmonium" est une œuvre absolument magique et intense. Le spectateur ne s'ennuie pas un seul instant malgré les deux heures, et rentre dans l'intimité de cette famille, comme il le ferait dans un voyage s'il y était invité. On mange avec ces gens, on partage avec ces gens des morceaux de quotidien et des promenades, on tremble avec eux face à l'immensité tragique qui s'opère. Voilà de nouveau un grand film japonais qui invite au voyage, à la méditation et à la beauté.

Je ne suis pas du tout connaisseur du cinéma japonais, Harmonium est une belle découverte dans son genre. Loin des thrillers psychologiques occidentaux, c'est une histoire tout en retenue qui nous est proposée ici. Bousculés dans leur quotidien si "harmonieux", les émotions sont étouffées, cristallisées jusqu'à éclater de manière inattendue dans une violence sourde qui nous surprend. La mise en scène et le montage sont intelligents, les deux parties du film étant reliées par une transition efficace et symbolique.

Magnifique drame psychologique sur les démons, ou fantômes, qui hantent nos pensées...et parfois la vraie vie. Une réalisation fine, subtile, formant un supplice chinois psychologique, où le très beau Tadanobu Asano ressort autant que dans "Vers l'autre rive" où on l'avait déjà vue dans un rôle très sobre et profond d'une grande dignité. Le film peut sembler à certains moments limite trop long, ou trop lent. Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour que de fin il passe à pesant, lourd.

Aux côtés de Ryusuke Hamaguchi et Katsuya Tomita, Koji Fukada fait partie de la nouvelle génération de réalisateurs japonais. "Harmonium", Prix du jury de la sélection Un Certain Regard du Festival de Cannes 2016, est son 5ème long métrage. Avec ce film, à la fois thriller et mélodrame, Koji Fukada s’annonce à seulement 36 ans comme un réalisateur majeur du cinéma japonais. Jusqu’à présent, il a su se montrer à l’aise dans des genres très différents. Pour atteindre les sommets du cinéma, un objectif que son talent peut lui permettre d’atteindre, la question est posée de savoir si il est préférable pour lui de continuer à papillonner d’un genre à l’autre ou bien de se fixer sur un genre bien précis.

 

Harmonium tient sur un secret du passé et un drame au beau milieu de son récit. Le restant est quiétude apparente et vision peu amène de la famille puis, après une superbe ellipse, un lent délabrement de l'harmonie, justement, provoqué par l'apparition traumatique de la vérité. Fukada maîtrise parfaitement son histoire, techniquement parlant (beaucoup de plans qui suivent la marche des protagonistes, tradition japonaise sublimée dans le massé par Mikio Naruse) et aussi narrativement même si un petit resserrement de l'intrigue n'aurait pas été superflue. Le film s'aventure parfois vers des zones d'inconfort maximales et s'offre à l'occasion de petites embardées fantastiques. Il y a beaucoup de bonnes choses dans Harmonium, mais pas toutes abouties, qui incitent à penser que le potentiel de Fukada est considérable.

Toshio et Akié semblent mener avec leur fille la vie la plus harmonieuse et la plus heureuse qui soit. Mais tout change de manière insidieuse quand survient un ancien ami de Toshio dont on apprend rapidement qu'il sort de prison. Toshio décide pourtant aussitôt de l'introduire dans sa propre maison. Etrange film à la photographie superbe et dont la trame est des plus bouleversantes. Pourtant le film ne m'a pas totalement convaincu. Ce qui m'a gêné, c'est sa construction didactique: c'est un peu comme si le réalisateur avait voulu prouver par a+b que la notion même de famille est absurde. Ce n'est pas un point de vue que je partage.

 

L’histoire est assez tarabiscotée, et l’apparition d’un jeune apprenti qui se dit fils de Yasaka n’arrange rien à la compréhension de l’histoire…Kôji Kukada porte un regard sombre sur la famille, pour lui la famille est une absurdité..l’être humain qui est une entité individuelle, fait une rencontre, se met en couple, devient parent, a des enfants et engage comme si de rien n’était, une vie en commun…mais à bien réfléchir pourquoi vivre avec d’autres…et son film reste marqué par une culture et des codes très japonais, des non -dits et une violente sous-jacente qui m’a laissé très extérieur à l'histoire.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA